Annexe : Les chapitres manquants des Aventures d'Arthur
Gordon Pymsur Les Editions sans Détour au format
Contient : obscurité (9)(...) Malheureusement la lumière qui provenait de l'issue derrière nous ne s'infiltrait guère loin dans la structure et nous ne disposions ni l'un ni l'autre du moindre moyen de produire une flamme, pas plus que d'un quelconque combustible pour l'entretenir. Nous avançâmes avec une grande prudence, habituant nos yeux à l'obscuritégrandissante. Nous fûmes bientôt sous le niveau de la mer, car l'air était aussi moite qu'on l'aurait imaginé. (...)
Il s'avança de quelques pas audelà du coude, vers un point visible de lui seul. Il s'effaça dans l'obscurité, puis j'entendis un juron, ainsi que le bruit d'objets que l'on déplace. Je ne parvenais pas distinguer quoi que ce soit, jusqu'à ce qu'une pâle lueur verdâtre apparaisse. (...)
Quelle que soit la cause du mouvement de notre engin, sa mise en branle ne requérait aucun effort de notre part et les parois défilaient trop rapidement pour que leur examen pût nous fournir le moindre indice. L'obscuriténous entourait de tous côtés, à peine rompue par la lumière blafarde et spectrale de notre lanterne. (...)
Bercé par la caresse monotone de l'air, je sombrais bientôt dans les bras accueillants de Morphée. Je m'éveillais dans l'obscuritécomplète. Je n'entendis rien d'autre que le sifflement régulier de l'air puis, au terme d'une angoissante minute, la respiration lente et difficile de Peters. (...)
La clarté qu'elle produisait avait beau être des plus écoeurantes, elle me semblait moins difficile à supporter que l'obscuritéécrasante qui nous entourait alors. Limité au seul sens du toucher, je parvins à atteindre la proue de notre vaisseau et trouvais le pieu sur lequel pendait la lanterne. (...)
Nous bondîmes sur notre embarcation de pierre qui replongea immédiatement dans son interminable boyau. Mais notre trajet dans l'obscuritéfut cette fois bien plus bref. Après trois ou quatre heures au plus, le voyage cessa et la plateforme se rangea le long d'un autre quai d'embarquement. (...)
N'ayant guère d'autre choix, nous empruntâmes cet étrange passage. A l'exception de notre lanterne, l'obscuritéy était totale, et aucun point de repère sur la surface grise et uniforme des parois ne nous offrait la possibilité de mesurer le temps écoulé ou la distance parcourue sur cette rampe. (...)
Remarquant un grand nombre de concrétions de pierre brisées et éparpillées en ce lieu, Dirk Peters y dissimula immédiatement notre lanterne, nous plongeant en un clin d'oeil dans l'obscurité. Puis nous nous faufilâmes, aussi prestement que possible sans briser le silence, vers l'embrasure voûtée, avec l'intention d'assister à l'arrivée de l'intrus. (...)
J'avais la sensation de m'affaiblir à chaque pas. Vredenburgh menait la marche dans le tunnel qui replongeait dans une semiobscuritéau fur et à mesure que nous nous éloignions de l'effrayante source de lumière. Nous marchâmes pendant une journée avant d'atteindre la fin du tunnel et la surface de l'île, près de la mer bouillante. (...)Voici les 14 pages des chapitres manquants des aventures de Gordon Pym : 22 mars - Les ténèbres s'étaient sensiblement épaissies et n'étaient plus tempérées que par la clarté des eaux, réfléchissant le rideau blanc tendu devant nous. Une foule d'oiseaux gigantesques, d'un blanc livide, s'envolaient incessamment de derrière le singulier voile, et leur cri était le sempiternel Tekelili ! qu'ils poussaient en s'enfuyant devant nous. Sur ces entrefaites, NuNu remua un peu dans le fond du bateau ...