Le jeu de rôle : entre dimension sacrée et manifestation
de nos archétypes ?sur Studio09 au format
Contient : religions (7)(...) Cet auteur est toujours une référence, bien que nécessairement critiqué, car son travail de portée universelle sur lesreligionsa permis d'en dégager les grands principes. Quel est le rapport entre le jeu de rôle et le religieux ? (...)
Ces mythes, imaginés dès le Paléolithique, ont été véhiculés, altérés, transformés et transmis oralement de générations en générations par les chamanes (étymologiquement le chamane est « celui qui sait2 »). Le chamane n'est pas un prêtre (fonction propres auxreligionsdu Livre), mais quelqu'un qui entre en relation avec l'invisible ; il est une interface avec les esprits et leur monde. (...)
Il est le lien entre le « sacré » (le monde de l'invisible et de l'incontrôlable) et le « profane » (le monde sensible). Les pratiques religieuses des cultures de chasseurs-cueilleurs (et desreligionsrévélées) ont des similitudes avec le jeu de rôle : présence d'un intercesseur qui « sait », d'un univers imaginaire, de participants initiés (puisque membre d'un groupe pratiquant « ce » jeu), d'un espace et d'un temps du jeu en rupture avec le quotidien, etc. (...)
Le jeu de rôle reste avant tout un jeu, mais nous avons vu ici qu'il est loin d'être un divertissement banal, dont les racines sont aussi anciennes que l'Homme. Rémy Valat. 1Mircéa Eliade (1907-1986) était un historien desreligions, un philosophe, un philologue et un spécialiste des mythes. Ses travaux en histoire comparée, servis par une connaissance encyclopédique des textes sacrés desreligionstraditionnelles lui ont permis de définir le phénomène religieux. Son engagement dans les rangs de l'extrême droite et son amitié avec le philosophe suisse Carl Jung, font de lui un auteur controversé. (...)
En 1928, il découvre l'Inde et rédige un doctorat sur le yoga et entame la rédaction de ses traités d'histoire desreligions. Mircéa Eliade enseigna à Paris à l' Ecole pratique des hautes études (1945), puis à Chicago (1956). (...)
La notion de « centralité » du « moi » pourrait être rapprochée de la notion de « Centre » étudiée par Mircéa Eliade dans le domaine desreligions. 6Par exemple, Henrietta de Veer, dans son étude sur la mythologie japonaise, avait relevé l'importance du contact visuel. (...)Le jeu de rôle a plusieurs dimensions. Il s'agit tout d'abord d'un jeu coopératif pour lequel les participants, sous la direction d'un « maître de jeu » (parfois appelé « conteur »), endossent le rôle d'un personnage imaginaire évoluant dans un univers fictif et structuré, pouvant toutefois reposer sur des références « réelles » (période historique ou contemporaine, mythes au sens large du terme, nous allons y revenir). Ce jeu, dans sa dimension traditionnelle, se déroule en un « temps ...