Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : autres (58)(...) Cette terre, vaste, s'étendant à l'infini, presque aussi vide que la paume de ma main, sans presque aucun relief pour nous abriter du vent, craquelée de ces longues et profondes failles où sommeillent des choses inhumaines qui remontent à la surface les nuits de pleine lune et les jours de tempête. D'autreschoses moins étranges remontent aussi à la surface de la terre : arbres, pommes de terre, salades et légumes, elle nous offre ce qui nous appartient de droit et ce que nous nous devons de partager et de donner pour continuer à vivre. (...)
Il faut dire cependant que peu d'entre nous survivent jusqu'à leurs cinquante ans. Regard Vif est un Homme sage, il lit l'avenir dans les étoiles, les entrailles des bêtes et d'autreschoses du même genre. Son don est relativement sûr et c'est pour cela que nous suivons son avis. (...)
Pour lui, c'est peut-être vrai. - Bien. Rendez-vous au Trône d'Orage. Puis il nous quitte. Je l'observe partir avec lesautresjusqu'à ce qu'il disparaisse dans le brouillard. Je sens quelque chose s'agiter en moi, inquiétude et colère. (...)
- D'après la foi immaculée, ils ont volé le secret de l'Exaltation au Soleil et à la Lune. Certains disent qu'il s'agit de l'oeuvre des démons qui ont corrompu les hommes, d'autresque c'est le Beau Peuple qui leurs glissèrent l'idée. » - Tu le crois ? C'est ma voix. - Franchement. (...)
) à travers la plaine, et que la lune parle en personne à ses enfants et aux Hommes- bêtes. Il ne vaut mieux pas blasphémer. Il ne vaut mieux pas prendre trop de risque. Lesautresrestent suspendus à ses lèvres. Je décide de détourner leur attention. - Dormez, dis-je. Je prends le premier tour de garde, dis-je. - Je veille avec toi, dit Boeuf. Lesautresaccueillent bien la nouvelle. Ils s'endorment rapidement. Quand mon tour de garde s'achève, j'ai du mal à trouver le sommeil. (...)
Une cascade de juron dégringole dans mon cerveau, sur moi, sur Chien Enragé, sur Boeuf Assoiffé et sur Création tout entière. OEil Vert me suit, lesautresveillent sur le chariot. Boeuf Assoiffé s'est assoupi, alors qu'il montait la garde avec son fils. (...)
Boeuf s'est réveillé au petit matin, seul. Son cri d'angoisse nous a éveillés brutalement. Comme lesautres, je me suis levé le coeur battant, l'épée à la main, la peur au ventre, les yeux fouillant les brumes du matin désespérément pour comprendre ce qui se passait. (...)
Je suis idiot, mais pas complètement stupide, j'ai laissé Boeuf sur place, trop dangereux de l'emmener et j'ai pris OEil Vert avec moi, parce qu'il est le meilleur hors des sentiers dans la nature. Lesautresn'ont rien dit. Je ne sais pas pourquoi, ils auraient eut le droit de me traiter de tous les noms, pourtant. (...)
OEil Vert a retrouvé sa piste rapidement, à l'odeur, moi aussi, d'ailleurs, le tas d'excrément puait effroyablement. Chien devait être franchement malade, dans d'autrescirconstances, cela aurait été presque une excuse. Tel un limier, il a pisté les traces à travers la brume. (...)
Je sens son sang qui dégouline un peu dans ma nuque lorsque je le mets sur mon dos, mais il gémit tout au long du voyage du retour, ce qui me semble être un bon signe. Quand je reviens lesautresme lancent des regards qui valent tous les discours de la Création. Pigeon se précipite le premier. (...)
Sans savoir pourquoi, je m'en sens coupable. Du coin de l'oeil, je vois Boeuf se lever et se diriger vers nous. - Va chercher lesautreset dit leur que le repas est prêt, dis-je à Rude. Il hoche la tête et s'en va. Boeuf s'assied à sa place, sa voix est basse, douloureuse. (...)
c'est le destin, non ? - Le meilleur guerrier du village ? Qui t'a raconté ça ? - Pigeon... Flocon... tous lesautresau village. Je me tourne vers lui, croise son regard : un gosse. Flocon n'aurait pas dû nous l'imposer. (...)
Je n'ai pas le temps de bouger, une flèche se plante dans mon épaule, je tourbillonne et tombe au sol, deuxautresflèches suivent de très près. Aucune ne me touche. Un vrai miracle. Pigeon se rue vers le bois, je découvre à quel point le petit homme court vite, mais il n'atteint pas les frondaisons. (...)
Maintenant, je suis sale au delà de toute description, bien que trois jours de voyage ne m'aient pas arrangé. La faim et la soif tordent mon corps comme dans un étau. Je repense auxautres, à Boeuf surtout. Parfois je souris lorsque je repense aux gardes. Ils croyaient que nous nous laisserions égorger comme des porcs, et ils en ont eut pour leur argent. (...)
Quelque part là-bas, j'entends Boeuf crier, sangloter, les implorations de Rude Automne. Je revois le sang du caravanier, son regard exorbité, quelquesautres, et Sillon. L'été était venu comme un coup de massue étouffant, l'année de mes treize ans. La pluie tombait si drue qu'elle faisait mal lorsque l'on se trouvait en dessous, mais il faisait effroyablement chaud. (...)
Il n'avait plus rien à dire, et de toute façon, après ça, plus personne dans le village ne l'aurait écouté. Lesautresanciens l'ont vite compris. Je ne sais plus qui m'a aidé à me relever et m'a emmené chez moi. (...)
Malgré les apparences, les buttes n'ont rien de naturel, ce sont des tertres élevés par les Aïnouks, nomades qui passent dans la région, ils y enterrent leurs morts, des gris-gris, ou d'autreschoses, et parfois, tout cela refuse de rester où on les y a laissés. D'après Regard Vif, ce sont eux qui viennent se nourrir du sang lors du Solstice d'Hiver. (...)
Je les entends discuter, plaisanter distinctement. Ils n'ont pas l'air agressif. Ils bougent mais ne viennent pas de mon coté. J'entends d'autrescliquetis, un homme se plaindre et vouloir se prémunir du Beau Peuple, et un autre l'accuser de faire partie du Peuple Laid. (...)
Il me nourrit, me soigne, me lave et sourit, mais ses yeux sont deux fentes aiguisées et réfléchies et il parle peu. J'entends d'autresvoix à l'extérieur mais ne voit personne d'autre. Parfois nous restons immobiles longtemps, parfois nous bougeons sans arrêt. (...)
L'un d'eux me jette un regard méprisant. Je marche un peu, mais la tête me tourne rapidement. Jaï me garde à l'oeil. D'autreshommes m'observent, l'air méprisant, je les ignore. Je sens le vent sur mon visage, nous sommes toujours dans la nation du vent. (...)
La tribu se déplace lentement, laissant ses troupeaux paître dans les pâturages, mais se dirige lentement et sûrement vers la frontière de la nation du vent. Parfois ils s'arrêtent pour faire un peu de commerce avec lesautresvillages, échangeant des légumes contre une ou deux bêtes en me tenant à l'écart et en me cachant de tout ceux qui pourrait me dénoncer au Seigneur des Hauts Vents. (...)
Entre deux cris, je perçois le grondement familier d'un groupe de cavalier et le hennissement étrange d'une monture parmi d'autresmontures. Même l'angoisse des Aïnouks à quelque chose de familière. J'entrouvre la bâche de la yourte et je jette un oeil : un nuage sombre court vers nous. (...)
J'ai presque aussi peur qu'eux. Quand j'en ai fini, une dizaine d'entre eux gisent autours de moi, et lesautress'enfuient en hurlant. Tous sauf le Héraut, évidemment. Je suis perturbé. Il marche, parfaitement détendu, pourtant la lumière rageuse de son oeil est à peine contenue, mais sa voix est inchangée. (...)
C'est dans ces lieux que le plus souvent, ils perdent la raison à cause du vent. J'évalue qu'il me faut encore une cinquantaine d'autrespas avant d'arriver jusqu'à la glace recouvrant la faille, une trentaine sur la glace ellemême et une cinquantaine sur la zone enneigée de l'autre coté de la faille. (...)
J'ai toujours mal au bras, ma hanche reste douloureuse lorsque je tente de la bouger mais elle répond néanmoins. Mesautresmembres répondent présent eux aussi. Il me faut encore faire appel au pouvoir pour me redresser et me dégager des énormes blocs de glaces qui menacent de m'écraser. (...)
Ses griffes tentent de se refermer sur moi mais ne déchire que l'air froid, un bruit de craquement sinistre plus tard et mes mains ont fait pivoter sa tête à 180°, brisant sa nuque dans la foulée. Lesautresfondent sur moi comme une meute de loups pour la curée. Ils hurlent, révélant de larges dents aiguisées, malgré leur apparente sauvagerie, ils sont bien plus dangereux et coordonnés que les hommes du Héraut. (...)
Celui derrière moi tente de se saisir de moi lui aussi et je l'arrête de la même manière, mais ce n'est qu'un leurre pour permettre auxautresde me labourer le corps de leurs coups de griffes. Je lâche à nouveau celui avec lequel je lutte et dévie les coups de griffes. (...)
En quelques minutes, c'est déjà incroyable mais le fleuve du pouvoir s'écoule plus rapidement qu'il ne se renouvelle, et à ce rythme, il sera complètement épuisé dans quelques instants. Je resterai redoutable, mais ils m'auront sans doute à l'épuisement. Je compte en abattre trenteautresavant de me faire submerger. Je me surprends à sourire. Peut-être est-ce la furie du combat, peut-être est-ce le premier signe de ma malveillance naissante. (...)
J'ai pris quelques coups de griffes. La plupart ont ricochés sur moi dans des gerbes d'étincelles dorées, et lesautresne m'ont laissé que quelques écorchures sans gravité. Ils soufflent eux aussi. Une voix aussi belle qu'un ciel bleu d'hiver résonne dans l'endroit. (...)
Je perds mon souffle et le reste du pouvoir, le fleuve est tarit. La meute se jette sur moi l'instant d'après, je repousse les deux premiers, mais lesautress'abattent sur moi comme une avalanche, ils m'immobilisent. Le glacier bouge, se tord comme un serpent géant pour amener Lewellyn au-dessus de moi, bien en vue. (...)
Ou peut-être te mens-tu à toi même ? Fais bien attention alors, car les mensonges sont mortels pour vousautresmortels... tout comme la vérité peut l'être parfois. Sa voix me donne le tournis, mais je comprends ce qu'il me dit aussi clairement que ces choses impossibles que l'on perçoit dans les rêves, et que l'on ne comprend plus une fois éveillé. (...)
Regarde moi, dit-il, Je suis un diplomate sans accord à discuter, un roi sans royaume, un mot sans signification, comprend-tu ? - Un roi sans royaume ? Et les fauves blancs ? - Des esclaves, d'autresmoi-même, ils n'ont pas de réelle signification ni de réelle volonté, ils n'existent pas réellement, pour moi. (...)
Des fauves blancs circulent ici et là, silencieusement. Leurs yeux rouges et exorbités fixés sur le néant de leurs propres esprits. D'autrestortues creuses glissent tout aussi silencieusement sur les tapis de neige, gracieusement, parfois elles collent sur les murs ou aux plafonds, et n'y glissent pas moins comme sur de la glace. (...)
- Pardonne-moi, dit-il, devenant aussi sérieux et intense qu'un bûcher funéraire. L'ironie des uns est la tragédie desautres. J'oublie parfois que pour vous, tout cela est tellement définitif... Intérieurement, je me maudis de lui avoir révéler ma puissance revenue. (...)
Elle est brisée par une explosion d'éclairs. Les fauves les plus proches explosent sous le choc, les suivants grillent littéralement, et lesautressont éparpillés en arrières comme autant de feuilles mortes balayées par le vent. La Princesse Bleue se porte à mes cotés, les runes de jades bleus ont blanchies, contenant le pouvoir de l'éclair qu'elles semblent contenir. (...)
- Ont été écrites par les vainqueurs, m'interrompt-t-elle sèchement, mais la vérité ne meurt jamais complètement. J'ai vu et lu d'autreschoses, d'autresversions de l'histoire. La vérité, c'est que tu n'avais pas à me sauver, tu n'avais pas à m'aider, et tu l'as fait, pourquoi ? - J'avais une dette envers toi. (...)
- Ils ont régnés sur Création, détruit des choses immenses, plus puissantes que les dieux, on fait des choses incroyables lors du premier âge de l'homme, puis ont été vaincus par les exaltés terrestres, les Sang-dragon. - Le premier âge de l'homme ? Il y avait d'autrescréatures, avant ? - Tu t'imagines déjà que le monde t'appartient ? J'en sais assez pour savoir que nous appartenons au monde et pas l'inverse. (...)
La Raksha frissonne, s'étreint, comme saisie par un froid soudain. Son regard est celui, malheureux, de Brume. - Les promesses sont empoisonnantes pour nousautres, le Beau Peuple. C'est comme si tu venais de me couper trois doigts ! Elle sourit, avec un mélange de douleur et d'extase étrange. (...)
Mais le monde est incapable de rompre le souvenir de notre séparation, au contraire, alors que les kilomètres s'ajoute les uns auxautres, la nuit, sinistre comme une auge à cochons après la visite d'une bande de loups affamé ne fait que rendre les souvenirs d'Aewyll plus vivaces. (...)
Pendant un bon moment, je reste à observer le portrait, je joue avec l'idée de le prendre. Puis j'entends deuxautressentinelles s'approcher et décide de ne pas tenter le diable, et là où je vais, il y en a certainement plein d'autres. Je me glisse dans l'ombre, attend patiemment que la patrouille me dépassent et s'éloignent, puis rase les murs jusqu'au garde-manger. (...)
Avec le chien, j'ai de quoi manger suffisamment jusqu'au Trône d'Orage, et les vêtements ne me vont pas trop mal : des vêtements de paysans, gris sombres, avec quelques lanières et quelques ceintures, uniquement ornementés de la cape bleue de la fille du Maître des Hauts Vents. Je m'improvise des bottes avec le tissu d'une cape que j'ai prise en même temps que lesautresvêtements, et les ceint avec les lanières de cuir. Ca ne vaut pas de vraies bottes mais c'est toujours mieux que rien, puis j'avance et me mets en route pour le Trône d'Orage à travers la steppe. (...)
Celle qui à tuer Chien Enragé avait les yeux rouges, celle-ci a les yeux bleus, mais lorsque je la rattrape elle paie pour l'autre, toutes lesautres. Le lendemain, je prends ses dents, des choses froides comme la glace et blanche comme l'ivoire, en guise de trophée, ainsi qu'une de ses plaques dorsales, tout aussi froide et je me remets en route. (...)
La nuit finit par tomber lorsque je me retrouve à une journée de marche du Trône d'Orage. J'observe les arbres de la forêt qui entouraient ce dernier. Beaucoup ont disparu, d'autresont été arrachés et jetés au sol, lesautresont résisté. Les corbeaux se sont envolés, évanouis. Derrière moi, dans la brume brunâtre, je devine de nouvelles collines et de nouveaux vallons, creusés par les fureurs élémentaires et englouties dans le brouillard. (...)
Je suis presque déçu, néanmoins, je sais que le Seigneur des Hauts Vents est un amateur de surprise, et je le suis beaucoup moins lorsque les gouttes d'eau se mettent à tomber de plus en plus dru, de plus en plus denses, et deviennent un instant plus tard une pluie de grêlons glacés, gros comme des poings, tombant à une vitesse vertigineuse, brisant des branches d'arbres épaisse comme des bras d'homme sans difficultés, transperçant, coupant les feuilles. Certains des grêlons sont acérés comme des couteaux, lesautressont pires. Le vrombissement qu'ils produisent en tombant est comparable à celui d'un titanesque essaim d'abeilles géantes, et leurs bruits, lorsqu'ils percutent le sol, ressemble à celui d'un coup de tonnerre sans fin. (...)
Partout autour de moi, dans les murailles du Trône d'Orage, dans son donjon, dans ses tours, j'entends les hommes crier, courir. Les flèches sifflent dans ma direction, j'évite la plupart d'entre elle, lesautresricochent ou me manquent. Une demi-douzaine de gardes dans la cour trouve le courage de se ruer sur moi, hurlant, hallebardes en avant, épées au clair. (...)
L'un d'eux se tenait directement derrière la porte, l'oreille collée au bois, à l'affût, ses restes sanglants arrosent ses camarades, lesautressont projetés par l'onde de choc au sol. Je me roule par terre à l'atterrissage, me débarrasse précipitamment de mes loques en feu, faisant vaguement attention aux gardes qui se redressent et s'enfuient, certains en hurlant. (...)
A chaque pas, la chose qui me dévore les tripes s'anime, hurle silencieusement comme un fauve étrange, lorsque je contemple le luxe de cette habitation, et que je pense aux vies misérables, emplies d'amertumes et de vicissitudes que nous avons menées ma famille, mon village et moi. D'autresquestions surgissent dans mon esprit comme à chaque coin de couloir, des questions sans réponses que j'étouffe et réprime pour garder l'esprit clair, concentré sur le danger, la tempête d'un genre différent que le Seigneur des Hauts Vents s'apprête à déchaîner sur moi. (...)
Des ordres sont aboyés par dessus le vacarme des armes et des armures que l'on prépare, des portes claquent avec rage et précipitation, d'autrespas résonnent, couvrant le bruit du déluge qui tombe sur le trône, et tout cela converge vers moi. (...)
Je fais à peine un pas vers lui et ses bras disparaissent lorsqu'ils m'envoient un essaim de dagues qui sifflent dans l'air. Je les dévie les une après lesautres, et je bondis vers lui. J'arrive à peine sur lui qu'il me noie sous une vague d'éclairs jaillie de ses yeux. (...)
En plein milieu du combat, une escouade de gardes surgit pour m'assaillir, comme une meute de chien de chasse pour la curée, convaincus de pouvoir avoir ma peau. Je me défoule sur eux. Les moins chanceux retapissent les murs, lesautress'enfuient, ventre à terre. Victoire sans objet, car la seconde d'après, le Seigneur des Hauts Vents revient à la charge, accompagné de ses foutues dagues infernales, de sa foudre et sa glace. (...)
Puis je perçois quelque chose. Du mouvement. Du bruit. Des gens bougent autour de moi, des femmes. Certaines gémissent, d'autreshurlent. Les murs blancs et or autours de moi ressemblent à ceux d'un palais de plaisir. Des coussins, d'énormes monceaux de pierres jonchent le sol, des rideaux de perles ornent les entrées, tandis qu'au-dessus de moi, je peux voir la blessure béante que mes coups ont laissée dans le plafond. (...)
Une nausée sèche me donne envie de vomir, la tête me tourne, puis tout deviens froid, le monde entier, et moi. Je me retourne vers elle, la redresse. Ses yeux s'agrandissent de terreur tandis que lesautresfemmes autour d'elle s'agenouillent devant nous. La voix de Brume s'étrangle. Il ne me reste plus que quelques questions à lui poser. (...)
Ils reculent rapidement devant moi lorsque je jette le corps de leur maître Seigneur des Hauts Vents à leurs pieds. Certains s'agenouillent, d'autrespleurent, la plupart restent stupéfaits, silencieux. Ils s'écartent sur notre passage. Nous prenons deux chevaux dans les écuries. (...)
Ma femme et mon fils non plus, Boeuf a grillé comme une sardine sur le feu, il a choisis son destin pour me sauver, moi et ceux du village. Toi, tu as vu ton destin, hein ? Et tu as choisi de sacrifier lesautrespour sauver tes fesses, et tous tes efforts ont échoués : Le soleil m'a élu, j'ai tué le Héraut, j'ai tué le Seigneur des Hauts Vents, j'ai détruit le Seigneur de la faille. (...)