Le Salut du Coadjuteur
sur La Cour d'Obéron au format (107 Ko)
Ce scénario est conçu pour des personnages appartenant à la clientèle de la Maison de Guise. Il convient à une troupe de personnages courageux comprenant au moins un ou deux combattants et de bons diplomates. La présence d'un aristocrate est vivement recommandée ; celle d'un ec- clésiastique peut s'avérer à double tranchant : précieuse dans certaines circonstances, périlleuse dans d'autres. L'histoire : 1) La fuite du coadjuteur. Jean d'Aigremont, chanoine du chapitre de la cathédrale ...Contient : personnage, pj (165)(...) Au moment où le message du cardinal arrive à Corbeil, Jean d'Aigremont est tombé gravement malade, et il ne répond pas à son supérieur. Sa lettre restée sans réponse, le cardinal envoie alors lesPJà Corbeil, avec ordre de contacter le coadjuteur et de le ramener le plus vite possible à Paris. Le scénario débute lorsque lesPJarrivent à Corbeil, le 16 novembre dans la nuit. 2) La faute de Jean d'Aigremont. Le coadjuteur se trouve bien dans l'hôtel particulier de Monsieur de Ginvilliers, son neveu, mais il est à l'article de la mort, et il est intransportable. (...)
Il souffre d'un 'Flux de ventre' (une péritonite), et ses heures sont comptées. Lorsqu'il apprend que lesPJsont envoyés par le cardinal de Lorraine, il insiste pour les recevoir et leur transmettre ses dernières volontés. (...)
Au moment de comparaître devant son créateur, le coadjuteur est tourmenté par une faute qui pourrait lui coûter son salut, une faute qu'il veut réparer avant de mourir. Il supplie donc lesPJde lui prêter leur concours. S'ils sont réticents, il fait ajouter une clausule à son testament : si lesPJexaucent sa volonté, il versera une fortune pour les récompenser et intercédera auprès d'unpersonnagetrès puissant... sans préciser au juste ce qu'il entend par là. Vingt ans plus tôt, le coadjuteur avait pour gouvernante une brave fille de la campagne, Cathau Langer, originaire du village de Mennecy. (...)
Par la suite, il apprit de sources indirectes qu'elle avait regagné son village natal, où elle avait donné naissance à un fils. A la veille de sa mort, le coadjuteur veut réparer sa faute : il demande auxPJde retrouver ce fils inconnu et de le lui ramener avant qu'il ne rende son dernier soupir. Il entend donner sa bénédiction à son enfant, et en faire son légataire universel. (...)
Claude, le cadet, est enseigne de chevau-légers, attaché au service du maréchal de Saint-André. Les deux frères vont bien sûr tout faire pour empêcher lesPJd'exaucer la prière de leur oncle... 3) Les tribulations de Louiset Langer. LesPJ, lorsqu'ils vont se lancer sur les traces de l'enfant inconnu du coadjuteur, vont avoir quelques problèmes à le retrouver. L'enfant est né à Mennecy en 1547, et fut prénommé Louiset par sa mère. (...)
Le Baron le fit incorporer une enseigne de lansquenets du capitaine Blaumann. Le jeune homme y occupe la fonction de tambour au moment où lesPJse mettent à sa recherche. Mais l'affaire se complique encore : le 13 novembre, le capitaine Blaumann a trahi l'armée royale et s'est rangé sous le commandement du Prince de Condé. (...)
Il ravage maintenant avec férocité la vallée de l'Essonne ; le pillage de Ballancourt aggravé de nombreuses tueries fait réagir le Baron de Saint-Vrain. Le jour même où lesPJse lancent à la recherche de Louiset, une escarmouche sanglante a lieu entre les gens de pied du Baron de Saint-Vrain et les lansquenets du capitaine Blaumann dans la vallée de la Juine. (...)
Louiset se retrouve donc au milieu des troupes mercenaires qui écument la région et s'apprêtent à opérer leur jonction avec l'armée du Prince de Condé. La trame : 1) Il faut sauver le tambour Langer. Corbeil est en proie à la panique lorsque lesPJquittent la ville ; on signale les troupes du Prince de Condé - il s'agit en fait de l'avant-garde de l'armée du Maréchal de Saint-André, qui accourt couper la route de Paris aux protestants. (...)
Pour gagner Mennecy, il faut remonter la vallée de l'Essonne vers le sud, en direction d'Etampes. Sur la route, lesPJcroisent des réfugiés qui colportent des rumeurs alarmantes : Etampes est tombée sans coup férir entre les mains du Prince de Condé et de l'Amiral de Coligny ; le Baron de Saint-Vrain aurait trahi l'armée royale et ouvert la route de Corbeil aux rebelles ; les lansquenets du capitaine Blaumann mettent la région au pillage et multiplient les atrocités... Arrivés à Mennecy sans encombre, lesPJsont accueillis par les habitants aux cris de 'Vive l'Evangile !' et par des psaumes - la population, verte de peur, les prend pour des éclaireurs huguenots. (...)
Il leur faudra s'adresser au père Billon, qui se terre dans son église, épouvanté par l'approche des protestants, pour savoir que Louiset a été engagé dans le domestique de la famille de Jouy. 2) Saint-Vrain. Pour gagner le château de Saint-Vrain, lesPJpasseront par Ballancourt, dévasté par les lansquenets de Reiner Blaumann. Dans un bois non loin de la vallée de la Juine, ils seront attaqués par trois chevau-légers (dont Claude de Ginvilliers) qui les arquebuseront au galop avant de prendre la fuite. (...)
La famille de Jouy pleure sur le corps exsangue du Baron, ramené par ses soldats. Il règne une confusion extrême dans toute la maisonnée. LesPJseront très mal reçus par la baronne s'ils évoquent Louiset, désormais associé aux meurtriers de son mari... En outre, Claude de Ginvilliers dénoncera lesPJcomme des agents du Prince de Condé au lieutenant Pierre de Chamarande, le second du défunt baron. Mis aux arrêts, lesPJauront fort à faire pour se disculper. Pour parvenir à retrouver la trace de Louiset, lesPJdevront d'une part se blanchir de l'accusation d'hérésie, et d'autre part contacter Eleonore. Elle aime toujours Louiset, mais elle est consignée dans ses appartements, et lesPJdevront se montrer imaginatifs pour réussir à lui parler. S'ils parviennent à la convaincre qu'ils désirent aider le jeune homme, elle leur révélera ce qui leur est arrivé et comment Louiset s'est retrouvé embrigadé dans le régiment de Reiner Blaumanraient empêtrés dans le domaine de Saint-Vrain, faites intervenir une cornette de cavalerie protestante, menée par le lieutenant de Cassagnac, qui tentera de s'emparer du château 'au galop' (Stratégie très prisée par le Prince de Condé, que les stratèges appelleront un 'Blitz' au XX° siècle). LesPJpourront profiter de la confusion du combat pour s'enfuir, ou mieux encore, pour s'illustrer dans la défense du château et ainsi dissiper les doutes quant à leur allégeance. (...)
Il avouera aussi avoir révélé à l'enseigne de Ginvilliers que Louiset sert le capitaine Blaumann. Dans tous les cas, il deviendra clair pour lesPJqu'il leur faudra pénétrer les lignes protestantes pour contacter Louiset. 3) Dans la gueule du loup. Après avoir quitté Saint-Vrain et redescendu la vallée de la Juine, lesPJauront la mauvaise surprise de découvrir la vallée de l'Essonne remontée par les régiments de l'armée protestante. (...)
Il s'agit pour l'essentiel de nombreuses cornettes de cavalerie, de bandes de gens de pied équipés de façon hétéroclite, de régiments de lansquenets et de quelques cornettes de reîtres. A moins de se montrer remarquablement discrets, lesPJrisquent de se faire rapidement repérer par les bandes d' 'enfants perdus' de l'armée du Prince de Condé. (...)
S'ils sont capturés, les aristocrates sont bien traités - les officiers huguenots n'en sont pas moins gentilshommes - et sont menés à l'Amiral de Coligny, qui se chargera de les interroger de façon très civile, et de protéger d'éventuelsPJféminins. On se contentera juste de leur retirer leurs armes. LesPJroturiers et/ou ecclésiastiques, quant à eux, auront fort à faire pour éviter de terminer au bout d'une corde, sur le bord de la route... (...)
Du côté des huguenots, le régiment de Reiner Blaumann se retrouve en première ligne ; il est attaqué par les chevau-légers catholiques, dont l'enseigne Claude de Ginvilliers, qui cherche Louiset pour le tuer. Louiset est donc très exposé. Si lesPJlaissent se passer la bataille sans se soucier du jeune homme, il trouvera la mort au cours du combat. S'ils sont prisonniers, lesPJpourront profiter de l'engagement pour s'échapper, voire récupérer des armes sur des blessés ou des morts. LesPJont plusieurs solutions pour résoudre la crise : * Se jeter dans la mêlée pour protéger Louiset. Ils auront alors plusieurs escarmouches violentes avec des chevaulégers, peut-être une confrontation directe avec Claude de Ginvilliers. (...)
Cette solution n'exclut pas que Claude de Ginvilliers les retrouve dans la mêlée et les attaque sauvagement. * Troisième alternative, valable entre autres pour desPJrestés prisonniers : parler de l'héritage de Louiset à un officier lansquenet comme Wurtz, qui répercutera la nouvelle jusqu'au capitaine Blaumann. Le capitaine fera immédiatement comparaître lesPJdevant lui pour leur demander des précisions : si lesPJlui font miroiter un héritage fabuleux pour son tambour, il fait immédiatement sortir Louiset du combat et le convoque. Le jeune homme, ébahi, apprend de la bouche du capitaine sa véritable identité et l'héritage qui lui est promis. (...)
Blaumann lui propose l'arrangement suivant : contre la moitié de l'héritage, il ordonne à son régiment de changer de camp, ce qui permettrait à Louiset de se trouver du bon côté pour entrer à Corbeil. Louiset, assommé, ne sait que répondre. AuxPJd'intervenir pour le convaincre d'accepter ou de négocier (un jet de perspicacité réussi devrait leur permettre de comprendre qu'il est risqué de marchander avec le gracieux, mais féroce, Reiner Blaumann, surtout lorsqu'il est en position de force. (...)
Le coadjuteur Jean d'Aigremont mourra le soir même de la première camisade devant Corbeil, peu après minuit. Pour réussir le scénario, lesPJdevront donc présenter Louiset au mourant à minuit au plus tard. Si Blaumann a trahi les huguenots, il insistera pour assister lui aussi à l'entrevue. (...)
Avant d'expirer, le coadjuteur bénira son fils et lui léguera sa fortune, avant de faire acte de contrition pour la vie de pécheur qu'il a menée. Il remerciera d'une voix faible lesPJ. Son notaire leur annoncera alors la clausule qui leur est destinée dans le testament du coadjuteur : Jean d'Aigremont fera verser 500 livres tournois à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans pour que des messes d'intercession quotidiennes soient célébrées, pendant dix ans, pour le salut desPJ... Mais en guise de récompense matérielle, lesPJne toucheront pas un denier ! Scènes : 1) Matin de guerre à Corbeil. Corbeil est un bourg de quelques centaines d'âmes situé au confluent de la Seine et de l'Essonne, dominé par une belle église gothique, Saint-Spire, et flanqué d'une muraille médiévale croulante et basse. Arrivés tard dans la nuit après un voyage épuisant, lesPJse sont arrêtés à l'Hôtellerie des bateliers, sur le port aux pontons de bois. Il y règne une atmosphère de débâcle ; de nombreux bourgeois et laboureurs réfugiés fuyant Etampes, tombée deux jours plus tôt entre les mains de l'armée du Prince de Condé, s'y sont arrêté avant de reprendre la route vers Paris. (...)
Toutefois, personne ne sait à quelle armée ils appartiennent, et les bruits les plus contradictoires circulent à propos de leur nombre et de leur camp. 2) Le coadjuteur sur son lit de mort. N'importe quel habitant pourra indiquer auxPJl'hôtel de Ginvilliers. Il s'agit d'une grosse maison de pierres construite au XV° siècle, située à l'angle de la place de l'Eglise. (...)
Un énorme marteau en fer forgé orne une porte cloutée et basse ; un laquais craintif vient ouvrir auxPJ. Si lesPJdemandent à parler à l'écuyer Edmond de Ginvilliers, le valet les renvoie à la porte d'Etampes, où il dirige le guet. S'ils demandent à parler à Jean d'Aigremont, le laquais prend un air gêné, refuse de laisser lesPJentrer et va lui-même trouver son maître à la poterne. Edmond de Ginvilliers revient en toute hâte, s'excuse auprès desPJpour l'incivilité de son valet, et leur offre un verre de vin chaud dans la cuisine noircie de sa maison pour les réchauffer. Outre le domestique, lesPJrencontreront au coin de l'âtre un prêtre, le père Galuret, vicaire de Saint-Spire, et un médecin, Armand Paludier. Ils veillent le R. (...)
Paludier pourra préciser que le coadjuteur souffre d'un flux de ventre ; qu'il a opéré plusieurs saignées (en témoigne une bassine pleine de sang dans un coin de la cuisine, où un roquet efflanqué lappe goulûment), mais que même ce remède souverain s'est avéré inefficace. Le père Galuret, lui, réservera le meilleur accueil auxPJs'il apprend qu'ils sont envoyés par le cardinal de Guise. Il s'enquèrera d'abord avec anxiété de l'avancée éventuelle des armées loyalistes, puis confiera auxPJque le R.P. d'Aigremont a demandé à plusieurs reprises si Son Eminence lui avait dép^êché des émissaires. Si lesPJdemandent à voir le coadjuteur, Edmond de Ginvilliers se montrera un peu réticent, mais un minimum d'habileté rhétorique devrait parvenir à vaincre ses réticences. (...)
La douleur est telle qu'il griffe de ses ongles le drap qui lui couvre la poitrine. Lorsqu'il comprend que lesPJsont envoyés par le cardinal de Lorraine, il commence immédiatement à se confier à eux, d'une voix faible entrecoupées de plaintes. (...)
Il suppliera d'emblée qu'on retrouve son fils pour le bénir et en faire son légataire universel. Le docteur Paludier, le père Galuret et Edmond de Ginvilliers assistent à l'entretien. DesPJattentifs pourront remarquer plusieurs détails : d'une part, le visage de Monsieur de Ginvilliers semble se décomposer au fur et à mesure que son oncle raconte son histoire, et achève de se défaire lorsqu'il apprend que c'est à son cousin inconnu que doit revenir la fortune du coadjuteur. (...)
de Ginvilliers doit quitter précipitamment la pièce. 3) L'arrivée des troupes du maréchal de Saint-André. Il sera facile auxPJde se renseigner sur la route à suivre pour gagner Mennecy : le père Galuret ou le docteur Paludier peuvent la leur indiquer. (...)
Il s'agit de prendre la route d'Etampes qui remonte la vallée de l'Essonne. Mennecy est le premier village sur le chemin, à environ une lieue. Au moment où lesPJquittent l'hôtel de Ginvilliers, un véritable vent de panique s'engouffre dans les ruelles du bourg. (...)
Il s'agit en fait des enfants perdus de l'armée du maréchal de Saint-André, mais le seul moyen de s'en assurer est de leur demander, ou de penser à observer la couleur de leurs casaques ou de leurs écharpes (qui sont rouges, couleur de l'armée royale). Laissez lesPJréagir comme ils l'entendent ; la panique régnera encore une vingtaine de minutes, jusqu'à ce que le bruit se répande enfin qu'il s'agit des troupes loyalistes, dont la première enseigne est menée par Monsieur Claude de Ginvilliers, le frère de Monsieur l'Ecuyer. Lorsqu'ils sortiront par la porte d'Etampes, lesPJpourront effectivement voir les deux frères se donner l'accolade au milieu d'une soldatesque en armes, mélange de miliciens et de chevau-légers. (...)
Au sortir de Corbeil, la route d'Etampes descend vers le sud, entre le cours de l'Essonne à l'ouest et celui de la Seine à l'est. Elle traverse une zone de lopins en lanières et de petits bois. LesPJs'y enfoncent dans une brume épaisse et glaciale, le long de ce qui n'est qu'un mauvais chemin semé de nids de poule et de mares gelées. (...)
La rivière reste plongée dans une brume épaisse, et de grands bois noirs hérissent les collines basses du coteau. C'est sur cette partie de la route que lesPJverront venir à leur rencontre une colonne hétéroclite de voyageurs ; des bourgeois, leurs femmes, leurs enfants, des vieillards, des valets, une ribambelle de nonnes menées par une abbesse. (...)
Quelques bourgeois sont armés de piques ou de vieilles arquebuses à mèche. Ils se montreront méfiants à l'approche desPJ, sauf s'ils comprennent des femmes ou des ecclésiastiques. Ce sont des réfugiés de La Ferté-Alais, menés par le Sieur Nicolas Tuffeau, grainetier (Marchand de grain) et par la Révérende Mère Immaculée de L'Enfant Jésus, supérieure du couvent des Clarisses de La Ferté-Alais. (...)
Ils ont marché toute la nuit, résistant à la fatigue et au froid, et ils sont dans un état d'épuisement presque complet. Si lesPJleur annoncent qu'ils ne sont plus très loin de Corbeil, et surtout s'ils leur apprennent que le maréchal de Saint-André vient d'investir la place, ils entonneront cantiques et chants d'action de grâce. (...)
Ils paraissent manifestement terrifiés par l'épreuve qu'ils viennent de vivre. Ils peuvent apprendre auxPJqu'ils ont fui La Ferté-Alais la veille, alors que le conseil de ville s'apprêtait à ouvrir les portes de la place aux troupes du Prince de Condé sans offrir de résistance. (...)
Quoiqu'il en soit, les réfugiés ne s'attarderont pas ; ils ont hâte de réclamer la protection des troupes royales, et ils repartiront, non sans avoir offert avec insistance auxPJde rebrousser chemin face aux dangers qui les attendent. 5) Mennecy. Au milieu de champs blanchis de givre se dresse Mennecy. (...)
C'est un village qui comporte encore bon nombre de toits de chaumes, blottis autour d'une petite église romane. Lorsque lesPJapprochent, ils peuvent percevoir les villageois, en gros sayons paysans, qui semblent s'agiter frénétiquement et s'alignent peu ou prou en deux rangées le long de la rue principale du village. (...)
Ils ne portent pas d'armes, et la plupart ont la mine terreuse de braves gens épouvantés. Lorsque lesPJapprochent, les paysans commencent à les saluer (mollement) de la main et à crier sans grande conviction 'Vive l'Evangile !' et 'Vive les Princes !'. LesPJdevraient rapidement réaliser qu'on les prend pour des membres de l'armée protestante. Deux solutions se présentent à eux : soit profiter de la confusion pour essayer d'extorquer des renseignements aux villageois, soit rétablir la vérité. (...)
S'ils entretiennent la méprise et se font effectivement passer pour des agents huguenots, toute la population viendra les supplier de les épargner, et d'intercéder pour eux auprès du capitaine Blaumann ; si lesPJdemandent qui est Blaumann, les villageois commenceront à se douter de la supercherie, et si lesPJvoulaient profiter de la situation pour extorquer de l'argent ou des biens, les villageois pourraient carrément s'armer et se soulever, soupçonnant qu'ils n'ont affaire qu'à de vulgaires escrocs. Si lesPJfont mine de connaître Blaumann et promettent d'intervenir, ils pourront à peu près tout demander aux villageois. N'importe qui pourra leur annoncer la mort de Cathau Langer et le départ de son fils Louiset, des années plus tôt. (...)
Malheureusement, le père Billon est terrifié par l'approche des huguenots et il s'est enfermé dans son église. Si lesPJpassent pour des huguenots, il refuse catégoriquement d'ouvrir la porte, qu'il faudra crocheter ou défoncer pour pénétrer dans l'église. Si lesPJs'attaquent à la porte, les habitants regarderont ce sacrilège sans mot dire, consternés, mais refuseront de prêter main forte. Le père Billon est armé d'une vieille arquebuse, et menacera toutPJs'introduisant par la force. Il faudra alors le contraindre par la violence à révéler ce qu'il sait sur Louiset, à savoir qu'il sert depuis plusieurs années le baron de Saint-Vrain. Si lesPJrétablissent la vérité et affirment leur loyauté au roi et à l'église romaine, aussitôt, c'est un déferlement de supplications et de plaintes : les villageois les conjurent de les protéger, les femmes leur tendent leurs derniers-nés pour que lesPJles emportent loin des dangers de la guerre, les hommes se disent prêts à élire lesPJofficiers (sur le mode des milices bourgeoises) pour défendre le village contre les attaques huguenotes... Il sera difficile auxPJde se soustraire à ce flot de réclamations et de suppliques désespérées. L'avantage de la situation, c'est que le père Billon sortira plus facilement de son église. Outre des renseignements sur Cathau et sur Louiset, lesPJpourront aussi apprendre les rumeurs suivantes : le baron de Saint-Vrain est resté fidèle à la couronne, mais c'est le capitaine de lansquenets Reiner Blaumann qui a trahi le roi et semble marcher désormais pour l'armée du Prince de Condé. (...)
Lorsqu'on demande aux villageois où se trouvent les lansquenets, ils montrent aussi bien la direction de Corbeil que celle d'Etampes. Selon eux, il y a des bandes errantes un peu partout... Lorsque lesPJauront appris que Louiset se trouve sans doute à Saint-Vrain, sans doute demanderont-ils le chemin à suivre. (...)
Saint-Vrain est le premier village après le confluent, à environ une lieue de Ballancourt et deux lieues de Mennecy. Mais les villageois et le père Billon feront tout pour retenir lesPJ, leur certifiant qu'ils vont vers une mort certaine, allant même jusqu'à s'agenouiller devant eux et accrocher les rênes des cavaliers pour les empêcher de partir. (...)
6) Les messagers anglais. Peu de temps après avoir quitté Mennecy au milieu des lamentations du bon peuple, lesPJapercevront une fumée noire dériver au sud, derrière un repli ondulé du coteau de la vallée de l'Essonne. (...)
Au détour d'un chemin, alors que la fumée de l'incendie se perd peu à peu dans les tourbillons d'une neige légère, lesPJdécouvrent deux cavaliers arrêtés au milieu du chemin, qui semblent les attendre. Comme un bosquet longe la route à cet endroit précis, et que la visibilité devient mauvaise à cause de la neige, vous pouvez laisser la paranoïa s'emparer de vos personnages s'ils craignent de tomber dans une embuscade. (...)
000 livres tournoi pour soutenir son effort de guerre... Nos deux émissaires cherchent actuellement l'armée du Prince de Condé. Soupçonnant que lesPJen font partie (s'ils étaient catholiques, que diable feraient-ils prêt des lignes huguenotes ?), les deux gentilshommes anglais se sont arrêtés pour leur demander le plus court chemin pour joindre les troupes rebelles. (...)
Ils sont courtois, ont d'excellentes manières et s'excuseront avec un flegme tout britannique quand ils se rendront compte de leur méprise. Si lesPJne sont pas menaçants, les deux messagers se montreront charmants - ils prétendent n'appartenir à aucun des deux partis en présence. Si lesPJse montrent menaçants, ils tenteront de prendre la fuite (pour sauver la lettre dont ils sont porteurs), mais attaqueront férocement s'ils se sentent acculés. (...)
Comme c'est Sir Cecil qui porte la lettre, le lieutenant Harrow ira jusqu'à sacrifier sa vie pour retarder d'éventuels poursuivants et permettre à son compagnon de prendre la fuite. Si lesPJse montrent aimables avec les émissaires, ceux-ci leur proposeront de faire la route ensemble, au moins jusqu'à Ballancourt, où ils choisiront de remonter la vallée de l'Essonne, vers La Ferté-Alais, dernière ville prise par le Prince de Condé, tandis que lesPJdevraient logiquement bifurquer dans la vallée de la Juine. 7) Misères de la guerre. Ballancourt est un village assez semblable à celui de Mennecy, mais c'est un spectacle de désolation qui y attend lesPJ. L'orée du bois qui borde l'entrée du bourg est chargée d'une quinzaine de pendus aux visages violacés, à demi-dénudés. (...)
Une nuée de corbeaux couvre les branches où on les a suspendus. L'Eglise du village brûle, dégageant l'épaisse fumée que lesPJont aperçue depuis la sortie de Mennecy. Des pièces de la charpente s'effondrent avec fracas quand lesPJs'engagent dans le village, envoyant des gerbes d'étincelles à près de vingt mètres de haut. Quelques corps épars jonchent la rue principale, massacrés à coups de pique ou de hallebarde. (...)
Les flammes de l'incendie sont en train de lécher le cadavre, qui dégage une odeur de chair grillée et dont la soutane est en train de s'embraser. Une dizaine de survivants était en train de réinvestir prudemment le village au moment où lesPJarrivent ; quand ceux-ci entrent dans la rue principale, les paysans prennent une fuite éperdue vers les bois. Il faudra beaucoup de diplomatie et de douceur auxPJs'ils souhaitent établir le contact avec les rescapés. Ceux-ci pourront leur raconter alors comment les lansquenets du capitaine Blaumann ont investi le village tôt le matin et l'ont mis à sac. (...)
Ils sont terrifiés par l'approche de l'armée du Prince de Condé, et, comme les habitants de Mennecy, supplient lesPJde les protéger. Si lesPJdemandent où sont partis les lansquenets, les paysans leur répondront qu'ils ont pris la route de Saint-Vrain, à peine une heure plus tôt. Ils affirmeront que le baron de Saint-Vrain défend toujours, a priori, la cause royale. 8) Coupe-gorge dans le bois de Saint-Vrain. Si Sir Cecil et le lieutenant Harrow étaient avec lesPJ, les deux gentilshommes les quitteront au sortir de Ballancourt. En passant le vieux pont de pierres qui enjambe le cours de l'Essonne, lesPJtrouveront la neige maculée par les traces d'une troupe nombreuse, ce qui semble confirmer les dires des villageois de Ballancourt. Dans les bois qui bordent la vallée de la Juine, ils pourront entendre pétiller plusieurs arquebusades et quelques clameurs qui ressemblent fort à un engagement (A une demi lieue de là, le Baron de Saint-Vrain est en train de se faire tuer dans un accrochage avec deux enseignes de Reiner Blaumann). Il est probable que lesPJse montreront très prudents ; mais même s'ils foncent sur le lieu du combat, ils ne trouveront qu'une dizaine de corps épars sur le chemin, au milieu d'un champ de neige souillé de nombreuses empreintes et de traces de sang. (...)
Trois d'entre eux ont des casaques à crevés bariolées ; il s'agit manifestement de lansquenets ; les autres ont des costumes bourgeois ou paysans (ce sont des gens de pied de l'enseigne du baron). C'est parmi eux que lesPJpourront trouver plusieurs corps à la gorge ouverte. Alors que lesPJsont occupés à découvrir le champ de bataille, trois cavaliers font irruption dans les bois qui bordent la route. Il s'agit de Claude de Ginvilliers et de deux chevau-légers de sa cornette. (...)
Ils longent la route au galop, à une quinzaine de pas du chemin, en direction de Saint-Vrain. Ils dégainent des pistolets et lâchent une salve sur lesPJen passant à leur hauteur. Puis, ils poursuivent leur route en éperonnant de plus belle. LesPJrisquent d'être surpris - surtout s'ils ont vu Claude de Ginvilliers arriver à Corbeil. Faites en sorte qu' aucun ne soit blessé grièvement ; le but de cet incident est plus de faire monter la tension que de handicaper lesPJ. Tout au plus l'un d'entre eux peut-il recevoir une estafilade, ou, si vous voulez être méchant, l'un de leur chevaux peut-il être abattu. (...)
Pas de chance pour eux : le lieutenant Aymé de Cassagnac , un officier du prince de Condé, est en train de passer le pont sur l'Essonne à la tête d'une cornette de cinquante gendarmes (chevaliers) et s'apprête à lancer un assaut éclair contre le château de Saint-Vrain. Si lesPJréagissent rapidement, ils peuvent encore revenir sur leurs pas en apercevant la troupe de cavaliers remonter au trot la vallée de la Juine et tenter d'avertir le château de Saint-Vrain. (...)
En fonction de leur agressivité, de leur sens diplomatique et/ou de leur capacité à dissimuler, lesPJpourront être attaqués, capturés ou... recrutés par les protestants. S'il y a combat, n'oubliez pas que les adversaires desPJsont des gentilshommes ; si lesPJse rendent, ils seront simplement désarmés et contraints de suivre la cornette dans son opération contre Saint-Vrain. Si lesPJsont capturés ou recrutés, ils participeront à l'assaut raté contre Saint-Vrain, et seront ramenés ensuite au sein de la bataille du Prince de Condé. (Voir '11)L'armée du Prince de Condé'). 2° Ils décident de suivre les empreintes qui s'enfoncent à travers bois plutôt que de poursuivre sur la route de Saint-Vrain. (...)
Si au bout de vingt minutes ils n'ont pas rebroussé chemin, ils se jettent dans une embuscade tendue en plein bois par l'enseigne de Conrad Wurtz. Et Wurtz n'est pas un tendre : il veut dépouiller lesPJet les laisser à ses hommes, lesquels ne rêvent que viols, étripages, mutilations et pendaisons.. (...)
Autant dire que le combat contre cent lansquenets rapaces risque de devenir très vite désespéré. Ironie tragique, Louiset est tambour de l'enseigne qui attaque lesPJ; le comble serait que ceux-ci le tuent en cherchant à se défendre. Dans tous les cas, le combat est perdu pour lesPJ; seule une idée de génie - comme proposer une rançon contre sa vie - peut sauver lesPJqui semblent appartenir à la bonne société. Ce type de transaction sera beaucoup plus difficile avec des gens du peuple... Si lesPJsont simplement capturés, ils n'en sont pas moins dépouillés de leurs armes, armures, chevaux, argent et bagages. (...)
(Voir '11)L'armée du Prince de Condé'). 3° Ils poursuivent vers Saint-Vrain. Ils arrivent sans encombre au village, puis au château. DesPJattentifs pourront remarquer que les traces de leurs agresseurs sont rejointes par celles de deux autres cavaliers, qui s'écartent ensuite du chemin. (...)
Claude de Ginvilliers a été intercepté par Pierre de Chamarande, qui faisait une reconnaissance ; Claude de Ginvilliers s'est alors présenté comme un officier du maréchal de Saint-André et a annoncé l'arrivée de son armée à Corbeil. Mais il a aussi accusé lesPJd'être des agents du Prince de Condé ; il a donné leurs noms, appris par son frère, leur signalement, et il a même précisé qu'ils affirmaient être des agents de la maison de Guise... Après avoir ainsi diffamé lesPJ, il est reparti vers Corbeil, mais Pierre de Chamarande lui a recommandé de suivre l'autre versant de la vallée de la Juine, ce qui lui permettra d'éviter la route potentiellement contrôlée par Reiner Blaumann et ses lansquenets. (...)
Chamarande a escorté sur une lieue Claude de Ginvilliers ; c'est pourquoi il ne rentrera à Saint-Vrain qu'après lesPJ. Il est possible que lesPJse détournent de Saint-Vrain pour suivre les empreintes des chevaux de Claude de Ginvilliers, de Pierre de Chamarande et de leurs hommes. Dans ce cas, au bout d'une demi-heure de chemin à travers champs et bosquets, après avoir traversé la Juine à gué, ils rencontreront Pierre de Chamarande qui revient vers Saint-Vrain avec son garde. Le vieil homme est méfiant ; si lesPJse présentent, il devient blême, et dégaine ses pistolets d'arçon sans sommation. Si lesPJveulent éviter le combat, ils ont intérêt à montrer des trésors de diplomatie ; il est possible de convaincre le vieil officier de leur bonne foi, mais cela prend du temps, et il faut exposer une argumentation convaincante. S'ils tuent Pierre de Chamarande, ils privent Saint-Vrain de son dernier officier de valeur : dans ce cas (et dans ce cas seulement), Aymé de Cassagnac parviendra à prendre d'assaut le château de Saint-Vrain. La baronne, Eleonore et la plupart des domestiques seront tués au cours du combat, privant lesPJde toute source d'information. 9) Le château de Saint-Vrain. Le village de Saint-Vrain est un hameau déserté. (...)
La plus grande confusion règne : ce n'est que sanglots, cris d'alarmes, lamentations, et bien peu de monde semble accorder de l'attention auxPJlorsqu'ils arrivent. Nombre de soldats sont blessés, et tous semblent démoralisés. En l'absence de Pierre de Chamarande, c'est l'enseigne François de Bruyères qui assure le commandement. (...)
Le jeune homme est dépassé par les événements ; bien trop jeune pour une telle responsabilité, tourmenté par le danger que court Eleonore de Jouy (dont il est amoureux) et par la culpabilité de ne pas avoir pu sauver son père, il est incapable d'assumer son rôle d'officier. Tout au plus interceptera-t-il lesPJlorsqu'ils entreront dans le parc, et, une fois les présentations faites, leur offrira-t-il de les mener à la baronne. Si lesPJlui demandent à voir le baron, il s'effondrera en larmes et leur annoncera que le baron vient d'être tué. C'est aussi par son truchement que lesPJpourront enfin connaître les circonstances exactes de la trahison de Reiner Blaumann et les conditions de la mort de René de Jouy, baron de Saint-Vrain. Si lesPJlui parlent de Louiset, François de Bruyères ravale ses larmes, son visage se durcit, et il refuse de répondre auxPJ. Si lesPJinsistent, le jeune homme pourra même devenir agressif. Dans tous les cas, François de Bruyères mènera lesPJà la baronne. Au moment d'entrer dans le corps central, lesPJpourront apercevoir le visage pâle d'une jolie jeune fille à une fenêtre du premier étage ; il s'agit d'Eleonore, qui les regarde avec insistance. La baronne, elle, se tient dans la grand-salle du château, auprès de la table où le cadavre sanglant du baron a été déposé. Entourée de ses femmes et des domestiques qui se lamentent à grands cris, soutenue par le curé du village, le père Mangeot, elle semble à moitié hystérique, oscillant entre la crise de larmes et la crise de rage. (...)
Elle lance des imprécations, prie pour l'âme de son pauvre René, tient des propos incohérents où elle exige qu'on lui baille un pistolet pour aller elle-même fracasser le crâne de Blaumann... Parmi les femmes présentes, lesPJpourront remarquer la grosse Bertrade. Dès que lesPJentrent, avant même qu'on ne les lui ait présentés, elle les prend violemment à parti, les sommant de l'aider à venger son mari et de l'escorter pour aller tuer cette canaille de Blaumann. Il faudra auxPJbeaucoup de délicatesse pour la calmer et parvenir à lui faire reconnaître le caractère insensé d'un tel projet... Hélas, si lesPJse mettent à poser des questions sur Louiset, la colère de la baronne retombe sur eux, tandis que les visages autour d'eux s'allongent. (...)
Un jet de perspicacité réussi devrait leur permettre de comprendre qu'ils viennent de commettre un gros impair, sans qu'ils puissent au juste démêler lequel. Seule la grosse Bertrade semble avoir une réaction plus mêlée que les autres. Tandis que lesPJessaient de se dépêtrer de ce faux pas, Pierre de Chamarande rentre au château. Les soldats le mettent au courant de l'arrivée desPJ. Les prenant de bonne foi pour des espions du Prince de Condé, il rassemble une quinzaine de gens de pied, fonce dans la grand salle et fait arrêter lesPJpour sédition et crime de lèse-majesté. (N'oublions pas que les huguenots luttent contre l'autorité royale...) Lorsque la baronne apprend que lesPJsont soupçonnés d'être des huguenots, elle laisse éclater sa rage et exige qu'on les pende sur le champ. LesPJauront fort à faire pour se disculper, d'autant plus que les esprits de la maisnie de Saint-Vrain, échauffés par la peur et la soif de vengeance, ne sont guère inclinés à la compréhension. Si lesPJse montrent relativement convaincants, ils pourront peut-être semer le doute dans leur auditoire ; s'ils s'embrouillent dans leur plaidoirie, domestiques, paysans et soldats les couvriront d'imprécations et commenceront à les traîner vers un balcon où balancent déjà quelques cordes ; enfin, s'ils tentent de se défendre les armes à la main, ils provoquent une belle confusion, les soldats les chargeant hallebardes basses, les femmes fuyant en poussant les hauts cris, la baronne arrachant un pistolet à François de Bruyères et blessant un de ses propres gardes en tentant d'abattre unPJ... 10) La camisade du lieutenant de Cassagnac Si lesPJsemblent gérer correctement la crise et convaincre les membres de la maisnie de Saint-Vrain de leur innocence, l'attaque de la cornette du lieutenant de Cassagnac est facultative. Ne la campez que si vous en avez envie. En revanche, si lesPJsont en mauvaise posture, l'attaque éclair du lieutenant de Cassagnac sur le château pourra opérer une diversion et permettre auxPJde se tirer d'une façon ou d'une autre de ce mauvais pas. Si vous décidez de jouer l'assaut, vous trouverez ci-dessous quelques consignes de mise en scène : Le lieutenant de Cassagnac surgit brutalement hors du village abandonné de Saint-Vrain à la tête de ses cinquante cavaliers. (...)
La baronne fait irruption au milieu de la mêlée pistolet au poing et reçoit un coup d'épée en travers de la gorge ; François de Bruyères se fait tuer en tentant de la secourir ; Eleonore, paniquée, s'enfuit sur le toit, où elle glisse sur la neige et se brise le dos en chutant dans la cour au milieu des combattants. Si lesPJprofitent de l'attaque des huguenots pour s'enfuir, ils seront bien accueillis par les protestants, tout disposés à croire qu'ils sont des leurs. (...)
Ils pourront donc facilement s'intégrer à l'armée du Prince de Condé, avec la recommandation du lieutenant de Cassagnac. Si lesPJparticipent à la défense du château, ils pourront ensuite très facilement balayer les accusations de trahison dont ils ont été l'objet. (...)
Pierre de Chamarande sera prêt à leur faire des excuses publiques et s'efforcera alors de les aider dans leurs recherches. Il pourra aussi leur avouer avoir parlé de Louiset à Claude de Ginvilliers. Enfin, si lesPJsont lavés du soupçon de luthérianisme, ils pourront aussi obtenir une entrevue avec Eleonore par l'intermédiaire de la grosse Bertrade, toute prête à aider de si vaillants catholiques. (...)
Dans tous les cas, que ce soit avec les protestants (et en ignorant donc où se trouve Louiset) ou de leur propre chef après avoir appris que le jeune homme sert désormais dans le régiment de Reiner Blaumann, lesPJdevraient revenir vers la vallée de l'Essonne. 11) L'armée du Prince de Condé. En débouchant sur la vallée de l'Essonne, lesPJont la surprise de découvrir la route de Corbeil couverte par une longue file de compagnies. Ils peuvent observer de nombreuses cornettes de cavalerie, des bandes désordonnées de gens de pied à l'armement hétéroclite et les colonnes bariolées mais disciplinées de plusieurs régiments de lansquenets progressant au rythme du tambour. (...)
Des bandes éparses d'enfants perdus (éclaireurs) patrouillent sur les deux versants de la vallée, de part et d'autre du cours de l'Essonne. La plupart de ces bandes sont composées d'une dizaine de cavaliers. 1° Si lesPJsont prisonniers du lieutenant de Cassagnac ou de Conrad Wurtz, on les ramène directement à Mennecy, qui vient d'être occupé sans trop de violence par les avant-gardes de l'armée du Prince de Condé. (...)
Seul le Père Billon a été pendu. Tandis que des gens de pied sont en train de saccager l'église, on amène lesPJdevant un groupe de cavaliers qui observent la scène depuis le parvis. Il s'agit manifestement d'officiers, d'après la splendeur des armures et des armes ouvragées, l'élégance des chapeaux, des dentelles et des chevaux qu'ils montent. (...)
Il porte l'écharpe blanche des officiers huguenots, il possède un port de tête hautain et une expression emplie de morgue, mais il ne revêt pourtant qu'une simple armure dépourvue d'apparat. DesPJattentifs pourront repérer un beau cure-dent en argent qu'il mâchonne distraitement, et le cordon des Chevaliers de l'Ordre de Saint-Michel suspendu à son cou ; ces deux indices, associés à la déférence que les autres officiers lui manifestent, peuvent permettre de deviner qu'il s'agit sans doute de l'amiral Gaspard de Coligny sur un test réussi en Etiquette. (...)
L'Amiral ne se présente pas, et il parle avec sécheresse ; toutefois, il utilise des formules très courtoises pour interroger lesPJ. Si ceux-ci se montrent insultants, ce sont les autres officiers qui réagissent, mais l'Amiral reste de glace. (...)
Qu'ils coopèrent ou non, l'Amiral conclut le débat en ordonnant qu'on les maintienne sous bonne garde dans une maison du village. Une heure plus tard, quand l'armée se porte sur Corbeil, lesPJsont délogés et suivent l'armée. 2° LesPJont réussi à s'infiltrer dans l'armée huguenote ; on les mène aussi à l'amiral, en les présentant comme des religionnaires venus se battre 'pour le plaisir'. L'Amiral les salue brièvement, leur demande des renseignements concis sur la situation militaire telle qu'ils l'ont perçue pendant leur voyage et laisse son frère d'Andelot les affecter auprès d'une compagnie. (...)
Le colonel-général les place sous les ordres d'Aymé de Cassagnac, pour compenser les pertes que celui-ci a subi dans l'assaut contre Saint-Vrain. Qu'ils soient prisonniers ou enrôlés, lesPJauront l'occasion de revoir Sir Cecil Riverhall dans l'entourage du comte Nicolas Throckmorton. Si leur première prise de contact a été courtoise, l'émissaire anglais se montrera tout disposé à aider lesPJdans leurs recherches. S'ils l'ignoraient, c'est par son intermédiaire qu'ils pourront alors apprendre qu'un tambour du régiment de Reiner Blaumann s'appelle Louiset Langer. S'ils sont prisonniers, lesPJne pourront saisir une occasion de s'évader que très tard, au moment du premier choc entre l'avant-garde protestante et les troupes du Maréchal de SaintAndré devant Corbeil. (...)
Il sera extrêmement difficile de le convaincre à déserter, car il craint trop le lieutenant Wurtz et la brutalité de ses punitions pour lui fausser compagnie. Si lesPJcontactent le capitaine Blaumann, ils découvrent un homme charmant, mais dur en affaires. Le capitaine Blaumann fera traîner la négociation jusqu'à l'engagement devant Corbeil, pour obtenir le meilleur pourcentage sur l'héritage de Louiset. (...)
Le Prince de Condé, qui avance en avant-garde, lance sa cavalerie dans l'espoir d'emporter la ville sur un coup de force. La cornette du lieutenant de Cassagnac en fait partie ; lesPJ, s'ils y sont enrôlés, se retrouvent donc en première ligne. Parallèlement, Reiner Blaumann fait avancer son régiment en ordre de bataille pour supporter la charge du Prince. (...)
Le combat durera environ une heure, au terme de laquelle les lansquenets changeront de camp si Reiner Blaumann marche avec lesPJ, ou, dans l'hypothèse où le capitaine n'est pas impliqué, au terme de laquelle l'artillerie du maréchal de Saint-André ouvrira le feu depuis les remparts de Corbeil, provoquant la retraite désordonnée des protestants. Valorisez les initiatives intelligentes ou généreuses de vosPJ: s'ils élaborent un plan d'action cohérent, ou encore s'ils s'efforcent de toutes leurs forces de sauver Louiset, permettez-leur d'arracher le jeune homme à la mêlée et de gagner Corbeil. (...)
L'héritage de son oncle Jean d'Aigremont représente pour lui une chance inespérée de quitter le service avant d'être rattrapé par le sort ; aussi est-il fermement décidé à empêcher lesPJde retrouver Louiset Langer. Déterminé, doté de courage, de sang-froid et de bien peu de scrupules, c'est un ennemi dangereux, quoique dépourvu de haine personnelle. Il n'a rien contre lesPJ, et sitôt que l'affaire sera close d'une façon ou d'une autre, il cessera de les menacer. DesPJendurants, courageux, qui lui donneraient du fil à retordre, pourraient même susciter une certaine estime chez lui. Il n'aura aussi aucun scrupule à les éliminer si cela pouvait l'arranger. (...)
Elle clame que les huguenots devront lui passer sur le corps avant de s'emparer de Saint-Vrain. Sa colère lui fait perdre toute mesure, et elle sera la première à exiger la mort desPJsi on les soupçonne d'accointance avec le Prince de Condé... Parler en sa présence de Louiset, qu'elle déteste doublement pour avoir déshonoré sa fille et pour faire partie des troupes de Blaumann, provoque chez elle des crises de rage. (...)
De plus, elle est écrasée par la personnalité et la rancoeur de sa mère, qui tient le même raisonnement qu'elle. Petit animal effarouché, il faudra auxPJbeaucoup de tact et de précautions pour parvenir à gagner sa confiance, et obtenir des renseignements sur le sort de Louiset. (...)
Elle est persuadée que sa petite Eleonore et elle-même vont terminer violées et étripées par une centaine de ces diables de luthériens, et elle passe le plus clair de son temps à se lamenter et à sangloter. Même si elle n'osera pas parler de Louiset auxPJ(elle craint la baronne), elle pourra toutefois être utile pour contacter Eleonore à desPJqui l'auront abordée avec délicatesse et auront tenté de la rassurer. Pierre de Chamarande, Lieutenant de la compagnie de Saint-Vrain : Savoir : 2 Puissance : 3 Sensibilité : 3 Complexion : 3 Entregent : 3 Adresse : 3 Sciences : * Mémoriser 2 * Armurerie 3 * Lire/Ecrire 2 * Tactique 3 Dons : * Perception 3 Urbanités : * Charme 3 * Commander 4 * Etiquette 2 * Intimidation 2 Tours de Force : * Dégâts 3 * Armes d'hast 3 Efforts : * Endurance 3 Habiletés : * Course 3 * Arquebusade 3 * Equitation 4 * Escrime 4 * Esquive 2 Portrait Physique : Pierre de Chamarande est un grand vieillard, droit et sec, encore remarquablement alerte pour son âge. (...)
Pour tromper sa douleur et racheter sa faute, il est prêt à tout pour protéger Saint-Vrain ; d'où son comportement excessif avec lesPJ. Toutefois, en homme d'honneur, il saura aussi présenter ses excuses et tenter de réparer ses actes si lesPJle convainquent de leur bonne foi. François de Bruyères, enseigne de la compagnie de Saint-Vrain : Savoir : 2 Puissance : 3 Sensibilité : 4 Complexion : 3 Entregent : 2 Adresse : 3 Sciences : * Mémoriser 2 * Armurerie 2 * Lire/Ecrire 2 * Tactique 2 Dons : * Perception 4 Urbanités : * Charme 2 * Commander 1 * Etiquette 2 Tours de Force : * Dégâts 3 * Armes d'hast 2 Efforts : * Endurance 3 Habiletés : * Course 3 * Arquebusade 2 * Equitation 4 * Escrime 3 * Esquive Portrait Physique : Un jeune homme de dix-huit ans, joufflu, aux lèvres couvertes par un duvet adolescent. (...)
Portrait moral : Louiset est abasourdi par la situation : coupé de Saint-Vrain et de la jolie Eleonore, son premier amour, mêlé à la méchante affaire où le Baron de Saint-Vrain a trouvé la mort, et maintenant lancé dans les dangers et les horreurs de la guerre !... Il subit passivement les événements, et lesPJauront fort à faire pour l'arracher à son enseigne et défendre ses intérêts. Appendice historique : Le début de la première guerre de religion (avril 1562-novembre1562) : Le 1° mars 1562, alors qu'il voyage vers Paris, le duc François de Guise et sa suite massacrent une soixantaine de protestants en train de célébrer leur culte dans une grange de Vassy, en Champagne. (...)