Kyuden Ikoma - La route de l'hiver
sur Pénombre au format (2.9 Mo)
Contient : regard (5)(...) Le grand samurai balafré du clan du Crabe et la petite fille s'arrêtèrent en bas des marches. L'enfant auregardsi triste le salua avec respect bien qu'il ne soit qu'un aubergiste tandis que le grand homme borgne dont la moitié du visage était ravagée de cicatrices se contentait d'un bref hochement de tête. (...)
' Elle ne dit rien mais il crut discerner quelque chose d'étonnant dans ses yeux. De la peur. Elle tourna alors sonregardvers son compagnon sinistre, comme à la recherche d'un soutien. Takei déglutit, persuadé qu'il venait de commettre un impair qui allait lui coûter très cher. (...)
Un long moment, le samurai borgne dévisagea le vieil homme qui ne savait plus s'il frissonnait à cause du froid ou à cause de la peur. Puis, leregardsombre se détourna de lui et le samurai pencha la tête vers la petite fille. Il eut une sorte de sourire pincé et un mouvement du menton indiquant qu'il donnait son assentiment à quelque chose. (...)
Takei allait lui répondre lorsqu'il décida qu'il ferait mieux de garder la bouche close. La peur ou plus exactement l'inquiétude n'avait pas quitté leregardde la fillette. L'homme était samurai et puisqu'il savait apparemment qu'il ne serait pas le bienvenu à une cour d'hiver ou il n'était pas invité, Takei préférait ne pas le lui rappeler inutilement. (...)
Pour qu'ils comprennent qu'il leur rendait hommage. Et ils se détournèrent pour reprendre leur route. Il resta un long moment à les suivre duregardtandis qu'ils approchaient du petit bosquet de sapins à quelques centaines de pas de là. Il les observa jusqu'à ce qu'ils disparaissent derrière les arbres et il resta ensuite devant la porte de son auberge, les yeux songeurs. (...)Il commence à faire rudement faim songea le vieux Takei en posant sa brassée de bois mort sur le sol. Il se redressa en réprimant un gémissement tandis que la vieille douleur familière lui poignardait les reins. Mais il lui faudrait encore marcher un bon moment avant de pouvoir enfin se reposer et manger quelque chose de chaud. Le froid devenait de plus en plus mordant et les derniers feuillages d'automne disparaissaient rapidement des arbres de plus en plus dénudés. Il avait commencé à ...