Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : aspect (14)(...) Avec son marteau, sa pointe d'acier, son aiguille aimantée, son chalumeau et son flacon d'acide nitrique, c'était un homme très fort. A la cassure, à l'aspect, à la dureté, à la fusibilité, au son, à l'odeur, au goût d'un minéral quelconque, il le classait sans hésiter parmi les six cents espèces que la science compte aujourd'hui. (...)
J'aurais été le dernier des quarante élèves que comptait ce petit collège, et indigne de coucher avec eux dans ces armoires à deux compartiments où de plus délicats étoufferaient dès la première nuit. En trois heures j'eus visité non seulement la villa, mais ses environs. L'aspectgénéral en était singulièrement triste. Pas d'arbres, pas de végétation, pour ainsi dire. Partout les arêtes vives des roches volcaniques. (...)
Le lendemain, à cinq heures, nous faisions nos adieux au paysan islandais ; mon oncle eut beaucoup de peine à lui faire accepter une rémunération convenable, et Hans donna le signal du départ. A cent pas de Gardär, le terrain commença à changer d'aspect; le sol devint marécageux et moins favorable à la marche. Sur la droite, la série des montagnes se prolongeait indéfiniment comme un immense système de fortifications naturelles, dont nous suivions la contrescarpe : souvent des ruisseaux se présentaient à franchir qu'il fallait nécessairement passer à gué et sans trop mouiller les bagages. (...)
Chaque pas le confirmait, et je me réjouissais à cette idée de revoir ma petite Graüben. A midi un changement d'aspectse produisit dans les parois de la galerie. Je m'en aperçus à l'affaiblissement de la lumière électrique réfléchie par les murailles. (...)
Plus loin, l'oeil suivait leur masse nettement profilée sur les fonds brumeux de l'horizon. C'était un océan véritable, avec le contour capricieux des rivages terrestres, mais désert et d'unaspecteffroyablement sauvage. Si mes regards pouvaient se promener au loin sur cette mer, c'est qu'une lumière « spéciale » en éclairait les moindres détails. (...)
Notre radeau longea des fucus longs de trois et quatre mille pieds, immenses serpents qui se développaient hors de la portée de la vue ; je m'amusais à suivre du regard leurs rubans infinis, croyant toujours en atteindre l'extrémité, et pendant des heures entières ma patience était trompée, sinon mon étonnement. Quelle force naturelle pouvait produire de telles plantes, et quel devait être l'aspectde la terre aux premiers siècles de sa formation, quand, sous l'action de la chaleur et de l'humidité, le règne végétal se développait seul à sa surface ! (...)
Il faut donc chercher ailleurs la cause de ce phénomène. J'interroge alors l'horizon pur et dégagé de toute brume. Sonaspectn'a pas changé. Mais si ce bruit vient d'une chute, d'une cataracte, si tout cet océan se précipite dans un bassin inférieur, si ces mugissements sont produits par une masse d'eau qui tombe, le courant doit s'activer, et sa vitesse croissante peut me donner la mesure du péril dont nous sommes menacés. (...)
Je me sens particulièrement impressionné, comme l'est sur terre toute créature à l'approche d'un cataclysme. Les « cumulus11 » entassés dans le sud présentent unaspectsinistre ; ils ont cette apparence « impitoyable » que j'ai souvent remarquée au début des orages. (...)
Au loin les nuages ressemblent à de grosses balles de coton amoncelées dans un pittoresque désordre ; peu à peu ils se gonflent et perdent en nombre ce qu'ils gagnent en grandeur ; leur pesanteur est telle qu'ils ne peuvent se détacher de l'horizon ; mais, au souffle des courants élevés, ils se fondent peu à peu, s'assombrissent et présentent bientôt une couche unique d'unaspectredoutable ; parfois une pelote de vapeurs, encore éclairée, rebondit sur ce tapis grisâtre et va se perdre bientôt dans la masse opaque. (...)
mais que j'aperçoive enfin les rochers d'un rivage, quand notre radeau devrait s'y briser en mille pièces ! » Ces paroles ne sont pas achevées que l'horizon du sud change subitement d'aspect. Les vapeurs accumulées se résolvent en eau, et l'air, violemment appelé pour combler les vides produits par la condensation, se fait ouragan. (...)
Pendant un mille, nous avions côtoyé les rivages de la mer Lidenbrock, quand le sol changea subitement d'aspect. Il paraissait bouleversé, convulsionné par un exhaussement violent des couches inférieures. En maint endroit, des enfoncements ou des soulèvements attestaient une dislocation puissante du massif terrestre. (...)
Les rochers, les montagnes lointaines, quelques masses confuses de forêts éloignées, prenaient un étrangeaspectsous l'égale distribution du fluide lumineux. Nous ressemblions à ce fantastique personnage d'Hoffmann qui a perdu son ombre. (...)
Sa base disparaissait dans une véritable corbeille d'arbres verts, parmi lesquels je distinguai des oliviers, des figuiers et des vignes chargées de grappes vermeilles. Ce n'était point l'aspectdes régions arctiques, il fallait bien en convenir. Lorsque le regard franchissait cette verdoyante enceinte, il arrivait rapidement à se perdre dans les eaux d'une mer admirable ou d'un lac, qui faisait de cette terre enchantée une île large de quelques lieues, à peine. (...)
m'écriai-je, un habitant de cette heureuse contrée ! » C'était une espèce de petit pauvre, très misérablement vêtu, assez souffreteux, et que notreaspectparut effrayer beaucoup ; en effet, demi-nus, avec nos barbes incultes, nous avions fort mauvaise mine, et, à moins que ce pays ne fût un pays de voleurs, nous étions faits de manière à effrayer ses habitants. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...