Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : souris (18)(...) - Dans les chansons, on dit que c'est un monde de merveille et de terreur, où la pluie tombait à volonté sur vos champs... Boeuf éructe une insanité, il n'y croit pas. Jesouris, je connais les légendes, et j'en sais assez sur les hommes pour savoir qu'un évènement marquant à tendance à s'amplifier tout seul d'une génération à l'autre. (...)
Mon coutelas vole vers lui, se plante dans son flanc, pas mortel mais douloureux. Il recule, titube. Jesouris. Puis tout s'illumine. Par tous les dieux ! Le chariot est déchiqueté par une force aussi rapide que la lumière. (...)
La faim et la soif tordent mon corps comme dans un étau. Je repense aux autres, à Boeuf surtout. Parfois jesourislorsque je repense aux gardes. Ils croyaient que nous nous laisserions égorger comme des porcs, et ils en ont eut pour leur argent. (...)
Mahe parait surprise que je pose la question. - Moi ? Je suis une femme. » Elle soupire. « C'est moins grave si je meurs. » Jesouris. Beaucoup d'hommes aussi pensaient ainsi dans notre village, leur niaient tout droit au savoir et après coup, se demandaient pourquoi ils avaient affaire à un ramassis d'idiotes haineuses parmi lesquelles ils devaient choisir leurs épouses. (...)
« Je fais ceci car je sauve Jaï, mon mari, et mes enfants. Je lutte pour mon destin et un jour, je serai Shaman. » Jesouris. Hakka fronce les sourcils, ne comprends pas. Bien qu'à moitié fou, comme tous les Shamans, il a l'air d'un type bien, mais ça me plait de le voir patauger. (...)
Je mets à profit cet instant pour agripper le fleuve de pouvoir qui orbite autour de moi, me laisser emmener par lui pour retrouver les gestes anciens et implacables qui ont tué le gardes du Seigneur des Hauts Vents et le Héraut. Ils sont là. Ils semblent m'attendre, plus mortels que les deux créatures devant moi. Jesouris. Ils sont forts, mais n'ont aucune chance. Ils n'ont pas l'air au courant, ils me foncent dessus des deux cotés. (...)
A la quatrième, Lewellyn est là. Aewyll aussi. - Je vois qu'on s'amuse, Bien ! Il sourit. Une autre bonne blague. Jesourisgauchement. Je me lève, nerveux, ne répond pas. - Voici des vêtements, mon ami. Une tortue glisse le long d'un mur, dans sa carapace creuse, des vêtements tels que je n'en ais jamais porté : des vêtements de prince, de roi, de dieux. (...)
Il y en a aussi dans la mienne. - Ouais ! A nouveau, le chuchotement d'Aewyll. - C'est mieux, dit-elle, on recommence ? Jesouris: - On recommence. Je recommence, la faille est profonde, j'ai tout le temps pour m'entraîner. (...)
La Princesse Bleue revient vers nous, se laisse retomber lentement avec un bruit métallique sur le balcon naturel formé par quelques rochers au dessus de nous. Son aura bleue et blanche brillante l'annonçant avant toute chose. Jesouris. - C'est quand vous voulez ! Je tiens toujours Aewyll dans mes bras, comme une mariée. Seulement mon dernier bond m'a fait me retrouver la tête en bas, à m'agripper avec mes jambes à un bloc de pierre. (...)
- Nous avons un autre problème, dis-t-elle. - Humm ? - Aewyll. - J'ai confiance. - C'est un membre du Beau Peuple, une Raksha. Jesouris. - Je suis un exalté Solaire, un Anathème. Il n'y a aucune version de l'histoire où les Rakshas sont bons dans ce que tu as lu ? (...)
Son regard doux et moqueur, souvenir de petite fille espiègle de mon village disparut, rencontre le mien. - Vous en avez mit du temps ! Jesouris. Savoure l'air frais et la caresse du soleil tandis que la Princesse Bleue jaillit et se pose gracieusement à mes côtés. (...)
Eclairée par la lune, j'y perçois un portrait grossier qui fait briller la curiosité comme une étoile filante dans mon esprit. Un avis de recherche. Je longe le mur prudemment pour apprécier le portrait, etsouris. Personne ne m'a jamais dessiné et si le portrait est approximatif, il reste ressemblant. Les caractères du mot «ANATHEME », ont été tracés à l'encre rouge, une véritable débauche de luxe ! (...)
Il est temps de faire un exemple. Trois chiens s'approchent à toute vitesse parmi les plants, grognant et aboyant et rugissant. Jesourislorsque je lâche le pouvoir pour retrouver les gestes qui m'ont permis de vaincre le Héraut. Lorsque les chiens m'atteignent, tout ce que les sentinelles voient et entendent, c'est quelques remous dans le champ, une série de grognements et d'aboiements suivis de jappements plaintifs et d'impacts sourds, et l'instant d'après, une pauvre bête qui sort du champ, revenant vers eux en clopinant et jappant douloureusement. (...)
Le messager ailé disparaît dans une explosion de flocons prismatiques. Je lève un bras pour me protéger, mais l'explosion est sans danger. Jesouris. Peut-être est-ce l'allure du messager, peut-être le ton de sa voix ou le contenu de ses paroles, mais quelque chose dans ce message éveille mon instinct de chasseur, et lorsque je reprends mon chemin, j'accélère mon allure. (...)
Je tombe de si haut que ma chute creuse un petit cratère dans le sol, le rugissement de l'impact m'assourdit, et la main du dieu fou s'abat sur moi, je suis aveuglé un instant mais je ne panique pas. Après la faille, je commence à maîtriser les chutes, et jesourisà cette pensée. Je me redresse, me dégage, crache la terre coincée entre mes dents, vérifie que je n'ai aucune égratignure et sort du cratère. (...)
Je grimpe les pentes de terre et de roche retournée devant moi, et arrivé au sommet, je constate que l'attaque du Seigneurs des Hauts Vents m'a plus avantagée que lui. Ma chute m'a fait avancer de plusieurs kilomètres sur mon itinéraire. Jesouris. Des pensées obscures bouillonnent dans le chaudron de mon esprit, flirtant avec la folie, la colère et l'amusement, mais je reprends ma progression. (...)
C'est pour ça qu'il a détruit le village ! Je devais lui dire que tu serais choisi par le soleil ! Je t'en supplie, épargne-moi ! » Jesouris, passe une main dans ses cheveux. Elle est vêtue d'une robe de courtisane, légère, de satin, évanescente et parfumée. Jesouris, la jeune fille est sur le point de me briser le coeur par sa beauté. - Tout va bien, dis-je de ma voix la plus rassurante, c'est fini. (...)