Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : lumière (79)(...) Il retient ses larmes et parcourt l'assistance du regard. Je remarque sa main qui tremble. La porte s'ouvre brutalement. Lalumièrepâle du jour entre dans la pièce et découpe la silhouette trop familière du Héraut : un mètre quatre vingt, bien que mince, son armure ancienne fait penser étrangement à la carapace d'un insecte, un mille-pattes. (...)
Je suis assis sur la couche, ma main droite tremble. La main d'Aube grise la couvre doucement, sa caresse est apaisante comme lalumièredes étoiles, sa main enfermant la mienne comme un écrin de douceur. Son regard à la couleur de matin d'hiver, calme et grave, me fixe. - Tu escorte Brume et le tribut demain ? Je jette un regard sur le feu mourant. Dernière source delumière, sauf lorsqu'un éclair illumine le monde l'espace d'un instant. Précédant le craquement assourdissant du tonnerre. (...)
Le Héraut s'approche et les étranges tentacules couvrant le regard du Héraut s'anime dans un chuintement humide et obscène, s'écarte, et révèle unelumièreverte, emplie d'une rage contenue. Cettelumière, je l'ais déjà vue avant. Sa signification nous échappe et nul ne pose jamais plus de question que nécessaire au Héraut. J'ai peur du Héraut, comme tout le monde. (...)
Soudain, la voix d'un cor nous assourdit, et les portes s'ouvrent brutalement, laissant échapper un blizzard froid et puissant, Rude lâche un cri et manque de tomber, j'entends Brume crier, nos chevaux hennissent, reculent, il nous faut lutter avec eux pour les empêcher de s'enfuir, et lutter avec nos consciences pour ne pas les suivre. Cinq silhouettes apparaissent dans l'océan delumièreblanche qui semble être contenus dans la forteresse de jade bleu : Une femme et quatre hommes. (...)
Elle saisit Brume par le menton, de deux de ces doigts blanc, minces et fuselés, doux et fermes. Elle se tourne vers un des gardes et lui fait signe. Il empoigne Brume et l'emmène dans lalumièreblanche et aveuglante de l'entrée et y disparaissent. Pour la première fois, sa voix retentit. (...)
Puis tout s'illumine. Par tous les dieux ! Le chariot est déchiqueté par une force aussi rapide que lalumière. Le monde tourne dans tous les sens alors que je suis projeté à terre comme un vulgaire débris par l'onde de choc, le garde roule non loin de moi. (...)
La Princesse Bleue se tient devant moi, des éclairs crépitent le long de son épée de jade bleue dégainée. Unelumièrebleutée émane d'elle, ainsi qu'un souffle de vent tel que je dois faire un effort pour rester debout, balayant les derniers morceaux de bois, décrochant ma cape et l'envoyant disparaître dans le bois derrière moi. (...)
Il la saisit, son couteau dégainé, et le plante dans le bas de son dos. Elle laisse échapper un cri de surprise. - Fout le camp ! Va au village ! Lalumièrequi émane de la Princesse Bleue n'est même pas son vrai pouvoir, ce n'est qu'une émanation, un résidu, mais elle suffit à faire griller Boeuf comme un quartier de viande sur une pierre à cuire surchauffée. (...)
Ce n'est encore qu'un sombre nuage de poussière dans la steppe, rampant à toute vitesse sur l'horizon rouge sang, tel un monstre cyclope, dont l'oeil serait une étoile projetant unelumièrebleutée. La sang-dragon et sa suite avancent, mais pas directement vers moi. Ils ne m'ont pas encore vu. (...)
J'ai une chance de le prendre par surprise, en tout cas j'entretiens cette illusion jusqu'au moment où j'aperçois sa silhouette, projetée par lalumièredu feu, une silhouette de femme. La silhouette de la Princesse Bleue. Je serre les dents. Elle passe devant moi, silencieuse, revêtue de son armure, l'épée dans son fourreau. (...)
La douleur est là, la fièvre aussi, la plupart du temps aussi assourdies que le son, mais qui carillonnent lorsque le chariot qui me transporte tressaute sur le chemin. J'ouvre les yeux. Un trou laisse tomber un pilier delumièredans la yourte, l'éclairant à peine. Dehors, j'entends un homme chanter dans une langue que j'ignore. (...)
Ils ne font pas de prisonniers, et ne vendent pas d'esclaves Je tente de rester éveillé, en vain. Finalement, je suis réveillé par de lalumière. Nous avons cessé de bouger et la bâche est ouverte. Une silhouette se découpe et un homme entre. (...)
La main d'acier griffue du Héraut jaillit soudain et attrape Hakka par le col. Les tentacules formant son visage s'écartent, et son visage étrange vomit unelumièreverte et immonde pleine de sa colère inhumaine sur Hakka. Hakka hurle, et son visage fond comme une immonde chandelle de chair. (...)
Une étoile filante traverse leurs regards lorsqu'ils me reconnaissent et lèvent leurs armes. Je me rue sur eux et le monde disparaît dans une explosion delumière. Ils ont à peine le temps d'avoir peur. Mes poings laissent des traînées de lumières derrières eux. (...)
Il ne semble pas connaître d'autre ton que celui du parfait détachement. - Tuez-le, s'il vous plait, dit-il, un éclair delumièreverte jaillissant de son oeil. Les gardes se ruent sur moi. Je les accueille. Je romps des échines, fait couler le sang, défonce des crânes, démembre des corps, arrête des coups d'épée à main nue. (...)
Quand j'en ai fini, une dizaine d'entre eux gisent autours de moi, et les autres s'enfuient en hurlant. Tous sauf le Héraut, évidemment. Je suis perturbé. Il marche, parfaitement détendu, pourtant lalumièrerageuse de son oeil est à peine contenue, mais sa voix est inchangée. Il tient Mahe par la gorge. (...)
Son visage se tourne vers moi, il n'a pas de bouche, pas de nez, juste cet amas de tentacules qui s'écarte devant son visage et qui laisse lalumièreverte et haineuse me frapper. Je sens une chose plus massive que Création m'observer à travers ce regard, à la volonté indépendante du Héraut. (...)
La peur plante ses crocs haineux dans mon âme qui répond d'une fureur indignée. Mon bras droit se projette dans lalumière. Ma main saisit une gorge, détourne la tête qui lui est reliée et la broie dans un claquement sec. Je le relâche. Le Héraut s'effondre dans l'herbe jaunie par lalumière. Malumière. Tout redevient étrangement calme, et lumineux. Autour de moi, quelques yourtes brûlent et quelques Aïnouks m'observent avec plus d'inquiétude dans leurs regards que les incendies, les gardes morts, ou le Héraut lui-même. Je me tourne vers Mahe, lui tend la main. (...)
J'ai déchiré un drap pour l'envelopper et arrêté le saignement, mais mon bras dégouline à travers et le tissu est littéralement imbibé de sang. Curieusement, depuis mon combat, ma hanche me fait moins mal. Lalumièreémanant de moi s'étiole petit à petit, finit par s'éteindre, mais je peux sentir le fleuve d'énergie capter la vie autour de moi, enfler, en un processus lent et inéluctable. (...)
Je ne peux me raccrocher à rien. J'aperçois une pénombre bleutée tout au fond, quelque chose fait de lalumière. Je pense soudain à l'aura de la Princesse Bleue, mais lalumièreest plus diffuse, plus douce, plus bleutée. La chute est interminable, la vitesse effroyable, et les parois s'étrécissent à nouveau, mais faites d'une glace bleutée étrange, je tente de l'attraper malgré tout pour tenter de me ralentir. (...)
Je lève la tête, mais n'aperçoit que la pénombre bleutée de la voûte de glace au-dessus de moi, scintillante delumièred'or dans une pénombre bleutée : beauté, pouvoir et terreur. Je me rappelle les paroles de mon père. (...)
Une fureur sans nom hurle autour de moi, les hommes meurent par dizaines, fauchés par une mort invisible qui les désintègrent dans un scintillement delumière. Mes mains serrées sur une épée démentiellement grande, l'armure d'orichalque pesant sur mes épaules, j'avance obstinément, lalumièrese déploie autour de moi, je pousse un cri de défi et je m'élance à travers les nuées d'un bond qui défie toute raison. J'arme mon coup lorsque soudain j'aperçois mon reflet sur les murs d'une machine de guerre de la taille d'une cité. (...)
La vision repart comme elle arrive, sans prévenir, le taureau ailé disparaît, s'estompe en se fondant dans l'aura delumièrequi m'enveloppe. Je touche la paroi glacée de la main. Sur mon front, j'aperçois un cercle entouré de rayon représentant un soleil rayonnant. (...)
Je longe le fond de l'endroit, couvert d'une neige qui me monte souvent jusqu'aux genoux et qui épuiserait n'importe quel homme au bout d'une heure. Je dois être différent, je continue depuis des heures. Lalumièrede mon aura s'étiole peu à peu, mais le pouvoir est toujours là, au fond de moi. Je le fais parfois jaillir sur mon front à travers le symbole du soleil pour m'éclairer, les parois réfléchissantes comme des miroirs amplifient lalumièreet font reculer la pénombre bleutée. Le bruit du sinistre du vent est intermittent, lorsqu'il s'apaise, l'endroit baigne dans un silence seulement rompus par ma respiration et le bruit de mes pas dans la neige. (...)
Je sens des côtes pareilles à celle d'un ours céder sous la puissance du coup et le monstre est projeté dans les ténèbres illuminées par lalumièreémanant de moi. Il s'écrase contre un mur, vomit un sang blanc et retombe face contre terre. (...)
Le sol tremble tout entier, entre en éruption, des rugissements emplissent toute la faille et soudain une centaine d'entre eux jaillissent, enfanter par la neige, rugissant, m'encerclant, leurs yeux affamés et sanglants fixés sur moi. Ils marchent sur moi. Contrairement aux hommes, ils ne redoutent pas malumière. Le combat est confus, brouillon et brutal. Je n'ai pas l'espace pour armer mes coups, néanmoins j'en envoie quelques uns bouler et même si je suis rapidement couvert d'un sang blanc glacé, l'intensité du combat me tient chaud. (...)
Ses vêtements ne sont qu'une mosaïque d'armure de glace, de lacets de givre et de tissus de neige sans fin à la complexité démentielle, garnie de joyaux bleus et blancs, parfaitement ciselés et incrustés dans ses vêtements même. Sur son front, une couronne de givre, élégante et ornementée (ornée) d'une étoile projetant unelumièred'argent. Il sourit. Un sourire effroyable capable de vaincre une armée à lui seul. Un de ses pieds posé nonchalamment sur son genou, il est parfaitement détendu. (...)
Le regard interrogateur de Lewellyn est un feu froid et intense. Un mensonge me monte à la bouche : - Je m'appelle Soleil Bleu. Il sourit. Lalumièrede son regard s'intensifie. - Un mensonge ? Distrayant, mais futile, je suis un mensonge vivant mon ami, et nous sommes très doués pour nous reconnaître entre nous, crois-moi. (...)
Sa voix me donne le tournis, mais je comprends ce qu'il me dit aussi clairement que ces choses impossibles que l'on perçoit dans les rêves, et que l'on ne comprend plus une fois éveillé. Il s'approche de moi et me regarde dans les yeux. Je n'y vois qu'unelumièreblanche, froide, absolue et impossible et tout à coup, tout s'apaise. Lui, moi, le froid. - Que veux-tu ? (...)
Puis la terre tremble, et son reflet dans le mur de glace sourit, se divise en deux en même temps que l'immense paroi qui révèle unelumièrebleuâtre aveuglante. - Bienvenue chez moi, dit-il. C'est modeste, mais sois assuré que l'endroit est confortable. Il s'engage dans lalumièrebleutée et y disparaît. Je m'avance vers l'endroit, m'arrête devant le seuil, l'impression de faire une bêtise est poisseuse, rampante dans mon esprit. (...)
Le ton est badin et j'ai du mal à ne pas rire de la plaisanterie. Je prends une inspiration, et je franchis le seuil en espérant que cela ne soit que de lalumière. La demeure de Lewellyn ressemble à un rêve d'enfant. Tout l'endroit semble avoir été bâti dans la glace et saupoudré de neige, pourtant il y fait bon, l'endroit est chaud, confortable, la neige ne fond ni ne colle, mais elle est moelleuse et amortit tous les angles durs de sa demeure. (...)
L'endroit est grand et majestueux, des murs s'élèvent à trois dizaines de mètres, ornés de sculptures lascives, d'inscriptions et de dessins à la fois incompréhensibles et beaux. Il ne s'y trouve aucune source delumièremais néanmoins cette dernière y est omniprésente. Parfois d'un bleu doux et matinal, parfois d'un blanc neigeux éclatant et froid. (...)
« Oui, une Exaltation, c'est à la fois le nom de la part de l'âme qui transporte ton pouvoir, et de la transformation qui te permet d'être ce que tu es aujourd'hui. Elle est inaltérable, indestructible et donnée par le Soleil, qui nous éblouit de salumièrechaque fois que ton pouvoir se manifeste massivement, au travers de l'Essence. » - L'Essence ? (...)
et il fallait coordonner des armées aussi nombreuses que vos peuples entiers, cette guerre devait être la mise à mort grandiose de votre monde, l'achèvement d'un drame mythique.» Des ombres formées par lalumièredu soleil bleu prennent forme, la plupart multicolores et parfaites, dissolvant de leurs couleurs des nuées d'ombres simples de mortels dans un massacre delumière. Un vent jaillit du néant se lève, et son souffle, passant a travers les murs et les dentelles de glace se transforme en hurlement, en cris de douleurs. (...)
Et détruire ce monde de forme et de raison infecte qui nous a fait tout perdre à toi et à moi ! Ma gorge se noue. Pluie delumièrebleue qui illumine la pièce lorsque la porte de ma chambre s'ouvre. La silhouette blanche de Lewellyn se découpe dans lalumièrebleue s'arrête un instant avant de franchir la porte. - Prends ton temps... Soleil Bleu. La porte se ferme, me laissant dans les ténèbres, seuls avec ma peur. (...)
Tout va si vite que mon coup transporte le souffle d'un ouragan. Il percute le mur qui se brise comme un miroir, projetant une infinité de flocon de verre bleu. Lalumières'engouffre, la sortie ? Non, juste Aewyll. Aewyll qui me regarde avec un l'air de préoccupé de Brume, et la noblesse altière de la Princesse Bleue. (...)
Je reste interloqué tandis que je la suis dans des couloirs sans fin qui s'élargissent de plus en plus, où lalumièredevient de plus en plus dense. - Comment pourrait-t-il régner... ? - Parce que toi, tu en es capable, dit-elle, parce que tu as le pouvoir réel, et lui n'à que l'illusion. (...)
J'éprouve un soudain mal de tête. - Je ne comprends pas... - Tu veux savoir ? Regarde ! Soudain, lalumièrese fait moins forte. Je suis dans une salle immense enneigée, glaciale, et je vois de nombreux blocs de glace, jonchant le sol. (...)
A ce moment, je sens les poils de mon corps se hérisser, une odeur familière ainsi qu'un souffle de vent qui ne me sont pas inconnus viennent effleurer ma conscience. Je m'approche plus près encore du bloc de verre, et au milieu de lalumièreéblouissante, j'aperçois une silhouette féminine à la crinière bleue, en armure d'acier, brandissant une épée de jade chargée d'un éclair figés pour l'éternité dans la glace telle une statue. (...)
, dit-elle avec la voix de la Fille du maître des Hauts Vents. Il s'en sert comme trophée et comme source delumière. - Le Maître des Hauts Vents n'est pas venu la chercher ? - Pourquoi le ferait-il ? Lewellyn est par trop puissant ici. (...)
Le sifflement de son serpent s'enfle tout à coup, ses yeux se mettent à briller comme des lunes bleues, se redressant comme pour prendre son élan, il crache unelumièreblanche teintée d'arc-en-ciel qui inonde tout. Je suis aveuglé par lalumièreet la brume mais je sens une masse glaciale me foncer droit dessus. Je n'ai plus le temps d'esquiver. (...)
Les yeux de la bête sont froids, mais brillent tels des soleils jumeaux lorsqu'ils reflètent l'éclat delumièrequi émane de moi. Je retombe, le pouvoir et la gravité font bon ménage : la tête de la bête explose en un millions de fragments blancs translucides qui retombent dans un scintillement delumièreet un fracas de verre brisé sans fin. Les restes de la bête s'effondrent au sol lourdement. Je regarde autour de moi, je suis à peine surpris de constater que nous sommes toujours dans la même salle, malgré les trois plafonds que nous avons traversés. (...)
Courants et tourbillons jouent avec moi et Aewyll comme des enfants insouciants et chahuteurs. Pendant en long moment tout n'est que chaos,lumière, masses sans fin de bulles blanches, bruit assourdis et confusion. Puis c'est le silence et le froid. Mais pas l'obscurité, lalumièreémanant de mon aura éclaire un spectacle étrange et sinistre, le corps de dizaines de fauves blancs qui coulent, saignent, ou remontent vers la surface, laissant échapper des coulées de sang de leur sang blancs ou bleu, étrange. Au loin, j'aperçois un survivant, nageant comme un chien pour s'éloigner d'une aura delumièred'azur. La Princesse Bleue ! Le froid est polaire, je sens mes membres qui s'engourdissent, j'y envoie une coulée de pouvoir, et malgré la température, je remonte vers ce qui ressemble à la surface. (...)
Puis elle se tourne vers nous, ses lèvres arborent le sourire de ma mère, ses yeux celui des étoiles. - Voilà... - Nous allons remonter, dis-je. Elle regarde lalumièredu jour, à peine perceptible. - Par les dieux ! dit-elle, je n'y arriverais jamais ! La Princesse Bleue est interloquée. (...)
Je jure comme un charretier, la panique afflue, je patine sur le mur, m'accroche désespérément avec mes pieds et mes mains, y expédie le pouvoir à grand flot qui jaillit autour de moi dans une explosion delumière. Je sens la roche céder sous mes doigts et mes pieds comme du beurre, mais la gravité fait son office et je laisse des traces de mes pieds et mes mains sur trois mètres avant de m'arrêter. (...)
C'est le jour suivant que cela commence. Une heure après l'aube, je marche contre le vent, lorsque quelque chose explose dans unelumièremulticolore à quelques centimètres de mon visage. Je roule à terre pour me jeter à l'écart, et pose les yeux sur la chose l'explosion à éclot comme une fleur des plaine, révélant un enfant ailé, tout delumièreprismatique, volant tout près de moi, irréel, ridicule. Lorsqu'il parle, il a une voix d'homme, une de ces voix qui vous prend à la gorge, calme et froide. (...)
Dans l'après-midi, je me remets en route après ma dixième chute, les nuées soufflent toujours lorsque le messager ailé réapparaît dans un éclat delumièrequi traverse le nuage de poussière qu'est devenu l'univers. « Tu es très fort, mais ce n'est pas fini. (...)
J'ignore si je m'en sortirai vivant, je n'y pense pas, je me concentre sur la nuit et la journée suivante, sur les heures suivantes. Puis une nouvelle explosion delumièreprismatique apparaît : l'ange. A nouveau, je tente de lui tordre le cou, en vain, mes mains le traverse comme le spectre delumièrequ'il ne semble qu'être, et il débite son message sans même s'interrompre. « Je suis réellement impressionné, Exalté de l'Aube, les anciennes légendes semblent plus que teintées de vérité, mais ce n'est pas fini, je peux faire pire. (...)
Des éclairs courent à la surface du bâtiment, se rassemblent dans le donjon central avant de s'élancer vers le ciel sous la forme d'un long dragon antique delumièrepure. Je le suis du regard et le regrette aussitôt, le dragon disparaît dans les cieux, le monde entier devient étrangement noir et blanc et puis ce n'est plus qu'une grande explosion lumineuse suivie d'un grondement assourdissant. (...)
Je ne dois pas rester là. Les émanations d'essence de mon pouvoir fait briller mon anima, et la pluie delumièresolaire se mêle au déluge qui continue à tomber, se réverbérant en une infinie série de minuscules arcs-en-ciel qui ricochent d'une goutte de pluie à l'autre. (...)
Quelques lampes à huiles éteintes sont censées éclairer les lieux qui autrement seraient plongés dans l'obscurité sans lalumièrede mon anima. J'arrive au sommet de l'escalier qui donne sur un croisement de couloir, et tombe sur deux serviteurs, deux hommes d'une quarantaine d'années, l'un brun, l'autre roux. (...)
Les rares domestiques que je croise encore, c'est-à-dire trois, me fuient en hurlant avant même de me voir, prévenus de loin par lalumièred'aurore qui m'annonce, sauf un pauvre petit vieux, qui me tombe dessus par hasard, si effrayé qu'il meurt de peur, la main crispée sur sa poitrine. (...)
Sans réfléchir, je me redresse et bondit à une vitesse démentielle vers la porte du fond libérant tout le pouvoir possible dans une explosion delumièrehumiliant celle de mon petit enfer personnel. C'est une porte de bois en chêne, épaisse de dix bon centimètre et renforcée d'une armature métallique : lorsque je libère le pouvoir à l'impact, elle explose comme du verre, projetant un millier d'échardes de bois et d'acier sur les gardes qui attendent ma mort dans le couloir. (...)
- Plus un pas. Je me retourne vers lui, mon anima l'aveugle et il lève les mains autant pour se protéger de lalumièreet de moi que pour se rendre. Visiblement courageux, il trouve la force d'ouvrir la bouche pour faire autre chose que hurler. (...)
Après, peut-être, le Seigneur des Hauts Vents viendra seulement m'achever. Mais je ne compte pas jouer selon ses règles. Mon regard parcours le croisement baigné delumièredevant moi : luxe, jade et le pouvoir, invisible, saturant les lieux, mais enfermé dans le jade, aussi inaccessible pour moi que le soleil et la lune. (...)
Je lève la tête et je le vois. A travers la grande baie vitrée qui orne le plafond, au centre du croisement, lalumièredu soleil, pâle, filtrée à travers les nuages gris et lourd s'amassant au-dessus de la forteresse. (...)
Je ne prends pas la porte de la terrasse, certainement gardée Je saute sur le mur du bâtiment principal, m'accroche du bout des doigts de toutes mes forces, et je commence à grimper tel un insecte vers le temple du dragon situé au sommet. Je suis encore nimbé delumière, aucune surprise ne m'étreint lorsque les cris des gardes s'échappent dans les airs, tentant de couvrir le bruit du vent, le bruit du glas qui résonne toujours. (...)
Le Seigneur des Hauts Vents. La surprise joue, mais pas autant que j'espérais. J'atterris dans la salle dans une pluie delumièresolaire et de flocons de verre scintillant. Les gardes restent interdits. Je me réceptionne, un genou à terre. (...)
Le rire du Seigneur des Hauts Vents est une chose claire et froide comme un matin d'hiver, il retentit triomphalement. Je rugis et le pouvoir avec moi dans une explosion delumière. Je fonds sur le chef des gardes, mon coude rencontre une glotte qui se brise dans un bruit sec et étranglé. (...)
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase, l'instant d'après, l'anima du Sang-dragon explose dans une fureur de vent polaire, de cristaux de neige glace et delumièred'azur. Un millier de shrapnels de glace fusent vers moi dans une explosion delumièreblanche, instinctivement, je pare l'essentiel du coup d'un geste vif et ample de la main, qui crée une onde de choc, bref mur d'air invisible devant moi sur lequel viennent s'écraser l'averses de glaces, et je le charge. En pure perte. (...)
Je perçois avec indifférence mon sang s'écouler de ma plaie à flot dans mon dos pendant un cours instant. La douleur et le manque de sang obscurcissent ma vue et lalumièresemble fluctuer, tantôt aveuglante, tantôt infime. Je vacille, me laisse tomber sur un coussin tout proche et j'attends la mort. (...)
» « Pitié, Seigneur du soleil ! » Elle a peur et comment pourrait-il en être autrement ? : Je suis nimbé de sang et delumière, le cadavre d'un demi-dieu à mes pieds. Je tente de la calmer, mais je suis trop heureux de la voir en vie, de voir que je n'ai pas juste répandu la mort tout autour de moi. (...)