Divin
sur Le Ludiste
Une nouvelle publiée dans feu le Fanzine Odyssées n°1. Ils avaient fait une longue route solitaire avant que le hasard ne les réunisse. Ils venaient des quatre coins du continent, si disparates que leur association avait quelque chose de grotesque et d'inquiétant à la fois. Les passants, en les voyant arriver, préféraient s'écarter. Les plus fous ou les plus hardis les observaient à la dérobée, se demandant combien de temps s'écoulerait avant que l'un d'entre ne sorte son arme pour abattre ses ...Contient : chevalier (7)(...) Leur but ultime se tenait là, droit devant eux. Le barbare battit des mains puérilement. Le jeune garçon recula d'un pas, effrayé. Lechevalierse racla la gorge inconsciemment. L'homme du désert plissa les yeux et serra les dents. L'homme-bête ne fit rien d'abord, puis il passa sa langue sur ses lèvres comme s'il recherchait un goût depuis longtemps oublié en continuant son observation, le regard vide. (...)
Ce mouvement incongru engendrait généralement la plus profonde répulsion. La bande se sépara en cinq unités distinctes qui prirent place de chaque côté de la piste sauf lechevalierqui se tint en plein milieu. Le cavalier arrêta alors tout à fait sa monture. - Descends, ordonna-t-il brusquement à sa compagne. (...)
Il dégaina alors un sabre à la garde précieuse, dont la lame runique semblait ondoyer comme un serpent hypnotique et venimeux. Enfin lechevalier, au centre, annonça sèchement, comme s'il était excédé et impatient : - Je suis le seigneur Arnouldi, Pair de l'Empire -et il eut un regard méprisant pour ses compagnons. (...)
Dans un geste d'une force incroyable, il projeta le corps déjà mort par-dessus ses épaules, libérant du même coup son arme du carcan de chairs et d'os. Il fit alors face auchevalierqui avait chassé le destrier fou et qui prenait position. Ils s'observèrent en silence. Chacun avait une longue expérience du combat. Malgré sa lourde armure d'acier et son âge, lechevaliersemblait rapide et il tenait fermement son bouclier pour parer le moindre coup. De son adversaire, on ne pouvait deviner l'âge. (...)
On aurait dit une incarnation immortelle, éternellement jeune et pourtant millénaire, de la furie de la bataille. Le sang gouttait de son poignet dans le gravier et il paraissait n'en avoir cure. Lechevalierchargea en seprotégeant de son bouclier. Le sombre combattant esquiva d'un bond sur le côté en abattant deux coups sur le bouclier, deux coups qui laissèrent de larges entailles. Soudainement, sur la commande duchevalier, des vapeurs s'exhalèrent de la terre dans un soupir malsain et une brume se fit autour des guerriers. (...)