Le Mystère de l'abbaye
sur Arnheim
Contient : noël (9)Le Mystère de l'abbaye En cette veille deNoël1226, la neige était tombée en abondance sur Inverness et s'était accumulée sur les toits de l'abbaye de Saint André. (...)
Alors qu'il posait les mains sur ses notes et les fourrait sans ménagement dans sa besace, il se remémora la longue enquête qui l'avait conduite jusqu'à ce jour clé, cette veille deNoël. Et dire que tout cela était parti d'une légende, d'une histoire que les gens se contaient à la veillée... Trois moines disparus, durant trois veilles deNoëlau cours du siècle dernier, dans cette même abbaye... Voilà qui était certes intrigant. L'histoire de ces frères bénédictins qui s'étaient volatilisés un soir deNoëlsans que personne ne les ait vu quitter l'abbaye avait passionné Torradan depuis des années. Vivre dans un lieu baigné de mystère n'était certes pas pour lui déplaire, lui qui avait toujours adoré les complications de la logique antique et avait toujours appliqué une rigueur mathématique à tous ses raisonnements. (...)
L'année n'était pas précisée avec exactitude. Le second était le frère Ciaran, un copiste dont on avait perdu la trace la nuit deNoël1142. Et le troisième, Eadan le traducteur avait disparu à laNoël1173. Les dates, le lieu, les circonstances coïncidaient de façon trop troublante pour les attribuer au hasard. Il y avait une explication logique. (...)
Le vieux moine avait dû découvrir le passage et avait laissé pour toute indication ces quelques mots obscurs, désirant sans doute cacher au commun des mortels la voie des portes du Paradis. Il avait disparu une veille deNoël, tout comme ses deux successeurs. Torradan était arrivé à la seule conclusion possible : le passage ne s'ouvrait qu'une fois l'an, la nuit deNoël. Cette nuit même. En hâte, il finit d'emballer ses papiers et se dirigea en courant vers l'entrée des caves, tandis que les moines commençaient à se rassembler devant l'église pour la messe de minuit. (...)
Peut-être quelque ingénieux mécanisme d'horlogerie, réglé pour ne s'ouvrir qu'une fois l'an à minuit, la nuit deNoël, commandait l'ouverture... Quant à l'étoile de l'énigme, cela devait faire référence à celle des rois mages, guidant de sa lumière les trois rois vers le lieu de naissance du Christ. (...)En cette veille de Noël 1226, la neige était tombée en abondance sur Inverness et s'était accumulée sur les toits de l'abbaye de Saint André. Depuis deux bons mois, les moines avaient troqué leurs traditionnelles sandales contre des chausses rembourrées de laine, bien plus confortables et surtout bien plus chaudes. Les heures passées dans le scriptorium ou dans le froid de l'église, sans bouger de son siège, étaient assez éprouvantes et malgré l'approche de la grande messe de minuit, les esprits ...