Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : bras (48)(...) - C'est le pays des vents, ici, elles sont rarement bonnes. Son sourire est furtif, précieux comme le diamant. Je la prends dans mesbras, l'embrasse. Elle me rend mon baiser et s'agrippe à moi férocement. Mes muscles gémissent lorsque Je la soulève puis la plaque contre le mur du fond de la pièce sans prendre de temps pour la déshabiller et je la prends ainsi, suspendu entre la douleur de mon propre corps, ma fatigue et le plaisir que nous nous donnons. (...)
Les nouvelles ne doivent pas être trop mauvaises. - Comment va-t-il ? Demande Boeuf. - S'il survit au voyage, il perdra unbras, peut-être une jambe, dit-elle. - Faudra lui faire un brancard, dit Pigeon Fou, avec les lances et du tissus, et on l'accrochera à un cheval. (...)
Le soir, je prends le premier tour de garde avec Rude. Il finit par prendre la parole en regardant le feu grésiller. - Unbraset une jambe.., dit-il. Je l'encourage à parler, histoire qu'il dise ce qu'il a sur le coeur et ne le remâche pas sans cesse, jusqu'à ce que ça le pousse à faire une bêtise. (...)
J'ai esquivé en plongeant en avant par dessus sa lame qui frappait trop bas, mon couteau trouva sa gorge, il bascula en arrière, et le choc de la chute fit s'enfoncer ma lame plus encore lorsque nous sommes tombé tout les deux dans la boue, étendus l'un sur l'autre. Lâchant son arme, il me repoussa sur le côté de sesbraspour me dégager avec ses dernières forces, mais il ne pouvait faire plus, et ses convulsions me rappelèrent celle d'un poisson en train de s'asphyxier hors de l'eau. (...)
Caillou a ouvert la bouche et levé la main, mais c'est Regard Vif qui a parlé en premier : - Allez petit, la justice, jusqu'au bout. J'ai croisé le regard dur de Regard Vif. Je me suis assis sur le ventre de Sillon, bloqué sesbrasavec mes jambes, et d'un coup sec, j'ai planté mon couteau dans son crâne, il est mort les yeux grand ouvert. (...)
Dans mon sommeil, je rêve du village : plus d'une fois, je revois Boeuf Assoiffé lentement grillé dans l'étreinte mortelle de la Princesse Bleue, le sourire de mon fils, Aube Grise me tend lesbras, je l'enlace, et je brûle à mon tour. Je me réveille en pleurant. Plusieurs jours passent ainsi. (...)
Ils lui décochent un essaim de flèches qui filent autour de Mahe en bourdonnant tel des guêpes. Sonbrasdroit clignote, et les flèches retombent à ses pieds, brisées tandis qu'il marche vers la jeune femme, immobile. (...)
Le heaume et le crâne du premier sont pulvérisés, la cotte de maille du second explose dans un étrange carillon métallique, leurs corps sont projetés dans les airs, retombent dans un sifflement suraigu non loin du Héraut. L'onde de choc soulève un nuage de poussière autour de nous. Je disperse le nuage d'un geste dubras. Le silence tombe sur le campement. Tous les regards se tournent vers moi, éblouis, terrifiés, incrédules. (...)
Son sang violet éclot comme une fleur dans un bruit de craquement obscène. Mahe est projetée en arrière par l'onde de choc, lebrasdu Héraut toujours agrippé à sa gorge, mais plus désormais relié à son épaule. Mais il ne meurt pas. (...)
Son pouvoir dévore avidement l'air qui nous sépare, tentant d'arracher ma peau, de dévorer ma chair. Je hurle, couvre mon visage de monbras. Je sens une nouvelle explosion de pouvoir en moi, mais ma peau se liquéfie et coule par terre comme du lait. La peur plante ses crocs haineux dans mon âme qui répond d'une fureur indignée. Monbrasdroit se projette dans la lumière. Ma main saisit une gorge, détourne la tête qui lui est reliée et la broie dans un claquement sec. (...)
Le coup percute un visage, fait voler un nez en éclat et déloge quelques dents. A l'autre bout de monbrasensanglanté, c'est Jaï, que la force de l'impact traîne dans la terre dans un bruit obscène et un nuage de poussière. (...)
Je ne suis plus un homme. Je suis un Anathème, une puissance ancienne et infinie. Il n'empêche, mon avant-brasme fait un mal de chien. Toute la chair est à vif. J'ai déchiré un drap pour l'envelopper et arrêté le saignement, mais monbrasdégouline à travers et le tissu est littéralement imbibé de sang. Curieusement, depuis mon combat, ma hanche me fait moins mal. (...)
La fureur m'envahit, un instant, je frappe un jeune arbre tout proche. L'arbre s'effondre mais la douleur est fulgurante : mauvaisbras! Je crie de douleur, jure comme un charretier, maudit les dieux, mais rien n'y fait. Je suis seul. (...)
Plus profond je tombe, plus la faille s'élargit, formant un véritable canyon souterrain. Je tends unbraspour tenter d'attraper une des parois, mais elles sont trop lointaines. Je ne peux me raccrocher à rien. (...)
Je suis presque enterré vivant dans la glace qui se trouve sous la couche de neige. J'ai toujours mal aubras, ma hanche reste douloureuse lorsque je tente de la bouger mais elle répond néanmoins. Mes autres membres répondent présent eux aussi. (...)
Ils surgissent si vite que j'ai à peine le temps de les entrevoir : Des êtres massifs, couverts d'une fourrure blanche immaculée, les yeux rouge sang, leursbrasépais se terminant par des griffes blanches acérées. Ils me bondissent dessus dans un concert de hurlements bestiaux. (...)
Peut-être est-ce la furie du combat, peut-être est-ce le premier signe de ma malveillance naissante. « J'y penserais plus tard ! », me dis-je tout en brisant unbrasblanc, velu et griffu tendu vers moi. Soudain le combat marque un temps d'arrêt. Ils m'entourent. (...)
Je projette le peu de pouvoir qui me reste dedans et je traverse les airs si vite que l'air hurle et siffle sur mon passage. Lewellyn tend simplement lebrasvers moi et soudain la fraîcheur de sa main de glace est sur mon visage, les doigts lisses et doux comme la neige se referment sur ma tête lorsqu'il réceptionne ma charge coup comme un père réceptionne son fils à son retour, pendant une fraction se seconde je suis stoppé net, suspendu dans les airs, et j'aperçois son visage parfait, ravi, presque extatique entre ses doigts. Je tends lesbrasvers lui pour l'étrangler et je peux sentir mes propres doigts effleurer son cou sur lequel mes mains tentent désespérément de se refermer, maintenues à quelques centimètres de sa peau de nacre. Puis le temps reprend son cours, et d'un seulbras, il me soulève comme si j'étais un jouet, le monde tournoie autour de moi et il me projette au milieu de la meute des monstres blancs. (...)
Il rit, ironique. Ceux qui vous protégeaient vous ont détruit et voilà que ton ennemi t'a sauvé et t'accueille lesbrasgrands ouverts ! La colère me fait frapper instinctivement dans un mur, relâchant le pouvoir un bref instant. (...)
et Lewellyn est là, vivant, le sourire aux lèvres, propre comme un sou neuf, sans une égratignure, tenant, caressant lascivement et distraitement Aewyll dans sesbras. - Tu vois ? Mon coeur est un tambour sur lequel bat une angoisse hystérique. Je me sens nauséeux. (...)
La lame percute la couronne, la brise en une pluie de glace prismatique, la lame continue son trajet et vient trancher l'avantbrasde Lewellyn, qui glisse à terre lentement, dans une traînée de sang bleu. - Monbras! Monbras! Répète-t-il, MONBRAS! Je me dirige vers lui tandis que la Princesse Bleue s'apprête à l'achever. Je veux lever une objection lorsque j'entends un bruit venant du plafond, une pluie cataclysmique en dégringole. La Princesse Bleue et moi levons la tête, j'ai juste le temps de comprendre que le plafond se dissous, puis nous sommes engloutis par une cataracte monumentale. (...)
Je m'empare de la Sang-dragon, revient vers Aewyll, et entreprend de grimper. Un peu plus haut, je m'arrête, je nous déshabille rapidement, prend la sang-dragon dans mesbraset m'applique à la réchauffer avec ma seule température corporelle et celle de mon aura. Le frottement de sa peau pâle contre la mienne ressemble à une promesse de paradis, mais la morsure électrique de son aura et le souvenir du destin de Boeuf Assoiffé coupent largement mes allants. (...)
Une force douce émane de son sourire. - Je pense... et toi ? - Je pense, dis-je, en regardant Aewyll et l'un de sesbras, plié dans un angle bizarre. Je saisis ma cape, la déchire pour en faire une attelle de fortune et la lui fixe. (...)
Aewyll se redresse d'un bond félin, sans ses mains, et crie de douleur comme une petite fille dont on vient de pincer l'oreille. - Aïe ! Elle saisit sonbrascassé, à la fois comme un trésor et comme une blessure. - Il est cassé, dis-je, il mettra du temps à guérir. (...)
- Non, dit-elle avec le même sourire doux et puissant de la Princesse Bleue, nous sommes toujours à la limite du monde, j'ai toujours du pouvoir. Elle se laisse tomber à genoux, saisit sonbrascomme un chiot nouveau né puis expire : son souffle devient une chair pâle et immaculée qui s'incorpore à sonbras. Puis elle se tourne vers nous, ses lèvres arborent le sourire de ma mère, ses yeux celui des étoiles. (...)
La Princesse Bleue récupère son épée et la range dans son fourreau qu'elle met dans son dos, se tourne vers moi. - Prêt ? Je regarde la paroi, sourit intérieurement. - Viens, dis-je à Aewyll en lui tendant lesbras. Elle s'approche et grimpe sur mon dos comme une enfant, son visage reflète mon propre sourire intérieur. (...)
Son aura bleue et blanche brillante l'annonçant avant toute chose. Je souris. - C'est quand vous voulez ! Je tiens toujours Aewyll dans mesbras, comme une mariée. Seulement mon dernier bond m'a fait me retrouver la tête en bas, à m'agripper avec mes jambes à un bloc de pierre. (...)
Avec un rire de petite fille animé par la voix d'Aube Grise, elle se défait de moi avec une agilité de chatte, souple et douce comme du lait, légère comme un flocon de neige, elle bascule de mesbras, mon coeur s'emballe lorsqu'elle se balance un instant au-dessus du vide, puis elle me grimpe dessus, sans user de ses mains, s'appuyant avec ses pieds, sur mon coudes, mon menton, mon genoux et finalement se dirige vers la surface, gloussant toujours. (...)
Plus le temps de faire dans la finesse : Je prends le pain, une gourde, un gros morceau de viande salée sous mesbras, et un petit gâteau sec dans ma bouche, et me rue au dehors. Immédiatement derrière moi, j'entends les sentinelles crier, déjà toutes proches. (...)
» Pile ce que je ne veux pas entendre. Le messager ailé disparaît dans une explosion de flocons prismatiques. Je lève unbraspour me protéger, mais l'explosion est sans danger. Je souris. Peut-être est-ce l'allure du messager, peut-être le ton de sa voix ou le contenu de ses paroles, mais quelque chose dans ce message éveille mon instinct de chasseur, et lorsque je reprends mon chemin, j'accélère mon allure. (...)
Je suis presque déçu, néanmoins, je sais que le Seigneur des Hauts Vents est un amateur de surprise, et je le suis beaucoup moins lorsque les gouttes d'eau se mettent à tomber de plus en plus dru, de plus en plus denses, et deviennent un instant plus tard une pluie de grêlons glacés, gros comme des poings, tombant à une vitesse vertigineuse, brisant des branches d'arbres épaisse comme desbrasd'homme sans difficultés, transperçant, coupant les feuilles. Certains des grêlons sont acérés comme des couteaux, les autres sont pires. (...)
Je le rassemble pour le faire se fondre dans les muscles, prend une inspiration, et soulève le rocher à bout debraspour me protéger de la grêle mortelle. Ca marche, relativement. Je reprends ma route, de l'eau jusqu'aux jambes, progressant péniblement au milieu des arbres abattus. (...)
Je franchis les portes, traverses les écuries comme un spectre, les chevaux hennissent sur mon passage, autant pour la discrétion, et je croise un palefrenier qui hurle en se recroquevillant dans un coin de paille sur mon passage. Sans réfléchir, mes mains agrippent son col, il tente de vaguement se défendre en agitant lesbrasen tout sens et en hurlant, en vain. Je le plaque si fort contre une des poutres que toute la charpente de bois de l'écurie manque de s'effondrer. (...)
Je n'ai même pas le temps de me redresser. Ses yeux deviennent une des tigres de foudres, qui courent et bondissent sur ses avantsbrastendu vers moi, se précipitant sur moi dans un craquement assourdissant. J'envoie le pouvoir dans mon corps, à la rencontre de leurs crocs et de leurs griffes. (...)
Je fonds sur le chef des gardes, mon coude rencontre une glotte qui se brise dans un bruit sec et étranglé. Je déploie lebraset mon poing vient percuter le garde suivant. Malgré ses quarante kilos de métal, il s'envole pour aller s'écraser l'échine contre un mur. (...)
Il atterrit avec la grâce d'une feuille fauchée de sa branche par l'automne. Je fais à peine un pas vers lui et sesbrasdisparaissent lorsqu'ils m'envoient un essaim de dagues qui sifflent dans l'air. Je les dévie les une après les autres, et je bondis vers lui. (...)
Je ne perçois même pas son regard terrorisé lorsque je tends la main vers elle comme un enfant. Je ris et je pleure en même temps, j'en oublie la douleur et la prend dans mesbras, la serre contre moi, elle gémit de douleur et de peur : « Pitié ! » Je murmure, heureux, incrédule. (...)
Violer le sanctuaire d'un Shaman est un tabou, mais j'en ai tellement violé depuis ces derniers temps que je m'en rappelle uniquement lorsque je suis à l'intérieur et qu'une ombre se précipite sur moi en hurlant, brandissant une épée de fer froid. Regard Vif. Je n'ai même pas besoin du pouvoir. Je saisis le poignet de sonbrasd'arme et bloque son coup. Je lui envoie un coup de genou dans le foie et le repousse violemment contre le mur garni de gravures. (...)
La justice du village est humide, douloureuse, brutale. Il hurle lorsque je frappe, lorsque je lui crève l'oeil gauche, lorsque je lui arrache lebraset la jambe gauche à main nue, et je me débrouille pour le tenir en vie. - Si tu survis dans cet état dans la plaine du vent, tu auras mérité le droit de vivre, dis-je tandis qu'il gémit de douleur, sinon, les morts seront toujours là pour toi. (...)
Son sourire est nerveux, triste, angoissé. Le vent est incisif, sec et brûlant, mais elle croise lesbrascomme pour se protéger du froid. - J'ai peur... - Il y a un cheval, de la nourriture, prend-les, dis-je. (...)