Les Remparts
sur Ginungagap au format (26.1 Mo)
Contient : fer (4)(...) Quand il a fini une pyramide, c'est au premier qui déquille la pile, les clients sont habitués et tous lancent leurs chopes au petit bonheur la chance, ou bien courent se mettre aux abris. Derrière le bar, avec ses sabots defer, le patron piétine joyeusement les débris . Le Bord du Vide, haut perchée dans une des empilements urbains des Marécages, porte son nom à merveille. (...)
Pour limiter les débordements d'une telle meute, les contremaîtres ogres font régner une discipline defer, le knout à la main. Les allusions graveleuses, les appel à la haine et les délires de toute sorte sont bien souvent censurés, et parfois certains fous furieux disparaissent de leur lutrin, tandis que le bruit des rotatives couvrent leurs cris de panique ou de douleur... Leurs informateurs sont nombreux, dans toutes les strates de la population, que ce soit dans la ville basse où on se le lit le matin dans les tavernes, ou dans la ville haute où l'on se plait à torpiller ses concurrents et ses associés par de fortuites fuites d'informations confidentielles. (...)
De Gorge l'ogresse, qui avale tout ce qu'on lui tend, que ce soit une poignée de gadoue, des clous ou un gniard en larmes, en passant par Dar Bok, le nain cul de jatte, qu'aucun lien ne saurait retenir, il faut les voir, gobelins cracheurs de flammes et de naphte, dresseurs de chèvres, menuisiers keltois jonglant avec des marteaux, encombrer de leur parade une de ces ruelles de briques rouges, menant à la Taverne ou au bordel de Sous la Jupe, vous obligeant à jouer des coudes entre leurs numéros, à vous baisser sous leurs échasses, vous hurlant dessus, à pleins poumons, les visages peints, dans la lueur chaude des torches et des lampions. A qui laisserez vous une obole ? AFeret Forge, les deux wolfens imberbes et rachitiques, à Verne, le monstre akkyshan, qui peut flétrir une fleur d'une simple caresse, ou bien à ces filles de peu, écuyères défraîchies, qui vous promettent quelques contorsions et acrobaties pour peu que vous les suiviez dans une impasse toute proche... Le Père Bellor (6) : Le père Bellor Gol'Achab ne fut pas toujours ce féal de la souffrance qui réconforte les mourants de l'hospice de la Léproserie. (...)
Les agapes et les discussions philosophiques avec les fidèles, l'éloge de la différence et du métissage, et les aventures du Père avec des jeunes « fleurs des dunes » eurent tôt fait de le condamner lui, et ses paroissiens, et tandis que les Thalion expurgeait par leferet le feu ce nid d'infidèle, Bellor fuit, pétri de honte et de culpabilité, et s'enfuit à bord du premier bateau pour Lanever. (...)Mieux vaut vivre debout que mourir à genoux... Où Sortir ? L' « Avenue » des Traîne-Misère : Cette rue est un des « gouffres » du fief des Remparts, une de ces failles où chutent les cadwës en perdition et dont parfois, ils ne remontent plus. Baptisée ironiquement « Avenue », cette rue serpente comme un ivrogne à travers le fief, et possède le triste record du nombre d'assommoirs et de débits de boisson. C'est les pieds dans la boue, et dans un concerto de beuglements d'ivrognes, que ...