Ulhail le magnifique
Au travers des fougères au côté des chênes centenaires, cheminant à pas de loup l'oeil aux aguets, Ambix, chef du village des Trois Chants paraissait poursuivre quelques proies tapies sous les frondaisons. Nul ne semblait remarquer la présence de l'intrus ; les éperviers poursuivaient avec entrain leurs chants matinaux sous la douce caresse d'un vent espiègle et taquin. L'homme, un colosse de près de deux mètres de haut, était vêtu de braies de lin malodorantes, d'une épaisse tunique de laine défraîchie ...Contient : voix (3)(...) Les éperviers stoppèrent net leurs chants pour fuir à tire-d'aile vers les cieux salvateurs, passant entre les rares trouées de la voûte végétale. « Ulhail ....Ulhail ! ! ! » grogna Ambix. « D...dé...désolé.... » bafouilla le fautif d'unevoixtremblante. Ce dernier n'osa affronter le regard qu'il devinait courroucé de son maître. Il se contenta de fixer le sol avec une attention toute renouvelée. (...)
» Mais il sentait au fond de lui que c'était bien pire que cela. « Vevina, rapproche-toi de moi ! » lança-t-il d'unevoixmal assurée. La jeune fille se plaça dos à son père. De son coté, le jeune esclave était comme tétanisé. (...)
Son cri se répercuta loin dans la forêt roulant au travers du dédale végétal, s'enflant comme le tonnerre. Au son de cettevoixl'être fut pris d'un violent soubresaut et concentra aussitôt son attention sur le vieux chasseur. (...)