Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : dîner (11)(...) I Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car ledînercommençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des hommes, va pousser des cris de détresse. (...)
s'écria la bonne Marthe stupéfaite, en entrebâillant la porte de la salle à manger. - Oui, Marthe ; mais ledînera le droit de ne point être cuit, car il n'est pas deux heures. La demie vient à peine de sonner à Saint-Michel. (...)
Le professeur ne vint pas. C'était la première fois, à ma connaissance, qu'il manquait à la solennité dudîner. Et queldîner, cependant ! Une soupe au persil, une omelette au jambon relevée d'oseille à la muscade, une longe de veau à la compote de prunes, et, pour dessert, des crevettes au sucre, le tout arrosé d'un joli vin de la Moselle. Voilà ce qu'un vieux papier allait coûter à mon oncle. (...)
Dans mon opinion, cela ne présageait rien, sinon une scène épouvantable quand mon oncle trouverait sondînerdévoré. J'en étais à ma dernière crevette, lorsqu'une voix retentissante m'arracha aux voluptés du dessert. (...)
s'écria Marthe en accourant au bruit de la porte de la rue qui, violemment refermée, venait d'ébranler la maison tout entière. - Oui ! répondis-je, complètement parti ! - Eh bien ! et sondîner?fit la vieille servante. - Il ne dînera pas ! - Et son souper ? - Il ne soupera pas ! - Comment ? (...)
« Quelle heure est-il donc ? demanda-t-il après quelques instants de silence. - Trois heures, répondis-je. - Tiens ! mondînera passé vite. Je meurs de faim. A table. Puis ensuite... - Ensuite ? - Tu feras ma malle. - Hein ! (...)
Après une bonne promenade, lorsque je rentrai dans la maison de M. Fridriksson, mon oncle s'y trouvait déjà en compagnie de son hôte. X Ledînerétait prêt ; il fut dévoré avec avidité par le professeur Lidenbrock, dont la diète forcée du bord avait changé l'estomac en un gouffre profond. (...)
Cette importante conversation se termina quelques instants plus tard par de chaleureux remerciements du professeur allemand au professeur islandais. Pendant cedîner, mon oncle venait d'apprendre des choses importantes, entre autres l'histoire de Saknussemm, la raison de son document mystérieux, comme quoi son hôte ne l'accompagnerait pas dans son expédition, et que dès le lendemain un guide serait à ses ordres. (...)
Fridriksson n'était pas au nombre des convives ; j'appris plus tard que le gouverneur et lui se trouvaient en désaccord sur une question d'administration et ne se voyaient pas. Je n'eus donc pas l'occasion de comprendre un mot de ce qui se dit pendant cedînersemi-officiel. Je remarquai seulement que mon oncle parla tout le temps. Le lendemain 15, les préparatifs furent achevés. (...)
s'écria le professeur. Nous avons le temps d'aller et de revenir, et avec ce qui restera je veux donner un granddînerà tous mes collègues du Johannaeum ! » J'aurais dû être habitué, depuis longtemps, au tempérament de mon oncle, et pourtant cet homme-là m'étonnait toujours. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...