Grande-Bretagne des années 20 : L'Homme qui court
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Contient : maison (22), dieu (11)(...) Tous Londoniens, nous nous désignions comme des 'investigateurs psychiques' et, durant les longs week-ends ou les vacances, nous partions prélever les atmosphères spectrales des hauts lieux hantés d'Angleterre. Ce n'est pas que lamaisondu Cambridgeshire (presque à la limite de trois comtés : Cambridgeshire, Lincolnshire et Norfolk) était particulièrement connue pour ses phénomènes : elle n'était même pas 'cataloguée'. (...)
' 'Un trou !' a commenté Jackson, froidement. Je me suis senti obligé de dire : 'Qu'est-ce que tu veux, unemaisonhantée ou tout le confort avec vue sur la mer ?' Jackson a tourné vers moi son regard froid. 'Tu es nouveau à ce jeu, n'est-ce pas ? (...)
' 'De toute façon,' a terminé Harkness, 'la peste est alors survenue. Le village a été durement touché - les gens pensaient que c'était une punition deDieu- tout autour la terre est devenue stérile et les survivants sont partis. Ont suivi déclin et décadence. (...)
Alors, qu'en est-il de ces disparitions aux Chênes, hein ? Nous voilà partis enquêter sur cette pauvre vieillemaison- qui pourrait bien être complètement hors de cause - en nous fiant à quelques personnes qui auraient disparu à l'intérieur ou dans les alentours ! (...)
'Tu penses à un pacte de suicide ?' 'Eh bien si c'était le cas,' a dit Jackson, 'ils ont conclu le pacte dans cettemaison. Deuxième incident : il y a deux ans un vieux clochard entre par effraction, y réside pendant quelques jours. (...)
Moi-même, je ne crois pas - aux fantômes je veux dire !' Il a ri sous cape. 'Mais si j'y croyais, je les croirais ici. A lamaison, à l'église de l'autre côté de la route là, dans toute la région.' 'Vous connaissez l'histoire de la région, alors ? (...)
'Eh bien, nous n'avons pas encore bien regardé les lieux, mais je ne dirais pas que c'était aussi ancien !' Applebury a secoué la tête. 'Vous m'avez mal compris. Lamaisonactuelle serait assez récente, cent cinquante ans au maximum. Mais ses fondations, peut-être même ses murs porteurs, sont aussi vieilles que l'église de l'autre côté de la route ; en effet la premièremaisona été construite ici à peu près en même temps, au début du 16ème siècle. Cela figure dans les registres. (...)
La famille n'a pas prospéré et le dernier de la lignée est parti à Londres vers 1580. Puis, pendant une longue période, lamaisonest restée inoccupée. Trop loin du village, et trop chère pour les gens d'ici...' Graham Jackson commençait à dresser l'oreille. (...)
'Mais Les Chênes n'est sûrement pas restée inoccupée aussi longtemps que ça ? De toute façon, vous disiez qu'il y avait eu une deuxièmemaisonconstruite sur les fondations.' Il a levé les bras. 'Holà ! Laissez-moi continuer l'histoire. (...)
' Il s'adressait à nous tous, mais Graham Jackson lui a répondu le premier : 'Des étrangers encapuchonnés de noir, comme un ordre monastique ? Des cérémonies consacrées à un 'dieu' étranger appelé Yot-Sottot ? Des sacrifices humains ?' Il a haussé les épaules. 'C'est évident, non ? (...)
'De nos jours je suis plutôt un gardien, plus exactement, un concierge. Je ne fais que la garder jusqu'à ce qu'ils la démolissent. Ce qu'ils feront, siDieule veut, le plus tôt possible !' Après ça, il s'est montré brusque, s'intéressant à nos affaires tout en finissant aussi rapidement que possible. (...)
Nous l'avons entendu descendre lourdement les marches, sauf qu'il paraissait mettre très longtemps. Et il haletait en marmonnant, 'Nom deDieude Nom deDieude Nom deDieu!' Nous sommes allés à la porte du salon et avons regardé dans le vestibule, vers le pied du large escalier en bois. Enfin, Harkness est apparu, chevrotant et tremblant, les cheveux pleins de toiles d'araignées, pâle comme... (...)
'Alors qu'est-ce qui ne va pas ?' Harkness a essayé de se maîtriser et a secoué la tête. 'J'ai pensé... J'ai pensé...' 'Oh, monDieu!' l'a sermonné Jackson. 'Va droit au but, pour l'amour deDieu!' 'La ferme !' Thorne l'a soutenu par les épaules. 'Peter, que s'est-il passé ?' 'Je... je suis allé en haut, au premier étage. (...)
Il faisait simplement sombre à l'extérieur, comme s'il faisait nuit. Et alors j'ai vu la lune et les étoiles.Dieu, il faisait nuit !' Nous nous sommes regardés. Personne ne pensait à contester les propos de Harkness : il tremblait comme une feuille. (...)
'Ca y ressemblait, en tout cas,' a dit Jackson, sèchement... Chapitre IV : Venu de nulle part, un de ces orages d'été avait explosé. Si auparavant la vieillemaisonavait été obscure, elle était maintenant devenue franchement sombre. Dehors, la pluie martelait le sol. (...)
Il n'y avait pas de tapis, juste les marches nues, et le papier peint était démodé depuis au moins quarante ans. Nous supposions qu'un jeune couple, avec peut-être un parent âgé, avait habité lamaisonpar le passé, brièvement cependant ; la chambre à coucher et les toilettes du bas le laissait supposer. (...)
' George Ainsworth ronflait sur une chaise près du feu, Jackson et moi avons décliné aussi, mais Harkness a sauté sur la chance de quitter lamaisonpour quelques heures. Et de toute façon, lui seul connaissait le chemin à travers les marais. (...)
Le soleil brillait, de manière assez indistincte ; le monde semblait frais derrière les vitres rayées ; nous pouvions maintenant, peut-être, le rejoindre. Et, en groupe, nous avons exploré lamaison. Le bas, le haut, le grenier : aussi normaux qu'ils pouvaient l'être. Vaste, vieille et pleine d'échos : lamaisonétait presque à plaindre, rien ne sortait de l'ordinaire. Pas à ce moment en tout cas. Graham Jackson a trouvé une petite table de jeu et s'est mis à prendre des notes pour son projet 'd'article' ; Thorne a commencé à mesurer lamaisonet à faire des plans des étages et des pièces ; George Ainsworth préparait ses appareils photo pour la nuit, quand il les placerait stratégiquement en haut avec un fil déclencheur 'piège-fantôme' ; j'ai passé le temps avec Peter Harkness qui était toujours un peu secoué. A midi, nous sommes allés en ville et avons pris quelques verres, en trop grand nombre, dans 'notre' local, puis nous avons traîné vers l'église - qui était solidement bouclée - et Applebury n'était nulle part. (...)
Ils sont sortis sur la pointe des pieds - probablement parce qu'ils ne voulaient pas de la compagnie de Jackson - et Peter Harkness est parti avec eux. Il n'appréciait pas d'être le seul à être réveillé dans lamaison, pas avec la nuit qui arrivait. Je l'ai entendu le dire pendant qu'ils s'éloignaient et je pense que c'est ce qui m'a maintenu éveillé. (...)
Il fallait toujours qu'il grogne sur quelque chose. Vers 19h45 nous avons fini notre café ; et dans le même temps, lamaisonaussi est devenue très calme. Peut-être même sinistrement calme. Nous avons allumé les lampes et nous sommes aperçus que nous retenions notre souffle en écoutant attentivement - mais quoi ? (...)
Nous pensions tous les deux la même chose : d'habitude les lattes de plancher ne grincent pas à moins que quelqu'un ne marche dessus. Mais nous étions les seuls 'quelqu'uns' dans lamaison... l'étions-nous ? Jackson m'a devancé et a dit : 'Il n'y a que nous deux.' Il était nerveux et clignait des yeux juste un peu trop vite. (...)
L'écho de la voix de Jackson nous revenait, comme s'il avait traversé un million de kilomètres. 'Oh Jésus !' a dit Jackson très doucement. 'OhDieu!' J'ai rapidement vérifié toutes les pièces - qui semblaient avoir vieilli d'une manière indéfinissable - et pendant tout ce temps il trébuchait collé à mes talons. (...)
Nous nous tenions dans l'obscurité totale du couloir, j'ai sifflé à son oreille : 'Tais-toi, pour l'amour deDieu, tais-toi !' Ils sont montés jusqu'au palier et ont regardé de tous les côtés. Deux d'entre eux : encapuchonnés, oui, et étrangement voûtés. (...)
C'est alors que j'ai trébuché et me suis étalé. Jackson a couru à travers le vestibule, droit vers la porte principale de lamaison- mais s'est arrêté en dérapant comme la porte s'ouvrait et que deux autres silhouettes encapuchonnées entraient. (...)
Je gisais, pétrifié de terreur, aucun de mes muscles n'acceptant de m'obéir. Les deux cultistes qui venaient de pénétrer dans lamaisonse sont lancés en un éclair aux trousses de Jackson et, pendant qu'ils le suivaient dans la salle de séjour, ils ont tiré de longs couteaux incurvés de sous leur soutane. (...)
Le visage blanc de Peter Harkness nous observait par le pare-brise de la voiture. Thorne et Ainsworth ont vu mon état, ma mine défaite. Et j'ai vu la leur. 'Lamaison,' ont-ils dit comme un seul homme. 'Regarde lamaison!' J'ai trébuché avec eux jusqu'à la voiture et suis tombé à l'intérieur, presque sur Harkness, quand il m'a ouvert la portière. Les autres se sont entassés à l'avant. (...)Chapitre I : Aujourd'hui ? Aujourd'hui, je ne m'approcherais même pas d'un plateau de ouija, même si ma vie en dépendait. Vous ne me verrez pas même lire une histoire de fantômes ! Mais à cette époque... J'étais professeur - de mathématiques et matières associées, en particulier la géométrie - dans une école du nord de Londres. Un peu barbant, vraiment. Il y avait peu de demande pour les triangles et les cercles à Londres nord, pas même alors. Et pas du tout pour les carrés. Mais naturellement ...