Duels et conséquences
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Contient : yeux (33)(...) " Ses mains tremblaient lorsqu'elle reposa la lettre, ses lèvres étaient sèches. Nul besoin de signature. Leursyeuxse croisent, aussi tranchants que des lames. Un éclair vert et un éclair bleu se rencontrent et s'affrontent. (...)
Le maître d'armes secoua la tête, vida d'un trait son gobelet et en reprit immédiatement un autre, puis un autre et encore un, dans le vain espoir de s'enivrer. Mais elle n'était jamais saoule. Jamais. Lesyeuxbrouillés, elle tritura quelques minutes les objets posés devant elle, puis les reposa rageusement devant elle. (...)
Frédéric était arrivé, quelques minutes plus tard et lui avait tendu son arme : " Camille, " avait-il dit, " c'est indigne de toi... Mon père m'a dit un jour que le fils d'un soldat ne doit jamais pleurer. Es-tu l'enfant d'un capitaine ou d'un drapier ? " Elle avait levé lesyeuxvers lui et répondu, en bredouillant : " D'un... d'un capitaine ! " Il avait hoché la tête. " La fille d'un capitaine ne pleure jamais. (...)
Ils sont perdus... Un hennissement déchire l'atmosphère. Un cavalier rentre dans l'arène. Il est vêtu de la tabarde des Rose et Croix. Sesyeuxverts brillent dangereusement, alors qu'il charge les derniers mercenaires... Deux jours s'étaient écoulés depuis qu'elle avait reçu la lettre. (...)
- Désolée, " répondit Camille en exécutant un enveloppement, qu'elle fit immédiatement suivre d'une prise de fer en sixte. Elle se retrouva à moins d'un pas de Gabriel, qui plongea lesyeuxdans les siens. Desyeuxverts. Il fait beau et chaud. Les tilleuls sont en fleurs et dégagent des effluves printanières. Jean est face à elle, dans l'allée du parc et la regarde, encore incrédule. (...)
Elle seule paraît ne pas partager l'excitation générale. Elle seule, parmi cette nuée de nobliaux, sait ce qui se trame réellement. Sesyeuxémeraude rencontrent un court instant ceux de sa fille... Une sensation de brûlure la ramena à la réalité. (...)
La courtisane félicita son champion, lui remit une bourse et, après avoir ordonné à son suivant de l'aider à monter en selle, se lança au petit galop sur la route de Charousse. Camille n'avait pas bougé. Elle contemplait sa blessure, lesyeuxdans le vague et paraissait ne pas avoir conscience de ce qui l'entourait. " Madame... " Elle sursauta, releva la tête. (...)
Gabriel d'Echiny, compagnon de Valroux et maître dans le style Boucher, avait de longs cheveux châtain, desyeuxgris vert bordés de cils épais, une bouche généreuse et portait une petite cicatrice sur la pommette droite. (...)
" Fière allure ", " grande duelliste ", " spectaculaire ", étaient les mots qui revenaient le plus souvent dans la bouche des gens lorsqu'ils parlaient d'elle. Et à quoi avait-il été confronté ? Une femme au visage blême et tiré, auxyeuxcernés, aux cheveux sales et à peine coiffés, qui paraissait bien plus que son âge et était aussi lente qu'un paysan eisenör. (...)
Tu en fais une tête, aujourd'hui ! Que t'arrive-t-il ? " Il avisa son poignet blessé et écarquilla lesyeuxde stupeur. " C'est une blessure de duel, ça ! - En effet. - Toi ? Toi tu as perdu un duel ? Je comprends pourquoi tu es dans cet état, je... - Laisse tomber, Xavier " coupa abruptement le maître d'armes. (...)
Le maître d'armes était toujours à sa place, un verre de vin vide devant elle. Elle est dans un petit boudoir richement décoré, assise à côté de sa mère. Celle-ci, lesyeuxrougis par les larmes, lui tend un petit médaillon, ainsi qu'une dizaine de feuilles couvertes d'une écriture fine et élégante. (...)
Elle l'avait désarmé en un tour de main et, avant qu'il ne parvienne à s'échapper en usant de la magie Porté, lui avait planté la pointe de sa rapière entre les deuxyeux. " A quoi bon, tout ceci ? " murmura Camille. Elle retourna sur sa couche et tâcha tant bien que mal de se rendormir. (...)
- Est-il beau ? - Qui donc ? " demanda Camille. " Gabriel d'Echiny... C'est votre soupirant ? " Camille leva lesyeuxau ciel, exaspérée. " Oui à la première question, non à la deuxième ! " Elle apposa son sceau sur l'enveloppe et la lui tendit. (...)
" Je me demande ce qu'il veut vraiment " marmonna-t-elle entre ses dents. " Je ne suis pas de très bonne compagnie, en ce moment... " Sesyeuxse posèrent sur le petit coffret de bois noir, près duquel était posée la missive de James Weller. (...)
" Voyant que la spectaculaire femme blonde était d'humeur communicative, Marinette osa une autre question : " Avez-vous été mariée ? " Camille ouvrit de grandsyeux. Instinctivement, la jeune fille fit un pas en arrière, mais ses craintes étaient vaines, car son interlocutrice éclata de rire ; un rire chaleureux et franc. (...)
La pièce connaissait un franc succès parmi la bourgeoisie de Charousse et l'on murmurait que certains nobles de la Cour étaient venus la voir incognito pour en parler ensuite à L'Empereur... Que ces rumeurs soient fondées ou non, l'entrée du théâtre grouillait de monde : marchands, bourgeois, mousquetaires en permission, courtisanes et femmes de lettres aux manières éthérées s'y pressaient déjà lorsque Camille arriva sur place. Avant de descendre du carrosse, elle ferma lesyeux, se concentra quelques instants - le temps de graver en lettres de feu le mot " panache " dans son esprit - et descendit de l'équipage. (...)
Mon coeur se consume pour une belle indifférente et je suis prêt à tous les sacrifices si cela peut la conduire à porter sesyeuxde braise sur ma pauvre personne... - Si cela peut la conduire dans ton lit, plutôt ! " rétorqua-t-elle avec un rire amusé. (...)
Tranquillement, posément, il avança vers eux. Paralysée, incapable de réagir, le maître d'armes ne parvenait pas à détacher lesyeuxdes siens. Instinctivement, Gabriel la prit par la taille et mit la main sur le pommeau de sa rapière. (...)
Celui-ci lui tendit une chaise, l'aida à s'installer et poussa le pain, le fromage, le beurre et le jambon devant elle. Elle commença à manger en silence, puis leva lesyeuxvers lui. " Je suis désolée... - Vous l'êtes à chaque fois que nous nous voyons. Voulezvous du vin ? (...)
Elle fit le tour des pièces, apparemment il s'agissait plus d'un oubli de sa part que d'une intrusion. Soulagée, elle s'apprêtait à aller se changer lorsque sesyeuxfurent attirés par un petit objet brillant, sur le parquet. " Le médaillon ! " Elle le ramassa et ce ne fut qu'en se relevant qu'elle s'aperçut que les lettres confiées par sa mère ainsi que la missive de son frère avaient disparu. (...)
" Elle fronça les sourcils. " Sauf votre respect, madame s'il est de vos amis, je trouve qu'il avait desyeuxd'assassin... - Pierre. " lâcha Camille. " Cette vermine ! Pourquoi l'as-tu laissé passer ? - Il m'a fait peur... " avoua Marinette. (...)
" Sans perdre plus de temps, aidée par sa domestique, le maître d'armes se déshabilla, ôta son corset et revêtit des pantalons et un pourpoint dans les tons pourpres, ornés de motifs plus clairs, ainsi qu'une chemise assortie. Puis elle se munit de sa main-gauche et de sa rapière. Marinette ne la quittait pas desyeux, tout en se mordillant les lèvres. Camille finit par s'en apercevoir. Elle jeta un coup d'oeil vers la fenêtre. (...)
Alors elle se tourna vers l'adolescente : " Veux-tu m'accompagner ? " La jeune fille écarquilla lesyeuxde surprise et s'exclama : " Oui ! Oui mais... " Sans lui laisser le temps de finir, le maître d'armes lui désigna des vêtements qui gisaient, épars, sur le lit : " Ca devrait être à ta taille. (...)
Elle déchanta vite lorsque le maître d'armes entreprit de seller son cheval, un étalon couleur d'ébène, à la musculature impressionnante, au chanfrein large et convexe et auxyeuxméchants, cerclés de blanc. Pendant que sa cavalière le sanglait, il tenta au moins trois fois de la mordre, découvrant une dentition jaunâtre et peu appétissante. (...)
Ils étaient armés d'épées bâtardes et donnaient le sentiment de savoir s'en servir. Un lent sourire s'inscrivit sur les lèvres de Camille. Elle plissa lesyeux, exécuta quelques moulinets avec son épée afin de les impressionner et dans un même mouvement, se fendit, para une attaque qui venait sur la droite, plongea sa main-gauche dans le ventre d'un de ses adversaires et en transperça un autre de part en part. (...)
Pendant ce temps, Onyx et Marinette affrontaient quatre autres brutes : l'adolescente avait réussi à trouver son équilibre sur la selle, dégainé sa dague et, une lueur d'excitation dans lesyeux, s'employait à faire le vide autour d'elle, fortement aidée par l'étalon castillan. Un des hommes réussit à approcher et tenta de la déséquilibrer, en s'accrochant à sa cuisse, un sourire goguenard aux lèvres. (...)
" Elle se retourna d'un bloc. Pierre était là, vêtu de brun, comme à son habitude. Une lueur mauvaise brillait dans sesyeux. Dans sa main, il tenait négligemment un paquet de lettres entourées par un ruban jaune. " Paperasse intéressante ! (...)
" Votre naïveté m'étonnera toujours, cousin ! " termina Camille avec une lueur moqueuse au fond desyeux. Alors elle émit un sifflement aigu. Aussitôt, l'une des brutes qui tenait Marinette beugla comme un supplicié et la lâcha, avant de tomber sur le sol, la cheville déchiquetée par les dents du cheval " mort ". (...)
Les deux adversaires se trouvaient à présent au corps-à-corps. Camille esquissa une parade de sa main gauche ; il la bloqua. Leursyeuxse rencontrèrent. La tension entre eux était presque palpable. " La deuxième leçon ? " murmura Camille entre ses dents. (...)
Le bourreau de la Bastide fera très bien les choses! - Mais votre frère est vivant ! " s'écria Pierre, lesyeuxfixés derrière elle. Instinctivement, elle se retourna. Face à elle, chancelant mais de nouveau sur pied, se tenait James, soutenu par un Gabriel encore mal réveillé, mais assez content de lui. (...)
Avant qu'il ne puisse lui lancer sa dague dans le dos, Marinette avait agi. Il gisait à présent dans une flaque de sang, un couteau planté entre les deuxyeux. Hésitante, Camille regarda à nouveau son frère, rencontra son regard émeraude et sourit. Une larme roula doucement sur sa joue. (...)
Mais ce jour-là, elle montait son propre cheval - cadeau de Camille - un magnifique hongre pommelé et portait ses propres vêtements, des pantalons et une chemise dans les tons verts, assortis à sesyeux. Elle leva la tête et lut à mi-voix les mots gravés sur les pierres : " Ce qui compte, dans un duel, ce n'est pas toujours de gagner, mais c'est... le panache ! (...)Le cliquetis des armes résonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent ...