Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : tribu (6)(...) - Hakka dit que cela n'à aucune importance, dit-elle. Des pactes ont déjà été conclus et les oracles ont été clairs, vous sauverez notretribudu Dieu du vent. Les Shamans et les sorciers sont tous les mêmes. Une fois qu'ils commencent à parler de destinée, d'esprit et de pacte, il n'y a plus rien à rajouter. (...)
Soudain, je me sens triste. L'histoire de ces barbares m'en rappelle trop une autre. Les jours passent. Latribum'ignore, mais leurs silences et leurs regards pèsent sur moi comme un fardeau. Seuls Hakka, Jaï et Mahe s'occupent de moi. (...)
Mes fièvres nocturnes s'espacent. Mahe et Jaï prétendent que j'ai de la chance et une santé de fer. Latribuse déplace lentement, laissant ses troupeaux paître dans les pâturages, mais se dirige lentement et sûrement vers la frontière de la nation du vent. (...)
Je parviens à nouveau à marcher sans aide plusieurs heures. Je suis presque heureux de partir. Evidemment, presque heureux, c'est déjà trop. Latribun'est plus qu'à deux heures de la frontière lorsque j'entends des cris angoissés venant de l'extérieur pendant l'après midi. (...)
Je cours, je cours sans prêter attention à la douleur persistante de ma hanche, je cours sans me retourner, je cours jusqu'à la nuit tombée, pour sauver Mahe, ses enfants, satribu, et moi, de la puissance ancienne et mauvaise que je suis devenu. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis plus un homme. (...)
Je m'assieds et songe à Jaï et à Mahe. Au vieux Shaman, décidément, le destin a été cruel avec le shaman : Satribuest sauve, mais il est mort et j'ignore si Mahe et Jaï vivront. La douleur mord mon esprit comme un rat enragé. (...)