Kyuden Ikoma - NOIR
sur Pénombre au format (2.9 Mo)
Contient : obscurité (6)(...) Derrière lui, la lueur du brasero auquel se réchauffait la sentinelle solitaire ne parvenait pas à percer l'obscuritéet ce soir, le croissant de la lune était souvent masqué par les nuages. Un homme dépourvu de ses aptitudes aurait pu évoluer au sein des jardins sans que la sentinelle ne l'aperçoive à cette distance mais il aurait été lui aussi quasiment aveugle. (...)
Les ténèbres n'avaient plus aucun mystère pour lui et il voyait ce qu'elles dissimulaient comme si le rideau de la nuit avait la transparence du cristal le plus pur. Il ne craignait plus l'obscuritéque les autres redoutaient. Tout au moins, l'obscuritéautour de lui. La présence ténébreuse tapie au coeur de son âme lui ordonna d'avancer et il obéit. Il savait depuis longtemps que résister serait futile car la présence savait susciter rêves et hallucinations horribles jusqu'à ce qu'il finisse par lui céder. (...)
Il lui fallut un moment pour reprendre son souffle mais moins qu'un autre homme aussi entrainé que lui. Tout le monde n'avait pas le genre d'aide dont il disposait au sein de l'obscurité. Il avança alors précautionneusement jusqu'au panneau de verre. Quelque chose en lui considéra un instant le matériau transparent et le rideau qui masquait la pièce derrière lui avec méfiance mais tous deux furent rapidement rassurés. (...)
Sans le rideau, Naru aurait pu utiliser le pouvoir de l'Ombre pour passer à travers la fenêtre, voyageant au sein de l'obscuritéjusqu'à l'intérieur de la pièce. Mais le rideau était bien ajusté. Les gens qui veillaient sur sa victime avaient fait preuve de prudence et souhaité réduire au maximum les risques qu'un archer ou un shugenja puisse voir sa cible depuis l'autre extrémité des jardins ou le chemin de ronde sur le mur du château. (...)
Naru détourna les yeux car la lune semblait le scruter avec un regard mauvais. Onnotangu n'avait jamais apprécié de partager l'obscuritéavec quelque chose d'aussi fuyant et douteux que l'Ombre. Lorsque à nouveau le croissant pâle fut dissimulé, il se concentra une nouvelle fois et les ombres du bâtiments l'amenèrent jusqu'au sol. (...)Comme à l'accoutumée, le samurai ne le vit pas alors qu'il se faufilait pratiquement sous son nez en passant la poterne. Il fallait juste prendre garde à ne pas faire crisser le gravier sur le sol mais pour le reste, la sentinelle fatiguée ne saurait lui poser le moindre problème. Il aurait facilement pu tuer l'homme mais cela aurait été inutile. Il ne faudrait frapper qu'une seule fois, au bon moment. Un regret diffus l'effleura brièvement. Le pouvoir d'être invisible aux autres, de passer ...