Chapitre X – Les Quatre Piliers
sur Pénombre au format (51 Ko)
Durant les deux mois que durèrent cette mission, j'eus à plusieurs reprises des doutes au sujet du Champion d'Emeraude. Cela ne m'empêcha pas d'accomplir mon devoir et il s'avéra ensuite que nous n'avions pas les éléments essentiels de cette affaire. Et pourtant, il demeure des zones d'ombres. Dés le début, les choses semblèrent quelque peu... particulières. Le printemps puis l'été s'étaient succédé sans accroc particulier lorsque je fus convoqué par Doji Satsume-sama et dans son antichambre ...Contient : compagnons (8)(...) Bien que rodé dans les jeux de la politique, je me rapprochai bien plus par mes goûts du fondateur de notre prestigieuse famille que de la plupart des courtisans de notre clan. Mes deuxcompagnonssemblaient quant à eux parfaitement au fait de ce genre de choses et je sus rapidement pourquoi. (...)
Je répondis qu'il s'agissait de la loyauté car comme son nom l'indique, le samurai vit pour servir. Mes deuxcompagnonseurent la même réponse et le ronin nous avoua, ce qui expliquait peut-être son statut, qu'il ignorait quant à lui si nous avions raison. (...)
Le petit village de pécheurs, la plupart portant de grossiers tatouages faits avec de l'encre de sèche, était d'apparence misérable. La seule auberge était de piètre apparence et une scène s'y déroulait qui amena mes deuxcompagnonsà se sentir obligés d'intervenir. Deux bushi de l'école Daidoji étaient en train de battre comme plâtre un heimin qui suppliait entre deux cris de douleur un courtisan obèse de payer pour ce qu'il avait consommé dans son établissement. (...)
Sa jeune maîtresse, Doji Akameshi, venait à l'issue d'une discussion avec Kakita Miura de se donner la mort. J'envoyai chercher mescompagnonset me rendis immédiatement dans les appartements de la jeune femme. Ses serviteurs étaient encore sous le choc et n'avaient pas demandé aux eta de venir chercher le corps. (...)
Mon sabre qui avait frémi près du masque de la poétesse ne réagit pas et rien ne pouvait laisser soupçonner un lien quelconque entre le pauvre homme et l'Outremonde. Finalement, je convoquai mescompagnonsà une petite discussion à bâtons rompus à l'écart des oreilles indiscrètes. La lettre du Champion d'Emeraude indiquait qu'un ancien yoriki était venu passer ses dernières années à Tako Mura et qu'il avait pour habitude de se rendre régulièrement devant l'autel du kami tutélaire de Tako Mura. (...)
L'équipage de Tetsuo-san avait été décimé mais les pirates étaient tous morts et leur capitaine ainsi que son volatile avaient été calcinés par la magie de Yoshitaru-san. Le navigateur du navire pirate, un gaijin, avait apparemment aidé mescompagnonsà remporter la bataille. L'homme avait les yeux clairs et ses cheveux étaient de la même couleur que la teinture dorée utilisée par certains bushi du Lion pour leur chevelure. (...)
Il tourna les talons et s'était déjà éloigné d'une dizaine de pas tandis que nous conversions avec mes deuxcompagnonsdevant ma demeure lorsque je réalisai brutalement quelque chose. Il lui manquait une dent. (...)
Je la priai de bien vouloir se préparer à recevoir mes invités si 'sa santé fragile' le lui permettait et comme elle se déclara prête à nous accueillir, je ressortis pour faire entrer mescompagnons. Kakita Fujifusa m'attendait dehors avec Yoshitaru-san. Le champion de Bayushi Kyusho avait fait preuve d'une grande discrétion et il était ressorti promptement afin de ne pas nous imposer sa présence et pour ne pas nous voir dans une situation si... embarrassante. (...)