Le Salut du Coadjuteur
sur La Cour d'Obéron au format (107 Ko)
Ce scénario est conçu pour des personnages appartenant à la clientèle de la Maison de Guise. Il convient à une troupe de personnages courageux comprenant au moins un ou deux combattants et de bons diplomates. La présence d'un aristocrate est vivement recommandée ; celle d'un ec- clésiastique peut s'avérer à double tranchant : précieuse dans certaines circonstances, périlleuse dans d'autres. L'histoire : 1) La fuite du coadjuteur. Jean d'Aigremont, chanoine du chapitre de la cathédrale ...Contient : baron (27)(...) Orphelin, le jeune Louiset eut la chance de ne pas être totalement abandonné par le père Billon, le curé du village. Le prêtre parvint à le placer dans la domesticité de Monsieur René de Jouy,baronde Saint-Vrain. Le jeune Louiset passa le reste de son enfance au château de Saint-Vrain. Il se lia avec Eleonore, la fille duBaron, qui avait à peu près son âge. Ce fut son premier amour, que les deux jeunes gens dissimulèrent pendant plusieurs années. (...)
Si Eleonore, à cause des dangers de la guerre, échappa au couvent, on résolut d'écarter Louiset sans tarder du château. LeBaronle fit incorporer une enseigne de lansquenets du capitaine Blaumann. Le jeune homme y occupe la fonction de tambour au moment où les PJ se mettent à sa recherche. (...)
Il ravage maintenant avec férocité la vallée de l'Essonne ; le pillage de Ballancourt aggravé de nombreuses tueries fait réagir leBaronde Saint-Vrain. Le jour même où les PJ se lancent à la recherche de Louiset, une escarmouche sanglante a lieu entre les gens de pied duBaronde Saint-Vrain et les lansquenets du capitaine Blaumann dans la vallée de la Juine. LeBaronest tué au cours du combat, et ses soldats battent retraite en désordre vers son château en emportant son corps. Louiset se retrouve donc au milieu des troupes mercenaires qui écument la région et s'apprêtent à opérer leur jonction avec l'armée du Prince de Condé. (...)
Sur la route, les PJ croisent des réfugiés qui colportent des rumeurs alarmantes : Etampes est tombée sans coup férir entre les mains du Prince de Condé et de l'Amiral de Coligny ; leBaronde Saint-Vrain aurait trahi l'armée royale et ouvert la route de Corbeil aux rebelles ; les lansquenets du capitaine Blaumann mettent la région au pillage et multiplient les atrocités. (...)
A Saint-Vrain règne l'effervescence : le château est en état de siège, même si les protestants ne sont pas encore visibles. La famille de Jouy pleure sur le corps exsangue duBaron, ramené par ses soldats. Il règne une confusion extrême dans toute la maisonnée. Les PJ seront très mal reçus par la baronne s'ils évoquent Louiset, désormais associé aux meurtriers de son mari. (...)
En outre, Claude de Ginvilliers dénoncera les PJ comme des agents du Prince de Condé au lieutenant Pierre de Chamarande, le second du défuntbaron. Mis aux arrêts, les PJ auront fort à faire pour se disculper. Pour parvenir à retrouver la trace de Louiset, les PJ devront d'une part se blanchir de l'accusation d'hérésie, et d'autre part contacter Eleonore. (...)
Selon eux, les troupes huguenotes marchent sur leurs traces, commettant des atrocités effroyables (moines égorgés, religieuses violées, églises brûlées, bourgades mises à sac) ; ils affirmeront aussi que leBaronde Saint-Vrain, qui contrôlait jusqu'alors la vallée de l'Essonne au nom du roi, a trahi et s'est rallié à l'armée des princes hérétiques. (En fait, ils confondent leBaronavec son auxiliaire félon, le capitaine Blaumann.) Ils croient savoir également que plusieurs bandes de lansquenets mettent la vallée en coupe réglée, sans savoir au juste à quelle armée les mercenaires appartiennent. (...)
Il faudra alors le contraindre par la violence à révéler ce qu'il sait sur Louiset, à savoir qu'il sert depuis plusieurs années lebaronde Saint-Vrain. Si les PJ rétablissent la vérité et affirment leur loyauté au roi et à l'église romaine, aussitôt, c'est un déferlement de supplications et de plaintes : les villageois les conjurent de les protéger, les femmes leur tendent leurs derniers-nés pour que les PJ les emportent loin des dangers de la guerre, les hommes se disent prêts à élire les PJ officiers (sur le mode des milices bourgeoises) pour défendre le village contre les attaques huguenotes. (...)
Outre des renseignements sur Cathau et sur Louiset, les PJ pourront aussi apprendre les rumeurs suivantes : lebaronde Saint-Vrain est resté fidèle à la couronne, mais c'est le capitaine de lansquenets Reiner Blaumann qui a trahi le roi et semble marcher désormais pour l'armée du Prince de Condé. (...)
Si les PJ demandent où sont partis les lansquenets, les paysans leur répondront qu'ils ont pris la route de Saint-Vrain, à peine une heure plus tôt. Ils affirmeront que lebaronde Saint-Vrain défend toujours, a priori, la cause royale. 8) Coupe-gorge dans le bois de Saint-Vrain. (...)
Dans les bois qui bordent la vallée de la Juine, ils pourront entendre pétiller plusieurs arquebusades et quelques clameurs qui ressemblent fort à un engagement (A une demi lieue de là, leBaronde Saint-Vrain est en train de se faire tuer dans un accrochage avec deux enseignes de Reiner Blaumann). (...)
Trois d'entre eux ont des casaques à crevés bariolées ; il s'agit manifestement de lansquenets ; les autres ont des costumes bourgeois ou paysans (ce sont des gens de pied de l'enseigne dubaron). C'est parmi eux que les PJ pourront trouver plusieurs corps à la gorge ouverte. Alors que les PJ sont occupés à découvrir le champ de bataille, trois cavaliers font irruption dans les bois qui bordent la route. (...)
La population du village se serre dans la cour et au rez-de-chaussée des corps de bâtiment ; une centaine de gens de pieds de l'enseigne dubaronde Saint-Vrain se prépare à défendre la balustrade et la cour. La plus grande confusion règne : ce n'est que sanglots, cris d'alarmes, lamentations, et bien peu de monde semble accorder de l'attention aux PJ lorsqu'ils arrivent. (...)
Tout au plus interceptera-t-il les PJ lorsqu'ils entreront dans le parc, et, une fois les présentations faites, leur offrira-t-il de les mener à la baronne. Si les PJ lui demandent à voir lebaron, il s'effondrera en larmes et leur annoncera que lebaronvient d'être tué. C'est aussi par son truchement que les PJ pourront enfin connaître les circonstances exactes de la trahison de Reiner Blaumann et les conditions de la mort de René de Jouy,baronde Saint-Vrain. Si les PJ lui parlent de Louiset, François de Bruyères ravale ses larmes, son visage se durcit, et il refuse de répondre aux PJ. Si les PJ insistent, le jeune homme pourra même devenir agressif. (...)
La baronne, elle, se tient dans la grand-salle du château, auprès de la table où le cadavre sanglant dubarona été déposé. Entourée de ses femmes et des domestiques qui se lamentent à grands cris, soutenue par le curé du village, le père Mangeot, elle semble à moitié hystérique, oscillant entre la crise de larmes et la crise de rage. (...)
La mésaventure avec Louiset et le scandale qui suivit l'ont mise dans tous ses états ; mais la mort de Monsieur lebaron, la colère insensée de la baronne ont achevé de la paniquer. Elle est persuadée que sa petite Eleonore et elle-même vont terminer violées et étripées par une centaine de ces diables de luthériens, et elle passe le plus clair de son temps à se lamenter et à sangloter. (...)
Portrait moral : Sec, intransigeant, autoritaire, Pierre de Chamarande est l'exemple du vieil officier. Il s'estime déshonoré par la mort duBaronde Saint-Vrain, et il est aussi intérieurement gravement affecté par la disparition de ce suzerain à qui il avait appris les armes et qu'il aimait comme un fils. (...)
Portrait moral : Complètement dépassé par les événements. L'indifférence de Mademoiselle Eleonore le désespère, la mort duBaronl'a choqué, et il a perdu beaucoup de ses illusions de jeunesse. Il est secrètement honteux d'avoir dénoncé Eleonore et Louiset, mais il se réfugie derrière des prétextes chevaleresques (il fallait sauver l'honneur d'une jeune aristocrate compromise avec un valet), et il en veut toujours à Louiset. (...)
Ils défendent leur terre natale, aussi sont-ils peut-être plus déterminés que des soldats de métier. Mais chez les gens de Saint-Vrain, la mort duBarona sapé une grande partie de leur énergie, et seule l'autorité de Pierre de Chamarande peut encore les maintenir en état de combattre. (...)
S'il en a l'occasion, il lui sert juste un compliment fleuri, s'excuse de devoir trancher si tôt, puis brûle la cervelle du malheureux ou l'envoie danser au bout d'une corde... C'est à peu près ce qui s'est passé avec lebaronde Saint-Vrain. Pour diriger son régiment, il se repose beaucoup sur son aide de camp, le lieutenant Conrad Wurtz. (...)
Portrait moral : Louiset est abasourdi par la situation : coupé de Saint-Vrain et de la jolie Eleonore, son premier amour, mêlé à la méchante affaire où leBaronde Saint-Vrain a trouvé la mort, et maintenant lancé dans les dangers et les horreurs de la guerre ! (...)