Récits nocturnes : 8 - Les morts ne racontent pas d'histoires
Contient : tombe (4), tombé(...) Nous pourrions essayer d'y voir plus clair ensemble, suggérai-je pour montrer ma bonne volonté et tenter de le calmer. Les informations que j'ai ? Elles sont des plus sommaires ! Si ce n'est qu'unetombea été profanée dans le cimetière de l'Hôtel Provençal, je ne sais pas grand chose d'autre. Ah si, le fossoyeur a dit qu'il s'agissait de la sépulture d'un certain François de Jaffa. D'après lui, c'était un croisé arrivé en 1190 avec Philippe Auguste, mais qui étaittombédans le désespoir et l'errance après le départ du roi. Que dire de plus si ce n'est que setombea été ouverte, mais qu'apparemment rien n'a été déplacé, comme si les impies qui ont perpétré cela avaient été dérangés pendant leur méfait. Des rôdeurs ou des gens suspects ont-ils été remarqués ces derniers temps autour du cimetière ? (...)
J'y pénétrais par l'entrée donnant sur la rue et commençais à déambuler dans les allées afin de trouver latombeprofanée. Dans l'obscurité, il me fallut quelques minutes pour y parvenir. Comme me l'avait expliqué Boniface, la sépulture était ouverte, ou plus précisément à demi-ouverte. (...)
En examinant de plus près les restes du croisé, je remarquais qu'une partie des os était recouverte d'une fine couche de terre, comme si on avait commencé à reboucher latombe. Un travail inachevé ? Visiblement, je ne tirerai pas plus d'indice de ce lieu. Je décidai donc d'entrer dans l'Hôtel pour essayer d'y glaner un quelconque témoignage. (...)Jérusalem, le Mardi 13 Mai 1197. Cela faisait déjà plusieurs minutes que l'homme que l'on aurait pu croire tout droit sorti du fin fond d'une abbaye des Alpes italiennes arpentait nerveusement la pièce. Sa robe de bure, ses cheveux bruns, courts et tonsurés, ainsi que son visage fin, concouraient à donner une image des plus austères au personnage. Faisant les cent pas autour de son bureau dans cette petite cellule de l'Hôtel Saint-Marc lui ...