Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : nourriture (11)(...) Finalement, il va dormir sans manger. Ma femme range le peu qu'il reste à manger et s'arrange pour conserver lanourriture. La tristesse endort l'appétit mais la misère le réveille. - Un premier amour.., dit ma femme. (...)
Je reste éveillé mais ne bouge pas, la nuit, les bruits portent plus loin et les hommes de la Princesse Bleue restent sur leurs gardes. J'écoute leurs discussions, leur feu craquer et sent l'odeur de lanourritureenvahir le site comme une présence invisible et séductrice. Ils parlent de moi, de Boeuf, et de ceux que nous avons tués. (...)
Barbu, cheveux courts et noirs, les yeux bridés, vêtus de tissus, un bol fumant à la main et une cuillère en bois profonde à l'autre. Il s'approche. L'odeur de lanourriturepimentée parvient à mes narines. J'avale ma salive. Il prend une cuillère et la tend vers ma bouche. (...)
J'ouvre la bouche et j'avale. Un instant plus tard, je tousse comme si je devais cracher mes poumons, les larmes aux yeux, lanourritureest relevée et bouillante comme de l'acier chauffé à blanc. Impossible d'avaler plus. L'étranger me regarde en se marrant. (...)
J'entends d'autres voix à l'extérieur mais ne voit personne d'autre. Parfois nous restons immobiles longtemps, parfois nous bougeons sans arrêt. Je m'habitue à lanourriture. Une nuit, j'ouvre les yeux et un homme se tient au coté de Jaï. L'homme est vieux, ridé, les cheveux gris et longs, de longues moustaches grises tombent de son visage et ses yeux sont aussi aiguisés que le poignard dégainé que je remarque dans sa main. (...)
Je rêve de froid, de vent hurleur, de douleur et de choses réelles. A mon réveil, la faim est là, en embuscade. Une odeur denourritureaussi, et Aewyll. Elle se tient debout, respectueuse, avec le même regard un peu effrayé que Brume jetait sur moi dans le chariot. (...)
La même présence qu'Aube Grise lorsqu'elle veillait lorsque Brin d'Herbe était malade. Non loin d'elle, une créature étrange, siège à quatre pattes, un plateau denourriturefumante posée sur un dos recouvert d'une laque bleue. - Votre repas. Le ton de la Princesse Bleue, distant mais respectueux. (...)
Nous étions aux frontières de la nation des vents, il me faut bien quatre jours pour retrouver le village inféodé au maître des vents le plus proche, tant et si bien que lorsque j'y arrive, je ne suis plus qu'un mendiant couvert de poussière, la barbe naissante rendue chiche par le manque denourriture. Je connais l'endroit. Le village de l'OEil Céleste. Le nom en jette mais c'est à peu près tout. (...)
Finalement, c'est mon flair de paysan, de crève-la-faim endurci qui me remet dans le bon chemin lorsque des odeurs denourritureviennent caresser mes narines : je les suis comme un loup affamé et j'aboutis dans une salle à manger, jouxtant une cuisine, au milieu de laquelle, se tient sur une bonne vieille table en bois, trône d'un poulet rôti encore chaud, entouré de légumes et de petites patates fumantes, siégeant comme d'éphémères joyaux comestibles abandonnés à ma rapacité. (...)
Je descends de cheval et commence à grimper le long de la pente trop abrupte pour lui. Brume me suit tant bien que mal. Près de la grotte, je perçois une odeur denourriture, de viande et de légume bouillis. J'en salive presque. J'entre prudemment. Violer le sanctuaire d'un Shaman est un tabou, mais j'en ai tellement violé depuis ces derniers temps que je m'en rappelle uniquement lorsque je suis à l'intérieur et qu'une ombre se précipite sur moi en hurlant, brandissant une épée de fer froid. (...)
Le vent est incisif, sec et brûlant, mais elle croise les bras comme pour se protéger du froid. - J'ai peur... - Il y a un cheval, de lanourriture, prend-les, dis-je. Tu es libre, mais je ne peux pas t'emmener là où je vais. Elle fronce les sourcils. (...)