Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : pied (15)(...) - Pose le dans le chariot, on va le soigner ! Toi, tu vas bien ? - Ouais... Je le pose dans le chariot, aupiedde Brume qui nous observe d'un air doucement terrifié. - Tu saignes ! C'est Rude Automne. - Juste le sang d'OEil Vert. (...)
Quelque chose en moi dû les marquer, car ils me proposèrent de m'embaucher si mes parents décédaient malgré tout. Je hochais la tête et reparti le jour même. Le retour se fit sous la pluie, apied, sous une chaleur imbibée accablante. Lorsque je revins, quatre jours plus tard, épuisé, mes parents étaient morts évidemment. (...)
Un témoignage de la folie qui existe au-delà du monde des hommes. Je longe la neige qui longe elle-même la faille, veille à ne pas y mettre unpied. Parfois, le vent souffle à travers la faille, et sans un bruit, de la neige en est projetée et retombe doucement. (...)
Je voudrais prendre encore un moment de repos, mais ma gourde d'eau est vide et la lune est presque pleine et il est mauvais d'errer près du domaine du Beau Peuple à ce moment. Je prends une inspiration profonde, et je mets unpiedsur la neige. Rien ne se passe. Tout va bien. Un autre pas. On raconte de nombreuses histoires sur cet endroit. (...)
J'arrive au bord de la zone de glace, elle est légèrement recouverte de neige, mais elle est essentiellement opaque, comme certains étangs en hiver. Je me donne une chance sur deux, plus si je suis assez rapide. Je lève unpiedet le pose sur la glace. Elle semble tenir. Je donne un coup prudent, le bruit de l'impact est sourd, c'est bon signe. (...)
Tout est calme. Même les oiseaux sont silencieux. Je n'entends que le bruit du vent, inquiétant. Je pose le secondpieden retenant mon souffle, rien ne cède. Je respire. J'avance prudemment, calmement, sans précipitation. (...)
Je lâche à nouveau celui avec lequel je lutte et dévie les coups de griffes. Je riposte vite cette fois-ci et je décoche un coup depieddans le ventre de l'un d'eux. Je sens des côtes pareilles à celle d'un ours céder sous la puissance du coup et le monstre est projeté dans les ténèbres illuminées par la lumière émanant de moi. (...)
Sa gueule se fait béante, elle me goberait d'un seul coup si le fleuve de pouvoir et du tonnerre ne m'animais pas et ne m'aidais pas à empêcher sa gueule de se fermer En un éclair, la Princesse Bleue bondit, non vole plutôt, et se pose sur la tête de la bête, son épée vient la frapper entre ses deux yeux, faisant voler des éclats d'écailles de glaces et neiges blanche. La langue du serpent vient me fouetter, je la bloque d'unpiedcontre sa gorge, et la bête se dresse, se ruant soudain vers le plafond, tentant de m'écraser. Je hurle un avertissement à la Princesse bleu. (...)
C'est l'instant d'après que je commets mon erreur. Je m'avance pour saisir le pain trop rapidement, trop sûr de moi, monpieds'entrave dans quelque chose, je manque de tomber, mes mains s'agrippent à un mur tout proche et m'évite la chute, mais le mal est fait : une bonne demi-douzaine de cloche en bronze, du genre de celles que les riches fermiers mettent autour du cou des bêtes de leurs troupeaux, se mettent à sonner avec traîtrise et fracas. (...)
Sans m'arrêter, j'arrache au passage une cuisse de poulet, prend quelques patates et des légumes de l'autre et je m‘engouffre dans la cuisine, espérant trouver un accès aux quartiers du Seigneurs. La cuisine est somptueusement équipée, je la balaie du regard lorsque tout à coup, monpiedglisse, comme si j'avais mis lepiedsur de la glace et la chute m'entraîne à l'intérieur de la pièce. Je tente de me remettre debout, en vain, je suis aussi ridicule qu'un chien sur un lac gelé. (...)
Au milieu de la grande salle ornementée d'inscriptions en langue ancienne, trône la statue d'un dragon de jade bleu, elle est entourée de cinq soldat armés depieden cap, derrière eux, se tient un homme masqué, protégé d'une armure d'acier immaculée réfléchissante comme un miroir, les épaules couvertes d'une cape noire, aux longs cheveux tombant en une cascade de blancheur neigeuse dans son dos, et son regard, bleu et glacé comme la mort se fixe sur moi avant d'exploser dans une frénésie d'éclair. (...)
La sueur froide s'y met à ruisseler avec le sang. Je regarde autour de moi rapidement, l'air bouge tout près de moi. Je lui expédie unpiedaccompagné d'un torrent de pouvoir. La puissance du coup soulève toute la poussière des lieux. En vain. (...)
Je franchis les portes du harem en titubant, laissant dans mon sillage des flaques de sang. De l'autre coté, dans le couloir situé aupiedde l'escalier, des soldats m'attendent, armés et nombreux. Ils reculent rapidement devant moi lorsque je jette le corps de leur maître Seigneur des Hauts Vents à leurs pieds. (...)
Je te pardonne, mais je ne peux pas t'emmener. Je joue des éperons, le cheval se met en route. Elle me suit àpiedtant bien que mal. - Mais, où vas-tu aller ? Je ne la regarde pas. - Plus au nord, dis-je, de l'autre coté du fleuve noir, dans le pays des morts, pour retrouver ma femme et mon fils. (...)