Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : esprits (6)(...) Je fais descendre Brume du chariot. Je plante le bâton de fer qui est censé nous protéger des mauvaisespritset du Beau Peuple. Finalement, Boeuf prend un lapin qu'il a tiré avec son arc pendant le trajet, le vide et le dépèce rapidement avant de le faire cuir. (...)
La Princesse Bleue reste silencieuse, et nul ne lui adresse la parole. Quand à moi, j'attends que lesespritsdes morts s'emparent de moi ou de mon esprit. J'attends que les dieux me foudroient pour avoir profané ces buttes mais rien ne vient de ce côté là. (...)
Toujours ce détachement impossible dans sa voix... Hakka élève la voix, parle dans la langue ancienne. La langue utilisée par les dieux, lesespritset les morts. Je ne la comprends pas, mais j'ai assez entendu Regard Vif l'utiliser lors du Solstice d'hiver pour la reconnaître. (...)
Des fauves blancs circulent ici et là, silencieusement. Leurs yeux rouges et exorbités fixés sur le néant de leurs propresesprits. D'autres tortues creuses glissent tout aussi silencieusement sur les tapis de neige, gracieusement, parfois elles collent sur les murs ou aux plafonds, et n'y glissent pas moins comme sur de la glace. (...)
Le vent devient un hurlement de douleur sans fin, haché, pour se transformer en rire tandis que les ombres multicolores consument les ténèbres et deviennent des titans de lumières autours de la minuscule ombre blanche de Lewellyn. « Ils m'ont ri au nez ! Ils m'ont accusé de passer trop de temps en compagnie des hommes ! Leursespritss'effondraient sous le poids de leurs propres mesquineries ! Imagine, Soleil Bleu, Imagine des univers entiers qui se moquent de toi, qui se rient de toi, qui t'humilient, qui t'ôtent cette grâce, cette gloire qui fait de toi ce que tu étais. (...)
« Le plus drôle, c'est que les nôtres s'entretuèrent, chacun tentant d'obtenir une gloire infinie qu'ils auraient pu avoir ensemble, mais leursespritspetits et médiocres étaient désormais empoisonnés de ce monde que nous avions tenté de détruire. (...)