Histoire de Marin : Prise d'un Convoi Espagnol
Le brouhaha de la salle enfumée de l'auberge du Rat qui Pète fait lentement place au silence le plus complet. Tous les regards se tournent vers le vieil homme, maigre et ratatiné, qui se tient debout au comptoir. Son visage rouge de chaleur est marqué par des années d'une consommation immodérée de rhum. Comme s'il ignorait être au centre de l'attention, le vieil homme sort sa corde de tabac, qu'il mord pour en retirer une chique énorme. « Sang du diable, te fais pas prier, vieux Ben. Tu la racontes ...Contient : vide (2)(...) Tripes du diable, c'est qu'on avait... » Et le vieux Ben s'arrête, l'oeil rivé vers sa timbale de rhum déjàvide. « Ca y est, je suis déjà à cours d'inspiration ». Les marins ont le souffle coupé. Le temps semble s'être arrêté dans l'auberge du Rat qui Pète, quand quelqu'un s'exclame : « Tu t'endors tavernier, tu vois pas que le bois-sans-soif est à cours d'inspiration. (...)
Le tavernier, devant les regards agressifs de l'assemblée frustrée de son récit, s'empresse de remplir la timbalevide. Comme par magie, comme si rien ne s'était passé, le vieux Ben reprend le cours de son histoire : « C'est qu'on avait perdu le Rackham, qui avait du courir vent arrière à sec de toile pour échapper à la tornade. (...)