Cendres d'Automne
sur Pénombre au format (30 Ko)
«C'est un jeune homme bien agité, monseigneur». Shiba Gosuke ne daigna pas répondre à cette évidence concernant son fils. Le regard du daimyo était fixé sur la calligraphie suspendue au fond du dojo et il demeurait parfaitement immobile. Face au seigneur, le vieux sensei couturé de cicatrices se sentit conforté par ce silence hostile. Au moins on ne lui avait pas ordonné de se taire. Il bougea légèrement, de manière presque imperceptible, afin de soulager ses chevilles engourdies par une longue ...Contient : silence (5)(...) Le regard du daimyo était fixé sur la calligraphie suspendue au fond du dojo et il demeurait parfaitement immobile. Face au seigneur, le vieux sensei couturé de cicatrices se sentit conforté par cesilencehostile. Au moins on ne lui avait pas ordonné de se taire. Il bougea légèrement, de manière presque imperceptible, afin de soulager ses chevilles engourdies par une longue station assise et reprit la parole. (...)
Est-il capable de satisfaire le maitre que j'ai eu dans ma jeunesse ou dois-je le considérer comme un échec et l'oublier au profit de ses aînés ?' Les questions tombèrent dans lesilenceet aucun des deux hommes ne le rompit pendant un moment. Le vieux maitre s'imprégna de l'esprit qui habitait ce bâtiment dans lequel il avait passé l'essentiel de son existence, depuis qu'il avait repris cette charge des mains de son propre maitre vingt quatre ans plus tôt. (...)
Un seul mot, et l'incendie intérieur disparut, ne laissant derrière lui que des cendres déjà froides. 'Père... puisque vous voulez comprendre, alors je vais vous expliquer.' Lesilence. Si total qu'un aveugle aurait pu croire la grande salle déserte. Tous étaient suspendus aux lèvres du criminel. (...)
Il voulait mourir, je ne pouvais pas l'arrêter. Mais puisque je suis votre fils, puisque notre lignée est resp...' 'SILENCE!!' Mais son fils, non, cet étranger, ne arrêta pas pour autant. 'Puisque nous sommes responsables, alors il me fallait trouver un moyen de l'aider'. (...)
Sous leurs yeux attentifs, il prit place d'une manière très formelle devant la lame qui l'attendait. Après quelques instants desilenceil lut un poème émouvant parlant de l'aveuglement de ceux qui se croient justes, puis il cessa de porter atteinte au nom de Shiba. (...)