Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : plante (12), planté (2)(...) La voix de Brin d'Herbe est épuisée. La voix de ma femme interrompt sa douce mélopée, et le boeuf seplantelà. Nous regardant d'un air triste. - Le boeuf est aussi épuisé que toi, dit-elle. Je me redresse, reprend mon souffle et regarde vers le ciel gris et laisse la fine pluie me rafraîchir. (...)
- Tu n'étais pas mieux à son âge. - Malheureusement. - Tu regrettes de m'avoir épousée ? Elle se retourne et m'observe.Planteses yeux gris dans les miens. Sa voix est calme et posée. - Je n'ai jamais eu le temps de regretter quoi que ce soit. (...)
Lorsque le ciel vire au jaune, nous montons rapidement le camp autour du chariot. Boeuf allume un feu. Pigeon s'occupe des chevaux. Je fais descendre Brume du chariot. Jeplantele bâton de fer qui est censé nous protéger des mauvais esprits et du Beau Peuple. Finalement, Boeuf prend un lapin qu'il a tiré avec son arc pendant le trajet, le vide et le dépèce rapidement avant de le faire cuir. (...)
La lame de sa hallebarde reste coincée dans la nuque du jeune homme, et Boeuf tente de le prendre de flanc tandis que le garde tente de la dégager. Une flèche venue du rempart seplantedans la poitrine de l'ancien et l'envoie rouler dans la boue en jurant. Je n'ai pas le temps de bouger, une flèche seplantedans mon épaule, je tourbillonne et tombe au sol, deux autres flèches suivent de très près. Aucune ne me touche. (...)
Il lève sa hallebarde, prêt à frapper à nouveau, à son aise, tel un bourreau jovial. Mon coutelas vole vers lui, seplantedans son flanc, pas mortel mais douloureux. Il recule, titube. Je souris. Puis tout s'illumine. (...)
Elle lève à nouveau sa lame mais Boeuf, surgit par derrière, est sur elle. Il la saisit, son couteau dégainé, et leplantedans le bas de son dos. Elle laisse échapper un cri de surprise. - Fout le camp ! Va au village ! (...)
Boeuf sanglote comme un gosse, il brûle alors même qu'il reste accroché à la source de sa douleur. Les gardes se ressaisissent. Cinq flèches viennent empaler Boeuf depuis les remparts. Un autre luiplantele tranchant de sa hallebarde dans la colonne vertébrale. Je cours et me jette dans les bois. (...)
J'ai une dizaine de blessures, les plus graves sont celle de la flèche à ‘épaule et le morceau de bois qui s'estplantéprofondément dans mon flanc, le reste ne sont que des égratignures, mais l'infection devrait suffire à me tuer. (...)
J'ai croisé le regard dur de Regard Vif. Je me suis assis sur le ventre de Sillon, bloqué ses bras avec mes jambes, et d'un coup sec, j'aiplantémon couteau dans son crâne, il est mort les yeux grand ouvert. Une part de moi s'est perdue à jamais dans son regard. (...)
La douleur est là aussi, m'enlaçant comme une amante. Il pleut de grosse goutte de pluie fraîche matinale. J'ouvre les yeux, me relève. La douleurplanteses baisers sur mon front comme autant de fleurs dont l'éclosion serait sans fin. Le ciel est gris clair, le vent fait bruisser les herbes de la plaine autour de moi. (...)
Je sens une nouvelle explosion de pouvoir en moi, mais ma peau se liquéfie et coule par terre comme du lait. La peurplanteses crocs haineux dans mon âme qui répond d'une fureur indignée. Mon bras droit se projette dans la lumière. (...)
Je lève la tête, mais n'aperçoit que la pénombre bleutée de la voûte de glace au-dessus de moi, scintillante de lumière d'or dans une pénombre bleutée : beauté, pouvoir et terreur. Je me rappelle les paroles de mon père. Je me sens seul et perdu. L'air glacialplanteses griffes glacées dans mes poumons, m'empêchant de respirer. Je prends une inspiration puisant jusqu'au coeur du fleuve d'énergie qui coule en moi et lorsque j'expire, relâche le pouvoir, je le sens réchauffer mes muscles, apaiser la douleur, et m'animer d'une énergie étrange tandis que l'aura d'or se développe encore plus, s'anime. (...)
La demeure du Maître des Hauts Vents est encore loin, pour me distraire de la plaine morne, j'arrache une feuille d'uneplante, la plie et joue un air de voyage qui résonne à travers l'air. Deux jours passent ainsi, je dors comme je peux. (...)