Nightprowler, les carrières de la seconde édition
sur Fred H au format (164 Ko)
L'ombre : La soirée promettait d'être tendue. Mes dons d'observation allaient être mis à rude épreuve. Combattant émérite reconnu dans la Principauté, connaisseur de nombreux poisons, observateur hors pair, j'étais devenu depuis des années l'ombre de Ragnar le Borgne. Ragnar, un personnage peu recommandable, mais à la tête de l'une des plus grosses guildes affiliée aux Félins à Bejofa. Un grand ponte quoi, le genre de personne à qui on refuse rarement un contrat, surtout lorsque ce ...Contient : place (18), placé(...) Ce n'était pas parce qu'il avait rendez-vous avec le chef d'une guilde rivale affiliée aux Taupes que la situation allait dégénérer... J'étais comme à mon habitude en retrait dans l'obscurité. La petiteplaceétait éclairée de quelques torches, et Ragnar se tenait non loin de moi dans la lumière, avec trois de ses hommes autour de lui. (...)
Mais après tout, c'était dans ce but qu'on le payait. L'employeur du jour avait été clair sur ce qu'il attendait de lui. Le marché de laplaced'armes d'Antalia allait se souvenir de cette matinée. En effet, chaque semaine se tient ici le plus grand marché dédié aux produits de la mer que la Principauté connaisse. Les gens se pressent nombreux sur laplacequi, pour une fois, ne sert pas aux exercices et aux parades des troupes en faction. Les étals sont disposés avant l'aube par des marchands qui cherchent à faire ici un maximum de chiffre et à se faire connaître de nouveaux clients. (...)
La rumeur avait fait le tour du marché et tout le monde était au courant. Il choisit un petit pan de mur s'avançant de la caserne vers laplace, grimpa dessus, et hurla pour attirer l'attention des gens de laplace. Joachim était en forme, prêt à se lâcher. Il était rôdé à cet exercice de critique des décisions politiques, à contrer le pouvoir, à attaquer les gens influents par des paroles virulentes et incendiaires. (...)
Mon regard s'égara donc sur chaque membre de la petite bande, tous ayant au grand maximum 18 ans. En haut, sur le toit le plus haut entourant laplacedu marché, il y avait le petit felis qui faisait le guet. Ses yeux perçants lui permettaient de voir arriver les gamelles d'assez loin et de prévenir ses camarades en cas de pépin. Il embrassait du regard toute laplaceet les rues adjacentes. Son utilité était évidente. Il était rapide et malin. A deux des rues quittant laplace, déambulant l'air de rien, on trouvait les gros bras de service, les plus âgés aussi. Je les avais déjà vus en action. (...)
D'ailleurs aucun membre de la bande n'avait été capturé depuis que je les suivais. Les deux membres centraux de la bande déambulaient sur laplacedu marché, un oeil toujours braqué en direction du felis sur le toit. Il y avait la petite métisse au visage innocent, une déesse de la comédie déjà à son âge, capable de faire pleurer l'homme le plus dur et d'inspirer la pitié à un mendiant unijambiste en un regard. (...)
Il grommelait sans cesse des paroles incompréhensibles, mâchonnant son cigare éteint, et remettant régulièrement enplacesur son nez ses grosses lunettes. Soudain, le gouri s'arrêta devant un mur que rien ne distinguait des autres. Le plan était enplace. Adwin sortit alors une série de petites fioles dont il vida le contenu sur le mur, entre les solides moellons. (...)
Tandis que le nain remballait son cube et sortait tout un autre attirail, les trois autres firent de laplaceau centre de la pièce, juste autour d'un endroit que le gouri avait indiqué précisément. Le nain usa du mobilier comme d'un escabeau et atteignit le plafond. (...)
Partant de ce fait, nous avons décidé de trouver un artiste capable de faire une copie de la statue. Il suffirait de la déposer à laplacede l'original et nous aurions le temps de nous enfuir ; Görn et moi pourrions probablement la porter. (...)
Nous nous mîmes d'accord, et il partit avec une avance en poche, nous fixant rendez-vous dix jours plus tard à son atelier... Le temps passa, nous mettions le plan enplacepoint par point. Et le jour J arriva. Nous sommes allés voir Dubarnier à son atelier. Et là nous eûmes le souffle coupé : on se serait cru devant la statue originale... les bras levés avec ce tombé des manches, les pierreries sur le diadème, dans les yeux et aux bracelets, le sourire bienveillant avec la même expression, même le petit doigt cassé à la main droite. (...)
Les autres hommes de main restaient ici pour garder la planque et surveiller la gamine. J'ai vérifié la tenue de mon armure de cuir, laplacede mon épée dans son fourreau à mon côté, et j'ai pris mon « air méchant ». Nous sommes sortis dans la rue. (...)
Le prix qu'ils demandaient correspondait en gros à la récompense que nous étions censés tirer de l'affaire. Je voyais la rage dans les yeux de Maras ; il aurait pu égorger surplacele jeune courrier sans sourciller. Et pourtant il n'en faisait rien. Après tout, il n'était qu'un messager, et dans le milieu leur vie est quasi sacrée. (...)
Et me voilà à nouveau sur le toit, puis à retraverser au-dessus de la rue suspendu à ma corde, avec la satisfaction du travail bien fait et cette agréable sensation donnée par la montée d'adrénaline... Le blanchisseur : Marig était le comptable d'un grand maître artisan de Samarande... jusqu'à ce que ce dernier ne meure dans l'incendie de son atelier ; et il n'y avait rien d'accidentel là-dedans. Il lui a donc fallu trouver un autre boulot. Assez rapidement, Marig se fit uneplacechez un commerçant local. Pour un salaire supérieur à l'ancien, il devait tenir une comptabilité irréprochable. (...)
Les choses allèrent encore de l'avant lorsque Marig se rendit compte que son employeur pouvait aussi lui trouver de charmantes demoiselles prêtes à tout. Décidément, la vie était très belle dans cette demeure. Le comptable était le mieuxplacépour voir que les affaires du marchand réussissaient particulièrement bien. Une véritable fortune devait dormir dans les coffres. (...)
J'ai observé sa face rougeaude de bourgeois bouffi, essoufflé après cette course dans la ville. Je n'ai pas bougé, restant tranquillement enplace. Il courait vers moi, cherchant une issue au milieu des décombres de la ruelle. Il est passé à côté de mon tonneau et je l'ai suivi avec un sourire carnassier ; il m'a jeté un oeil surpris, puis il m'a dit qu'une gamine n'avait pas à traîner là, que c'était dangereux. (...)