Le Journal de Lycia (Premières chroniques) - Que jeunesse
se passeQuand je rouvrais les yeux, les souvenirs de mes derniers instants de conscience affluèrent rapidement. La salle obscure, les hennissements étranges, et maintenant, des cadavres. Robin et Yarick eux, l'arme au poing, soufflaient encore bruyamment sous le coup de l'effort fourni. Je me relevai pour constater avec désolation que le sang constellait maintenant les tracés au mur. A terre, cinq des hommes gisaient, d'une pâleur surnaturelle, le teint presque aussi blanc que les cadavres des chevaux...non ...Contient : ombre (8)(...) Pourquoi la créature mythique, symbole du royaume, nous avait-elle menacés ? Comment surtout l'animal légendaire se trouvait-il ici, dans cetteOmbre? Pourquoi étaient-elles plusieurs ? Evidemment, aussi bien Yarick que Robin l'ignoraient. Sylvania et Ebroon seuls nous permettraient peut-être d'ébaucher des réponses. (...)
Impossible de lui prodiguer ici les soins adaptés, il nous fallait trouver rapidement une solution. Je songeais à utiliser mon Atout de l'OmbreTerre, mais renâclai à cette idée. Ebranler maintenant leur conception de l'univers en les confrontant à une civilisation totalement différente était certainement plus qu'ils n'étaient en mesure de supporter. (...)
Je renonçai donc à évoquer cette possibilité à voix haute. Robin proposa finalement la meilleure des solutions en tirant d'un étui l'Atout de sonOmbre. Comme je m'y étais attendue, l'endroit ressemblait singulièrement à Ambre, et par voie de conséquence à l'Ombreque nous venions de quitter. Nous installâmes sur un lit rustique la femme, évanouie peu avant notre départ ; Ebroon quant à lui se laissa tomber à son chevet. (...)
Yarick et moi attendions devant un verre le retour de Robin parti donner quelques directives. Plutôt protecteur ce dernier...De sonOmbre, nous n'aurions vu que cette bâtisse ! Mais nous avions peut-être déjà perdu assez de temps ainsi pour ne pas chercher à en savoir plus. (...)
Nous quittâmes Vernes avant même d'avoir franchi l'entrée de la demeure. Yarick et Robin avaient en effet jugé qu'en conjuguant nos efforts, nous manipulerionsOmbreplus rapidement. Je m'étais évidemment abstenue de tout commentaire. En procédant ainsi, ils risquaient fort de se mettre mutuellement des bâtons dans les roues. (...)
Je les laissai donc procéder, et me concentrai de mon côté, jonglant le plus rapidement possible avec les manipulations. Le résultat me surprit. Nous avancions à traversOmbreà une vitesse étonnante. Peut-être aussi vite que lors de ces épuisantes descentes aux enfers avec l'homme en noir...ou Brand...je ne savais que penser...et l'exaltation du moment teintait d'optimisme cet épineux problème. (...)
Le ciel virait au pourpre quand je focalisai mon attention sur l'illustration de la jeune femme. L'image s'anima lentement, étrangement lentement, s'obscurcit jusqu'à n'être plus qu'uneombremouvante et que parviennent à mes oreilles ces brèves paroles : ' Plus tard ! ' Assez gênée, je passai immédiatement ma main sur la carte. (...)