Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : fou (11)(...) Je remuai la tête de haut en bas. Il secoua la sienne avec une sorte de pitié, comme s'il avait affaire à unfou. Je fis un geste plus affirmatif. Ses yeux brillèrent d'un vif éclat ; sa main devint menaçante. (...)
Devais-je prendre au sérieux sa résolution d'aller au centre du massif terrestre ? Venais-je d'entendre les spéculations insensées d'unfouou les déductions scientifiques d'un grand génie ? En tout cela, où s'arrêtait la vérité, où commençait l'erreur ? (...)
crois-tu donc, ignorant, qu'on se rende si facilement en Islande ? Si tu ne m'avais pas quitté comme unfou, je t'aurais emmené au Bureau-office de Copenhague, chez Liffender et Co. Là, tu aurais vu que de Copenhague à Reykjawik il n'y a qu'un service. (...)
Pendant cette journée les fournisseurs d'instruments de physique, d'armes, d'appareils électriques s'étaient multipliés. La bonne Marthe en perdait la tête. « Est-ce que monsieur estfou? » me dit-elle. Je fis un signe affirmatif. « Et il vous emmène avec lui ? » Même affirmation. « Où cela ? (...)
Hans et ses compagnons, assis sur des morceaux de lave, le regardaient faire ; ils le prenaient évidemment pour unfou. Tout à coup mon oncle poussa un cri ; je crus qu'il venait de perdre pied et de tomber dans l'un des trois gouffres. (...)
A ma grande stupéfaction, il l'approcha de mes lèvres : « Bois », fit-il. Avais-je bien entendu ? Mon oncle était-ilfou? Je le regardais d'un air hébété. Je ne voulais pas le comprendre. « Bois », reprit-il. Et relevant sa gourde, il la vida tout entière entre mes lèvres. (...)
XXIII Pendant une heure j'imaginai dans mon cerveau en délire toutes les raisons qui avaient pu faire agir le tranquille chasseur. Les idées les plus absurdes s'enchevêtrèrent dans ma tête. Je crus que j'allais devenirfou! Mais enfin un bruit de pas se produisit dans les profondeurs du gouffre. Hans remontait. La lumière incertaine commençait à glisser sur les parois, puis elle déboucha par l'orifice du couloir. (...)
- Oui. Nous ne sommes pas revenus à la surface du globe ? - Non, certes ! - Alors il faut que je soisfou, car j'aperçois la lumière du jour, j'entends le bruit du vent qui souffle et de la mer qui se brise ! (...)
» En même temps, je me sens saisir vigoureusement par la main de Hans. Sans lui, sous l'empire de mon rêve, je me précipitais dans les flots. « Est-ce qu'il devientfou? s'écrie le professeur. - Qu'y a-t-il ? dis-je enfin, en revenant à moi. - Es-tu malade ? - Non, j'ai eu un moment d'hallucination, mais il est passé. (...)
Je crois que nous ne sortirons pas par où nous sommes entrés. » Je regardai le professeur avec une certaine défiance. Je me demandai s'il n'était pas devenufou. Et cependant « il ne savait pas si bien dire. » « Allons déjeuner », reprit-il. Je le suivis sur un cap élevé, après qu'il eut donné ses instructions au chasseur. (...)
- Je le pense, dit le professeur en souriant, et c'est ce qui peut nous arriver de plus heureux ! » De plus heureux ! Mon oncle était-il donc devenufou? Que signifiaient ces paroles ? Pourquoi ce calme et ce sourire ? « Comment ! m'écriai-je, nous sommes pris dans une éruption ! (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...