L'Outre à Vent
Connaissez-vous l'histoire, gentes dames et gentes damoiseaux, de l'outre à vent ? Cet outre si fabuleuse et dont le souvenir est presque effacé... Cet outre qu'un dieu fit cadeau à un marin et qui contenait sa clémence et sa colère... Jadis, il y a très longtemps, quand la terre n'était pas encore terre, quand les premiers chevaliers n'étaient pas apparus, quand les hommes chevelus, nos vaillants ancêtres se disputaient le vin et les femmes dans des banquets orgiaques, jadis les dieux étaient ...Contient : hommes (11)(...) Jadis, il y a très longtemps, quand la terre n'était pas encore terre, quand les premiers chevaliers n'étaient pas apparus, quand leshommeschevelus, nos vaillants ancêtres se disputaient le vin et les femmes dans des banquets orgiaques, jadis les dieux étaient encore sur la terre. Ils vivaient près de nous et se divertissaient de ceshommessimples et braves dont la bonne foi ne pouvait faire la distinction entre le bien et le mal. Le bruit de chaque ruisseau était en permanence couvert par le chant d'une ondine qui habitait ses eaux. (...)
Alors, les trolls et les fées peuplaient encore les bois et il n'était point rare d'en rencontrer. Ils vivaient en bonne entente avec leshommes. Personne en ce temps là ne songeait par crainte ou superstition à chasser le merveilleux du monde. (...)
Mais à cette époque, la navigation se limitait le plus souvent au cabotage le long des côtes. Pourtant un homme osait affronter le grand large sur sa frêle esquif. Avec une poignée d'hommescourageux, il voulait découvrir le bord du grand océan. Ses aventures furent nombreuses et célèbres, mais je ne pourrais vous les conter toutes aujourd'hui. (...)
La toile de mauvaise jute fut déroulée à l'instant où le soleil pointa à l'horizon. Après avoir prié bruyamment et avec force jurons les dieux de leur être favorables, leshommesse plièrent sur leur rame. Ils mirent le cap au sud pour contourner l'Irlande. Le temps était clément et la grande barque filait sur l'eau. (...)
Soudain, à l'horizon, à la limite de la mer et du ciel, apparut droit devant, une large bande sombre qui grossissait rapidement. Aussitôt Artix ordonna le changement de cap pour éviter la tempête. Leshommessouquèrent et souquèrent, transpirant toute l'eau de leur corps sur les rames. Mais l'ouragan avançait à une vitesse incroyable. (...)
La voile déjà déchirée fut ramenée juste à temps pour ne pas être emportée. Des paquets de mer balayaient le pont. Artix cria auxhommesde s'attacher, puis d'amarrer les vivres, dont la perte signifiait la mort. Déjà deux des quinzehommesétaient passés par dessus bord. On ne savait plus si la mer était au dessous ou au dessus d'eux. (...)
Comme une clairière dans un bois touffu, une zone d'accalmie fleurissait au milieu de l'ouragan. Stupéfaits, leshommesredressèrent la tête. Et ils aperçurent au centre de cette clairière d'écume, un grand et magnifique char, tiré par trois fois trois chevaux blancs d'écume. (...)
Mais tu m'as fait outrage en accusant injustement les dieux de la mer et du ciel. Nous nous battrons donc. Choisis ton arme humain et ensuite toi et teshommesservirez d'esclave sur mon île de l'éternelle beauté. Si par hasard ou ruse tu me vaincs, je te ferai un cadeau qui te ramènera chez les tiens '. (...)
Tout rouge, il s'adossa à son roi blanc et invita Mac Lyr à commencer la partie. Vous l'imaginez, la partie fut longue. Rapidement Artix fut en difficulté. A tel point que seshommespréféraient ne plus regarder le jeu. Puis comme le coup de grâce se faisait attendre, ils reprirent intérêt à la partie espérant que la stratégie d'Artix allait réussir. (...)