Annexe : Les chapitres manquants des Aventures d'Arthur
Gordon Pymsur Les Editions sans Détour au format
Contient : pied (8)(...) XXVI : Ainsi tirés de notre état de transe passive, Peters et moimême saisîmes les avirons au fond du canot et ramâmes puissamment, tentant de nous diriger vers l'imposante silhouette. Nous ne pouvions déterminer précisément ce qui se tenait aupiedde la statue, mais c'était, quoi qu'il arrive, plus attrayant que le trépas par noyade ou écrasement promis par la cataracte. (...)
Nous n'avions pu discerner cette terre auparavant par faute de la vapeur ambiante et du fait qu'elle était d'un blanc quasi immaculé, sans aucun doute à cause des épais dépôts de substance cendreuse. Peters était solidement accroché à la jambe de l'idole, me permettant de monter sur l'énormepied, puis je tins l'embarcation afin qu'il puisse s'élancer vers l'autre membre. Les embruns étaient extrêmement douloureux, car l'eau était si chaude que même de minuscules gouttes provoquaient des cloques. (...)
Le quai était au niveau de notre plateforme, aussi futce une chose des plus naturelles de simplement y prendrepied, ce qui stoppa immédiatement la progression de l'embarcation. Nous nous trouvions sur le seuil d'un labyrinthe de tunnels rayonnant dans toutes les directions. (...)
Je retrouvai mes esprits, craignant plus la violence de Peters que le baiser de la mort, et me traînai à nouveau péniblement sur la piste. Bientôt, nous fûmes parvenus aupieddu phare terrifiant et nous y découvrîmes, creusée dans la neige, une rampe d'accès qui menait directement au sein de la tour environnée de vapeur. (...)
Nous dégringolâmes le long de la rampe d'accès, à moitié aveuglés, et totalement déments, jusqu'à ce que monpiedheurte quelque obstacle déposé sur le trajet et que je ne m'écroule à nouveau de tout mon long. Peters me gratifia d'un vigoureux coup depieddans les côtes, avant s'interrompre brusquement, le visage soudain tordu de rage et de terreur. (...)
J'étais, tout comme Peters, paralysé d'horreur devant notre impuissance tandis que le pauvre malheureux était poussé lentement, le long de la plateforme inclinée, la tête la première, vers une fosse s'ouvrant aupiedde l'épouvantable autel. Subitement, d'horribles hurlements retentirent ; d'atroces cris qu'un homme ne profère que sous les tortures les plus douloureuses qui se puissent concevoir. (...)
Suivie uniquement par les hurlements atroces et s'affaiblissant, la Chose progressait avec une lente décontraction, portant sa lanterne rougeâtre à pas traînants vers la rampe, en direction des étages supérieurs. C'est alors que Peters, remuant maladroitement sa large carrure, posa lepiedsur quelque chose qui céda dans un craquement sourd. Instantanément, la Chose interrompit son ascension et se tint immobile, écoutant les bruits alentours avec une évidente concentration. (...)Voici les 14 pages des chapitres manquants des aventures de Gordon Pym : 22 mars - Les ténèbres s'étaient sensiblement épaissies et n'étaient plus tempérées que par la clarté des eaux, réfléchissant le rideau blanc tendu devant nous. Une foule d'oiseaux gigantesques, d'un blanc livide, s'envolaient incessamment de derrière le singulier voile, et leur cri était le sempiternel Tekelili ! qu'ils poussaient en s'enfuyant devant nous. Sur ces entrefaites, NuNu remua un peu dans le fond du bateau ...