L'aumônière écarlate
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Contient : yeux (20)L'aumônière écarlate Une nouvelle de Charlotte Bousquet Rouge, orange, ocre, or... Le corps de la danseuse se tordait tel une flamme au son des tambourins. Sa peau brunie par le soleil se chargeait de reflets cuivrés et sesyeux, noirs, intenses possédaient l'éclat presque insoutenable de la neige des montagnes de la région à leur zénith. (...)
Plus tard, ils se rendraient auprès des hommes tombés sur le front, cherchant un peu de vie dans leursyeuxéteints, essayant de trouver ici un frère, là un compagnon disparu. Frédéric ouvrit péniblement lesyeuxet tourna la tête de côté, retenant à grand-peine un gémissement de douleur. Des coups de poignard martelaient son crâne, son corps couvert de sueur et de sang le faisait terriblement souffrir, ses plaies le lançaient, telles des tisons ardents. (...)
Ils avaient fait une brèche, allaient réussir à passer quand un hurlement avait déchiré l'air. Il avait croisé une demi seconde lesyeuxhorrifiés d'un jeune Castillian, puis tout s'était enflammé et il avait perdu conscience. Il tenta de s'asseoir, y parvint au prix d'un effort surhumain. (...)
- Je vais vous aider, murmura-t-il en castillian. L'autre leva la tête et il reconnut le jeune homme dont il avait croisé lesyeux. - Merci... chuchota le soldat en portant ses lèvres desséchées à l'outre de peau que lui tendait Frédéric. (...)
Le Montaginois l'observa quelques instants : il ne devait pas être âgé de plus de dix-huit ou dix-neuf ans. Une peau brune, à qui la lune donnait une teinte presque grise, de grandsyeuxourlés de cils épais, des cheveux bouclés, d'un noir de jais, un visage aux traits fins et bien dessinés. (...)
Frédéric eut l'impression que des milliers d'aiguilles lui transperçaient la peau mais serra courageusement les dents, papillonnant desyeuxpour disperser les larmes de douleur qui lui montaient auxyeux. - Cela dit, poursuivit Lucas qui préparait à présent de longs morceaux de tissu blanc, votre mine me semblant passablement étonnée, je pense vous devoir quelques explications, monsieur... ? - Frédéric. (...)
La journée d'hier fut éprouvante pour nous deux - j'y ai perdu un ami et je ne suis pas certain que sa mort ait été très utile à la Montaigne. Il plongea sesyeuxdans ceux de don Lucas. Où avez-vous dit que votre famille habitait ? - Ils vivent dans un petit village, près de Malaca... Mais... Mais je ne me souviens pas de vous en avoir parlé ! (...)
Il frappa lourdement. Peu de temps après, un jeune garçon apparut dans l'encadrement de la porte. Il écarquilla lesyeuxen voyant l'inquisiteur, murmura quelques mots incompréhensibles, s'effaça pour les laisser passer et sortit s'occuper des montures. (...)
Dès qu'ils eurent fermé la porte derrière eux, Lucas s'arracha à la poigne de son ami et se tourna vers lui, lesyeuxbrûlants d'une rage mal contenue. - N'intervenez plus jamais, m'entendez-vous, plus jamais entre mes ennemis et moi ! (...)
Il esquiva de peu la pointe acérée d'une lame, se retourna pour faire face à ce nouvel assaillant et écarquilla lesyeuxde stupeur : un long serpent de feu, né des flammes de la cheminée, avait rampé jusqu'à l'inquisiteur et commençait à s'enrouler autour de ses jambes, enflammant sa robe pourpre comme s'il s'agissait d'une simple feuille de papier. (...)
Vous aurez donc mon avis, qu'il vous plaise ou non. Il se redressa un peu, rejeta une mèche de cheveux en arrière et continua, lesyeuxrivés à ceux d'Estrella : - Vous êtes une personne cruelle et trop gâtée. Vous ignorez la tendresse, la compassion et la seule chose qui vous importe est que tout fonctionne selon vos désirs et votre volonté. (...)
Et je vous ai entendus discuter. Je vous remercie d'avoir pris ma défense, Frédéric et de m'avoir ouvert lesyeuxau sujet de... de certaines choses. Mais ma soeur ne vous pardonnera jamais l'offense que vous lui avez faite. (...)
La soirée est belle... et je crois que notre ami de Montaigne n'a pas encore eu l'occasion de voir ce qu'était un vrai flamenco. Estrella leva la tête et fixa un instant Frédéric, une lueur étrange dans lesyeux: - Cela vous plairait-il, Monsieur ? - J'en serai ravi, répondit posément celui-ci. Votre frère m'a assuré que vous étiez la meilleure bailadorra du pays... Elle hocha lentement la tête, se leva et disparut dans la demeure. Lucas la suivit longuement desyeux, d'un air perplexe. La danse d'Estrella était presque aussi dangereuse que la lame de son épée - et au moins aussi dévastatrice. (...)
Frédéric ne put s'empêcher d'applaudir à tout rompre les prouesses de la jeune femme, ovation qui fut reprise par l'ensemble de la famille. Les joues rouges, lesyeuxbrillants, Estrella se tourna vers lui avec un sourire éblouissant. - Alors ? - Magnifique ! répondit-il, sans trop savoir si ce compliment s'adressait à sa manière de danser ou à elle-même. (...)
Estrella aimait cet endroit, sauvage et loin de toute présence humaine, qui lui permettait d'embrasser la vallée d'un seul regard. Sesyeuxse posèrent sur la petite tache ocre de l'hacienda familiale. Il devait être là, discutant gaiement avec son père, son frère et ses cousins... Elle essuya rageusement une larme qui roulait doucement sur sa joue. (...)
Elle approcha l'animal de la fontaine, afin qu'il puisse s'y abreuver, se passa de l'eau sur le visage et s'accroupit face à eux, lesyeuxrivés à ceux du Montaginois. - Si je vous indiquais approximativement l'endroit où l'on peut le trouver, accepteriez-vous d'y accompagner mon frère avant de retourner en Montaigne, Monsieur ? (...)
- Sur le territoire de Torres ou de Zepeda - peut-être près de San Juan. Un voile de tristesse recouvrit lesyeuxde Frédéric. - San Juan... Revenir sur les lieux d'un tel massacre... Je crains, ma Dame, que cela me soit impossible. (...)Une nouvelle de Charlotte Bousquet Rouge, orange, ocre, or... Le corps de la danseuse se tordait tel une flamme au son des tambourins. Sa peau brunie par le soleil se chargeait de reflets cuivrés et ses yeux, noirs, intenses possédaient l'éclat presque insoutenable de la neige des montagnes de la région à leur zénith. Seule au milieu de la piste, elle se laissait porter par la musique, oubliant son public, perdue dans les harmonies des mélodies, de ses rêves, de ce que son âme exprimait ; le ...