Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : famille (14)(...) Le conseil des Anciens gère ces arrangements et s'assurent qu'ils sont respectés. Anciens : c'est un titre doux-amer, il faut être le plus vieux de safamillepour l'obtenir, mes parents ont été emportés par les fièvres et ceux d'Aube Grise sont morts de vieillesse il y a longtemps. (...)
Flocon Amer est le patriarche du village. C'est un vieil homme qui a survécut à tous ses enfants directs et qui règne sur safamillecomme un roi sur ses terres. Il porte une interminable barbe blanche sur un trognon de tête ridée et dépourvue de toute autre pilosité. (...)
C'est Pigeon Fou : Un petit bonhomme à la peau ridée dont les dents se bousculent de manière anarchique dans une bouche perpétuellement souriante. Son regard de fouine louche et il est maigre comme un clou. Safamilleentière lui ressemble. La plaine fait rarement de cadeau, et la seule raison pour laquelle ils survivent est son sens inné de la solidarité, certains diraient de l'opportunisme. (...)
N'importe lequel d'entre nous peut-être choisi, même s'il à une préférence pour les êtres jeunes. Ce qui allait dire que l'un d'entre nous allait devoir sacrifier un membre de safamillejuste pour donner une chance au reste du village de vivre. Le visage d'Aube Grise et de Brin d'Herbe danse dans mon esprit. (...)
La tradition interdit aux hommes comme Regard Vif de prendre femme parmi les familles du village. Brume avait perdu safamilledans des conditions si étranges que personnes n'avait voulut d'elle à part Regard Vif. Le Héraut lui ôte sa seulefamille. Je suis soulagé qu'il n'ait pas choisit Aube ou Brin, et écoeuré par mon propre soulagement. (...)
- Nous l'avons peut-être trop gâté. Je le pensais plus aguerri. - Il l'est, dit Aube, c'est lui qui a découvert Chêne et safamille... mais il pense différemment de nous. Il devient un homme. Lafamillede Chêne... Un autre ancien, on l'avait retrouvé lui, sa femme et ses quatre enfants vidés de leurs sangs et suspendus aux poutres du plafond, pendus par les pieds comme des porcs, décoration sinistre de cauchemar. Deux jours avant le solstice d'hiver, un caravanier itinérant était passé et vendait des exorcismes, mais les talismans étaient bidons. (...)
Moi, Boeuf, Pigeon Fou et trois de ces plus vieux fils avions retrouvé le caravanier : Il a fini comme Chêne et safamille, accroché à un arbre esseulé, ses biens furent partagés entre les anciens et leurs familles. (...)
Je ne voudrais pas écarter un saint homme de l'illumination ! Ca me condamnera à renaître comme un membre de tafamilledans ma prochaine vie, brrr ! Ils éclatent de rire. Pigeon râle et je reste silencieux. Nous faisons tous comme si rien n'était arrivé. (...)
A chaque pas, la chose qui me dévore les tripes s'anime, hurle silencieusement comme un fauve étrange, lorsque je contemple le luxe de cette habitation, et que je pense aux vies misérables, emplies d'amertumes et de vicissitudes que nous avons menées mafamille, mon village et moi. D'autres questions surgissent dans mon esprit comme à chaque coin de couloir, des questions sans réponses que j'étouffe et réprime pour garder l'esprit clair, concentré sur le danger, la tempête d'un genre différent que le Seigneur des Hauts Vents s'apprête à déchaîner sur moi. (...)
Je veux croire qu'il y a une justice dans ce monde. Je veux croire que je peux forger mon propre destin. Je veux croire que mafamillen'est pas morte en vain. Je frappe, je frappe à nouveau, encore et encore, jusqu'à ce que le sol cède et les restes de son visage aussi. (...)
Je ne suis pas le prisonnier du destin, je ne lui obéis pas, je suis mon seul maître ! Mais tu as tué mafamille, notre village et tu ne vas pas t'en tirer comme ça ! Tu te souviens de la justice du village ? (...)
On dit qu'aucun homme ne peut vivre dans le pays des morts, mais on dit aussi que les morts marchent dans leurs ombres éternelles. Mafamillese trouve parmi eux et je ne leur ais pas encore tout dis. Je suis libre, et si je peux me libérer du destin, il y a peut-être une justice dans ce monde, et si c'est le cas, alors, je retrouverai ceux que j'aime. (...)