Cil
sur La Page à Papat
Cette nouvelle de Cugel L'Astucieux, intitulée CIL, se situe aprés le chapitre , 'Le monde Supèrieur'. Lugubre et languissante, la nuit s'avançait sur les terres en friche du septentrion comme le sang qui s'écoule d'un animal à l'agonie. Le crépuscule surprit Cugel alors qu'il traversait péniblement un marais salant. Dans la sombre lumière rouge de l'aprês-midi, il s'était égaré, il avait d'abord gravi une pente douce, puis rencontré un sol humide avant de s'enfoncer dans un terrain spongieux ...Contient : yeux (12)(...) Ils étaient ouverts : des têtes, vissées sur des épaules et des bras nus, regardaient droit devant elles. Les créatures avaient des visages ronds et pâles, aux joues tendres, auxyeuxbleu-gris encadrés de touffes de cheveux clairs. Elles trempaient leurs doigts dans l'eau et tiraient des gouttes un fil qu'elles tissaient avec adresse pour en faire une étoffe fine et délicate. (...)
Cugel resta dans la même position et se mit à siffler un air qu'il avait entendu à la fête d'Azenomeï. A ce moment, le coquillage qui se trouvait tout au bout du rocher entrouvrit sa coquille et desyeuxfixèrent Cugel d'un air, interrogateur. Ce dernier siffla encore une ou deux mesures avant de se remettre à parler : - Ouvrez vos coquilles ! (...)
Un étranger vous parle et attend avec angoisse qu'on lui indique la route pour Cil entre autres choses d'importance ! A son tour, une autre créature entrebailla sa coquille : à l'intérieur, une autre paire d'yeuxbrillait dans l'ombre. - Peut-être ne savez-vous rien ? railla Cugel. Peut-être ne connaissez-vous rien ? (...)
Cugel empoigna la créature qui poussait des cris stridents et la ieta au loin sur la plage. Elle resta étendue, lesyeuxfixés sur lui, sa tête et ses bras menus mêlés à ses entrailles. D'une voix faible, elle dit : - Pourquoi m'avoir traitée de la sorte ? (...)
- Vous refusez de satisfaire ma curiosité. A mon tour maintenant de décevoir vos ambitions insolentes. Slaye tourna lesyeuxvers le cap où de blanches murailles miroitaient à travers les arbres. - Tout est clair à présent. (...)
En enfilant sa veste, il frôla l'amulette à son poignet, et appuya sur une escarboucle. Un gémissement poignant s'éleva des profondeurs souterraines. Le valet sursauta, terrorisé et sesyeuxse posèrent sur l'amulette. Il resta bouche bée, puis devint obséquieux : - Mon cher Seigneur, si J'avais su qui vous étiez, je vous aurais conduit vers les suites royales et vous aurais apporté les plus belles parures - Je ne me plains pas, répliqua Cugel, quoique le linge soit un peu élimé. (...)
Cugel alla vers elle, sûr de lui, s'arrêta et fit un bref salut. Derwe Coreme le considéra d'un air de soumission lugubre, lesyeuxfixés sur l'amulette. Elle respira profondément : - A qui ai-je l'honneur ? - Mon nom n'a pas d'importance, dit Cugel. (...)
Et Cugel pressa une escarboucle, provoquant un cri de désespoir tellement profond que le service de cristal s'entrechoqua sur la table. Derwe Coreme cligna desyeuxet sa bouche se tordit. Elle parla d'une voix dure : - Je crains que vous n'ayez pas saisi le sens de mes actes. (...)
Cugel dévisagea Derwe Coreme, en fronçant les sourcils. Elles avait l'air aussi ahurie que Yodo. Elle tourna lesyeuxvers lui: - Pourquoi avez-vous empoisonné Yodo? - C'est vous qui l'avez empoisonné, répondit Cugel, N'avez-vous pas ordonné de mettre du poison dans le vin ? (...)
Détruis ce monstre noir ! D'un vert aquatique, Vanilla était court sur pattes et large d'épaules, avec desyeuxcomme deux points écarlâtes lumineux. Il se jeta sur l'autre démon et le rugissement terrible du corps à corps déchira l'air, il était impossible de suivre du regard ce combat frénétique. (...)
Derwe Coreme fut projettéc dans un coin où Cugel la rejoignit en rampant, il la trouva, la mine décomposée, le regard hagard, à demi consciente mais totalement privée de volonté. Cugel lui brandit l'amulette devant lesyeux. - Déchiffre les runes ! Invoque les noms, je les essaierai un à un ! Vite, il y va de notre vie ! (...)
Faites donc. Je vous en défie. Si vous voulez la vie sauve, eh bien ... l'amulette ! Cugel baissa lesyeuxsur Derwe Coreme. - Qu'adviendra-t-il d'elle ? - Vous serez bannis tous les deux. Et maintenant, l'amulette, car voici le démon. (...)