Tenchi no Oni I – Son nom est Tenchi
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Tenchi no Oni tassa soigneusement le sol autour du chancre formé par le champignon malformé avec ses quatre mains griffues avant de se redresser. Ses yeux pédonculés examinèrent les alentours et sa gueule se tordit pour dévoiler ses crocs jaunâtres. Dans un rayon de deux kilomètres, toutes les formes de vie qui l'aperçurent à ce moment précis décidèrent soudain qu'elles avaient mieux à faire ailleurs. Personne ne demeura dans les parages pour découvrir ce qui pouvait bien faire sourire Tenchi ...Contient : oni (33)Tenchi noOniI - Son nom est Tenchi Tenchi noOnitassa soigneusement le sol autour du chancre formé par le champignon malformé avec ses quatre mains griffues avant de se redresser. Ses yeux pédonculés examinèrent les alentours et sa gueule se tordit pour dévoiler ses crocs jaunâtres. (...)
Dans un rayon de deux kilomètres, toutes les formes de vie qui l'aperçurent à ce moment précis décidèrent soudain qu'elles avaient mieux à faire ailleurs. Personne ne demeura dans les parages pour découvrir ce qui pouvait bien faire sourire Tenchi noOniparce que le simple fait qu'il ait une raison de se réjouir était en soi source d'assez d'inquiétude pour tout un tas d'êtres vivants, morts ou de nature plus imprécise. (...)
Sans parler du fait que la plupart étaient déjà à peine capables de penser tout court alors... Tenchi noOnicontempla son oeuvre avec un sentiment que les êtres de son espèce auraient pu considérer comme une légitime satisfaction si le mot 'légitime' avait eu le moindre sens à leurs yeux ou organes aux fonctions analogues. Comme on l'a vu, personne n'était resté dans les environs de l'oniet donc personne ne put le surprendre tandis qu'un doigt griffu écrasait une larme noirâtre dont la composition était assez voisine de celle de la poix. En plus acide, plus puant et plus inflammable. Tenchi noOnicontempla avec fierté son champ de champignons. Les sillons amoureusement tracés avec ses pieds aux ergots mortels, les rangées de cryptogames malsains tous plus bouffis et glauques les uns que les autres. (...)
Une sinistre rumeur parmi les hordes du Jigoku prétendait qu'autrefois le Sombre Seigneur avait organisé un concours d'humour noir et que Tenchi noOnil'avait remporté haut la main en se contentant de rire à gorge déployée de son rire qui faisait gémir jusqu'aux pierres. (...)
On racontait même que l'homme dont il portait le nom avait succombé rien qu'en l'écoutant se marrer et personne, mais alors vraiment vraiment personne à part peut-être Fu Leng lui-même n'appréciait que Tenchi noOnise tape une franche rigolade. Déjà, le simple concept de franche rigolade était... amoral. Voilà. Pensez un peu, dans l'Outremonde... c'était à la limite indécent qu'une brute aussi laide et débile que Tenchi noOniait le droit de rire sans arrière-pensée. Par simple plaisir. Ajouté à cela, il y avait la qualité même de ce rire. (...)
Il y avait des êtres vraiment pas recommandables du tout dans l'Outremonde qui auraient préféré subir les pires tortures pendant des siècles plutôt que de passer une seule heure à écouter Tenchi noOnise dilater la rate et se secouer les poumons. Quand il le faisait, ses naseaux projetaient en plus des jets épais de vapeurs acides et nauséabondes à plusieurs mètres de distance et s'il n'avait pas présentement été en train de rire la tête renversée vers le ciel blafard, les dites vapeurs auraient certainement calciné une part non négligeable de sa culture de champignons. Et ça, ça ne l'aurait pas fait rire du tout. Tenchi noOniavait passé des années à tenter d'arriver à ce résultat et, tout monstre égoïste et gorgé de Jigoku qu'il était, il estimait avoir bien mérité de profiter du fruit de son labeur. (...)
Alors, ne sentant plus sur ce qui leur tenait lieu de nuque le regard d'un amour et d'une affection toutes relatives de leur seigneur et maître, un certain nombre de gens, d'êtres et de choses plus improbables avaient commencé à se livrer à des activités plus personnelles. Tenchi noOniavait dû déployer des efforts considérables pour parvenir à arracher à quelques captifs humains les secrets de l'art de la brasserie. (...)
Déjà, la plupart des mortels avaient une fâcheuse tendance à éprouver un choc des plus violents lorsqu'ils rencontraient Tenchi noOniet contemplaient le puissant démon dans toute son horrible splendeur. Ce choc était rapidement remplacé par des mouvements curieux de leurs organes visuels alors qu'ils se mettaient à baver de manière idiote et à prononcer des onomatopées dépourvues de sens. (...)
Dans cet état aussi pathétique que définitif, ils n'étaient plus bon à rien et ni la douleur, ni la peur ne parvenaient à les rendre plus coopératifs. Les rares individus qui lors de leur première rencontre avec Tenchi noOnine succombaient pas à la folie étaient à peine plus exploitables. Oh, ils criaient et pleuraient de manière fort attrayante, il faut le reconnaître. (...)
Mais ils avaient tendance à mourir beaucoup trop vite, en tous cas trop rapidement pour que leur tourmenteur ait le temps d'organiser un véritable interrogatoire. Tenchi noOniavait bien tenté de prendre des notes pour ne pas oublier les questions essentielles à leur poser mais il ne savait pas écrire et ses graffitis avaient parfois un sens très abscons, même pour leur auteur. (...)
La corruption du Jigoku était telle que la plupart étaient déjà à moitié putréfiés alors même qu'ils entamaient leur croissance et c'était toujours autant de temps de gagné pour la suite. Tenchi noOnin'avait plus qu'à patienter et bientôt, il pourrait mettre en route l'alambic. Ensuite, on allait voir ce qu'on allait voir. (...)
Il grogna de dépit mais ne daigna pas tourner la tête dans la direction du bruit qui se rapprochait, se contentant de faire pivoter ses yeux au bout de leurs pédoncules pour voir qu'est ce qui pouvait bien avoir envie de mourir au point de le déranger dans ses méditations. Tenchi noOnin'était plus tout jeune et ses pédoncules optiques n'avaient plus la souplesse d'autrefois. Il lui fallut donc un certain temps pour parvenir à voir ce qui se rapprochait. (...)
Il fut renversé au sol mais sa masse demeurait assez grosse pour qu'on ne puisse pas lui marcher dessus par inadvertance. La plupart des cavaliers passèrent donc obligeamment de part et d'autre de l'onibien que quelques uns sans doute emportés par l'enthousiasme se soient laissés aller à percuter leurs congénères encastrés dans le cuir de Tenchi noOni, ajoutant à sa douleur et à l'amas de chairs putréfiées qui lui écrasait les épaules. Le temps qu'il se relève, seule la poussière et les cendres qui lui déferlaient dessus témoignaient du passage de la horde montée. (...)
Non, pas encore...eut-il le temps de se dire alors que la horde montée retraversait gaillardement son champ déjà bien abîmé, poursuivie par un bataillon de Tsuno enragés. AH, MAIS CA SUFFIT !!!gueula l'oni, ce qui n'eut aucun effet car les Tsuno étaient bien trop occupés à pousser leurs rugissements de brutes psychorigides pour prêter attention à lui. Tenchi noOnine pouvait pas le savoir (en fait, il était assez aisé de faire le tour de ce qu'il savait) mais les Tsuno avaient pour ambition suprême de se montrer plus gueulards, plus suicidaires et plus bornés que le clan du Lion tout entier. (...)
Pour accomplir cet exploit des plus difficiles, ils étaient parvenus à devenir de tels monomaniaques, rentre-dedans, obsédés par la baston et marginalement amorphes sur le plan intellectuel que même la monstrueuse et vociférante présence de Tenchi noOnine pouvait les écarter de leur ultime devoir. Passant aux actes, le monstre se jeta alors droit sur les félins armés de leurs coupes coupes et entreprit une nouvelle fois de laisser libre cours à sa colère. (...)
Ce type d'octave assez peu fréquent dans l'Outremonde parvint à attirer l'attention de plusieurs des protagonistes, y compris Tenchi noOniqui put contempler (sans lâcher sa dernière proie) une scène des plus curieuses. Suivie de près par son crâne volant, la redoutée Shahai traversa à fond la caisse le champ de bataille, le kimono au vent et les jambes à l'air, poussant un hurlement continu de femme hystérique, la source de ces sons si inhabituels. Sur ses talons, le tout puissant Akuma noOnis'avançait, la bave aux lèvres, les trois langues frémissantes d'anticipation et un regard des plus lubriques sur la figure. (...)
L'arrivée d'Akuma amena même certains des Tsuno demeurés et des zombies à lui laisser la place précipitamment, ceux qui n'eurent pas cette idée géniale furent d'ailleurs écrabouillés au passage. Tenchi noOniqui n'avait pas été assez rapide et qui regardait avec intérêt les jambes de Shahai reçut une claque monumentale d'Akuma qui l'envoya valdinguer à plusieurs dizaines de mètres de là. (...)
A l'autre bout de la plaine, dans la direction approximative que suivait la fugitive, la silhouette masquée de Daigotsu murmurait de sombres paroles tandis que le sang coulait à flots de ses poignets et que d'étranges nuées pourpres commençaient à se masser autour de ses robes. Le temps que Tenchi noOnise relève et que ses yeux pédonculés lui donnent un aperçu assez global de la situation, il découvrit qu'il était beaucoup trop tard. (...)
Les protagonistes encore en pleine bataille avaient totalement, mais alors vraiment totalement, ravagé ses petites plantations de champignons. Tous ces efforts... pour rien. Et dans un inhabituel et inattendu sursaut d'intelligence, Tenchi noOniréalisa qu'il pourrait essayer à nouveau, encore et encore, cela se terminerait toujours ainsi. Il n'avait pas d'armées pour l'aider à protéger ses champignons. (...)
Et n'étaient ce pas Tsukuro et Kyoso là-bas qui ranima ient par la nécromancie les combattants vaincus pour les relancer dans la bataille ?). Tenchi noOnise laissa tomber sur le sol, écrasant sans le savoir le seul gobelin de la tribu voisine qui s'était montré assez audacieux pour ramper jusqu'ici afin de voir ce qui pouvait bien empêcher son chef de faire la sieste. (...)
Ce qui tenait lieu de jour dans l'Outremonde finit par laisser la place aux ténèbres mais la baston continuait de plus belle, d'autres protagonistes ayant été attirés par le bruit. Et Tenchi noOniréfléchissait toujours. Hida Shironage leva les yeux vers le ciel avec résignation. 'Non' dit-il d'un ton ferme. (...)
'Je vais vous répondre, mais d'abord remettez ce casque sur votre figure, s'il vous plait. Sinon, je vais encore vomir'. Tenchi noOni, engoncé dans des restes d'armure et d'uniforme du clan du Crabe obtempéra, ce qui ne se passa pas sans quelques efforts et grognements qui laissèrent au bushi le temps de préparer sa réponse. (...)
! Voilà. Bon, désolé pour le dérangement. A la revoyure, hein ? ET MORT A L'OUTREMONDE !!' brailla l'onien se détournant. Sous les yeux médusés de Shironage, la créature entreprit de s'éloigner en marmonnant. (...)
Non... non, non, non, non... Au moins, au moins est ce qu'il... mais NON. Il ne m'a pas demandé mon nom !! Shironage en rit presque de soulagement. Donner son nom à unOniétait dangereux. Mais personne n'avait jamais sans doute pensé à certains dangers... Il ne lui restait plus qu'à trouver une petite histoire pour expliquer la débandade de son escouade. (...)
Il pouvait très bien parler de gobelins, ou d'un maho-tsukai. Oui, avec un ou deux kansen pour expliquer les dingues. Enfin, tout sauf unoniquoi. Ca demanderait un peu d'imagination mais Hida Shironage savait qu'il y arriverait. Comme toujours, la vérité était dans le fond moins importante que son apparence. (...)