Influence
A l'attention de Sa Majesté la Reine Lycia d'Ambre : Ambre...contrée réelle, monde béni et donné par la Licorne à ses fils et à leurs sujets de bonne volonté. Encore que la volonté de la plèbe ne soit pas de taille face à celle de 'ceux du sang'. La volonté des princes et princesses est notre karma. L'accomplir n'est ni un honneur, ni un plaisir, ni même un sacerdoce, tant nous étions inconscients de cette puissance, de cette influence, comme la mer est inconsciente que ses va-et-vient cycliques ...Contient : homme (15)(...) Pire, c'est lui que nous attendions depuis toujours, comme si jusqu'alors, notre vie n'avait été que galéjade vaporeuse. Cethommenous donnait déjà de la substance, transformant les hommes éthérés en maris inquiets mais obédients, colorant les grises femmes du village en accueillantes allégories printanières, emplissant les yeux soudains vides de larmes de joie aussitôt suivies de marques de respect polies. (...)
Impressionné, et ressentant le besoin de justifier le comment et le pourquoi de ma misérable existence auprès de cethommeaux si larges épaules, je compris en le voyant ce qu'était la vraie vie, oui, je lui serais dévoué ! (...)
Ainsi assortis selon nos âges et nos sexes, nous formions comme une curieuse composition florale qui aurait vertu de couvrir nos propres tombes. L'hommecaressa pensivement sa barbe plus rouge que rousse et parsemée d'éclats argentés, comme s'il s'était récemment et goulûment goinfré de copeaux métalliques. (...)
Je ne savais pas ce qu'était un archange, encore moins ce qu'était la destruction, mais bien que je ne sois pas unhomme, je savais qui j'étais. Derek, fils de Bo et Dik. Et je chérissais ce nom autant que ceux qui me l'avaient donné, en package avec la vie ! (...)
C'est alors qu'un fauve infernal à la croupe ronde et aux pattes de buffle, sans doute sa monture, fit son apparition. C'est alors que l'hommes'avança sans hésiter vers le groupe le plus proche, faisant éclore les fleurs de sang à l'aide de son impossible sécateur. (...)
Les seules traces visibles de notre changement brusque de vie le lendemain matin étaient celles des traînées mêlées de sang et de morve nées des coups secs de l'hommenommé Finndo, laissés sur nos jeunes joues qu'il n'avait pas voulu abandonner aux larmes. Du sang à la place des larmes. (...)
Ni Deirdre, ni Gerard n'auraient su l'arrêter sans quelconque ruse ou plutôt pouvoir ambrien, puisqu'à défaut de pouvoir, l'hommeest plutôt fin. Aussi grand que Finndo, bien que plus mince, c'est un expert dans le maniement des armes longues, nécessitant agilité et sens tactique, comme la lance, la hallebarde, le naginata ou le bâton. Son visage droit est celui d'unhommecalme et souriant derrière une épaisse moustache noire se poursuivant jusqu'aux tempes et à la naissance de cheveux mi-longs noirs. (...)
Il faut le voir se battre pour se voir inspirer ce que son patronyme signifie : 'la peur'. Bien que nous ayons reçu la même Influence, que nous soyons devenus les reflets du mêmehomme, il est inconcevable pour moi de croire que je dispose de la même puissance que lui. Il suffit de le voir manier sa lourde masse comme un cuisinier son fouet pour s'en convaincre. (...)
Fait encore plus remarquable, je me souvins de son nom. _ ' 'lut Perdita, j'espère que c'était pas à toi...' dis-je en désignant le jeunehommeinanimé dont la langue précédemment convoitée léchait la pomme d'Adam. Avec aplomb, elle se dirigea vers le bar, pour me ramener à boire pensais-je stupidement. (...)
Juste de dures et riches expériences. Ce séjour aura donc été comme des vacances au milieu d'un apprentissage au service d'unhomme. Il aura été un moyen à la fois de nous tester et de nous individualiser. Finndo en avait appris plus que nous. (...)
Nous partîmes sur l'ultime défaite de ce jeune adolescent furieux et humilié, je laissai un fils du même âge au sang incertain et à la puissance plus modeste, mais déjàhommebien longtemps avant sa première barbe. J'avais le coeur gros et je tentai de me convaincre que tout ceci avait encore moins de réalité que le massacre de la plage qui avait vu la mort de nos parents et notre vie débuter vraiment. (...)
Et bien excusez du peu, lorsque vous nous avez enlevés, je rêvais d'épousailler ma mère, et projetai d'éliminer mon paternel. Pardonnez Messire, de devoir subir l'ire d'unhommequi se voit obligé d'accomplir un parricide différé afin d'assouvir sa frustration. C'est à votre image que je laverai un tel outrage : dans le sang. (...)
Bon, une blessure de plus, une de moins...Mon plan était d'accompagner son prochain coup. Vous savez, comme la femme ondule à la rencontre de l'hommedurant l'étreinte charnelle. Cela aggraverait ma blessure, mais je pourrais coincer son arme et le saisir...Il serait au moins forcé d'accepter le choix dans les termes que je lui avais proposés. (...)
Celle-ci chauffa ma paume, le sang dont elle était couverte agît comme une sorte de lubrifiant naturel, précipitant l'arme et l'hommevers mon sein. Je parvins à me décaler et lui lancer mon genou vers sa poitrine, alors qu'il me dépassait. (...)