La chute de Frendian
sur Les Ombres d'Esteren au format
Contient : hommes (8)(...) Il fallait trouver le remède. En mon for intérieur, je pensais que si ce remède miracle existait réellement, leshommesl'auraient déjà utilisé à grande échelle, depuis le temps qu'ils combattaient ces créatures monstrueuses. (...)
Et bien qu'aucun d'entre eux ne soit aussi grand que celui qui entoure vos terres, je n'ai jamais constaté qu'ils étaient réellement capables de protéger leshommes. - Oui, mon cher. C'est parce que nous avons la chance de compter parmi nous l'un des plus grands demorthèn de Tri-Kazel, qui a su garder une tradition forte. (...)
Et surtout pas un demorthèn, un individu aussi respectable. Je partis donc avec la comtesse et sa suite. Plusieurshommesen armes nous accompagnaient et je ne manquais pas de remarquer le regard insistant que certains d'entre eux me jetaient. (...)
J'avais la même impression que celle qui m'assaillait dans la forêt au-delà du cercle de pierre, comme si un regard malveillant nous couvait. Leshommesautour de moi devaient ressentir la même chose ; tous regardaient de part et d'autre du sentier forestier d'un air tendu, et certains avaient déjà dégainé leurs armes. (...)
Mais le plus terrible était l'absence de la tête de l'homme ; le cou n'était pas tranché net mais présentait d'affreuses blessures irrégulières comme à la suite d'une traction d'une puissance phénoménale. C'est lorsque je vis le regard effaré de certainshommesque je découvris la partie manquante... Elle se trouvait à au moins six mètres du sol, coincée entre les branches de l'arbre, probablement lancée là-haut après avoir été arrachée du cou. (...)
Tout le monde était horrifié, le temps semblait suspendu alors que nos yeux étaient happés par la scène. Se couvrant la bouche avec leurs mouchoirs, les plus endurcis deshommesd'armes s'approchèrent du corps et l'enroulèrent dans des couvertures. Personne n'osait prononcer un mot. (...)
Les couvertures dissimulaient l'état du défunt, mais l'odeur et le bruit des mouches ne pouvaient être couverts. Le corps fut transporté à l'intérieur du château par quatrehommesd'armes. La Comtesse les suivit. Je restai dans la cour, hébété, peu sûr de ce que je pouvais ou devais faire ; les images du cadavre horriblement mutilé ne cessaient de repasser dans ma tête sans que je parvienne à les chasser. (...)
Je devais me débarrasser de tout cela. Il ne faisait pas bon m'attarder dans un château grouillant d'hommesen armes, dont plus d'un était soupçonneux à mon égard depuis les accusations lancées par la comtesse. (...)Je poussais ma monture au-delà de ses limites. En fait, elle les avait déjà dépassées depuis longtemps, et je craignais qu'elle ne me lâche à tout moment. Mon cheval était hors d'haleine, mais il fallait pourtant qu'il tienne le coup... Je devais atteindre au plus vite le comté de Frendian, et là je serais sauf. Penché sur l'encolure de ma monture pour éviter les branches basses de la forêt, je jetai un coup d'œil en arrière ; au travers de la brume et des frondaisons, je pus voir de nouveau ces trois ...