Le Château des Carpathes
sur Le Cyberespace de Jérôme Darmont au format (376 Ko)
Contient : scène (10)(...) Jamais elle n'avait aimé, jamais ses yeux n'avaient répondu aux mille regards qui l'enveloppaient sur lascène. Il semblait qu'elle ne voulût vivre que dans son art et uniquement pour son art. Dès la première fois qu'il vit la Stilla, Franz éprouva les entraînements irrésistibles d'un premier amour. (...)
Si Franz de Télek ne vivait plus que pour la Stilla depuis le jour où il l'avait vue sur le théâtre de Naples, il y avait six ans déjà que cet excentrique dilettante ne vivait plus que pour l'entendre, et il semblait que la voix de la cantatrice fût devenue nécessaire à sa vie comme l'air qu'il respirait. Jamais il n'avait cherché à la rencontrer ailleurs qu'à lascène, jamais il ne s'était présenté chez elle ni ne lui avait écrit. Mais, toutes les fois que la Stilla devait chanter, sur n'importe quel théâtre d'Italie, on voyait passer devant le contrôle un homme de taille élevée, enveloppé d'un long pardessus sombre, coiffé d'un large chapeau lui cachant la figure. (...)
Bien qu'elle ne pût l'apercevoir au fond de sa loge, dont il ne baissait jamais la grille, elle le savait là, elle sentait son regard impérieux fixé sur elle, et qui la troublait à ce point qu'elle n'entendait même plus les bravos dont le public accueillait son entrée enscène. Il a été dit que ce personnage ne s'était jamais présenté à la Stilla. Mais s'il n'avait pas essayé de connaître la femme nous insisterons particulièrement sur ce point, tout ce qui pouvait lui rappeler l'artiste avait été l'objet de ses constantes attentions. (...)
Ce spectateur aux allures mystérieuses, toujours là, quoique invisible derrière la grille de sa loge, avait fini par provoquer chez la Stilla une émotion nerveuse et persistante, dont elle ne pouvait plus se défendre. Dès l'entrée enscène, elle se sentait impressionnée à un point que ce trouble, très apparent pour le public, avait altéré peu à peu sa santé. (...)
Ce soir-là, SanCarlo fut dix fois trop petit pour contenir les spectateurs qui se pressaient à ses portes et dont la majeure partie dut rester sur la place. On craignait des manifestations contre le comte de Télek, sinon tandis que la Stilla serait enscène, du moins lorsque le rideau baisserait sur le cinquième acte de l'opéra.., Le baron de Gortz avait pris place dans sa loge, et, cette fois encore, Orfanik s'y trouvait près de lui. (...)
qu'il lui tardait d'arracher à ce théâtre celle qui allait devenir comtesse de Télek, et de l'emmener loin, bien loin, si loin, qu'elle ne serait plus qu'à lui, à lui seul ! Elle arriva, cette dramatiquescèneoù meurt l'héroïne d'Orlando. Jamais l'admirable musique d'Arconati ne parut plus pénétrante, jamais la Stilla ne l'interpréta avec des accents plus passionnés. (...)
Le public s'est levé, palpitant, affolé, au comble de l'angoisse...Un cri s'échappe de la loge du baron de Gortz...Franz vient de se précipiter sur lascène, il prend la Stilla entre ses bras, il la relève... il la regarde... il l'appelle...Morte morte. (...)
Si les personnages lui posent la question, il leur racontera qu'ils leur ont été franchement recommandé par une connaissance de leur vague connaissance. Ndr : Il peut s'avérer cocasse d'instiller durant cettescènele doute dans l'esprit des personnages quant à la nature de la Stilla, voire du comte et du baron. (...)
Ndr : une enquête sur la Stilla, notamment dans le milieu de l'opéra, révélera que les gens on oublié sa mort (les cinq dernières années ont été particulièrement agitée en Italie) ou encore l'ont prise pour une mise enscèneou une lubie d'artiste. Parions que nos personnages voudront partir pour Wreist le plus rapidement possible, après avoir donné rendez vous au Comte de Télek à Vienne dans 10 jours. (...)
Sans être une promenade de santé, les personnages devraient trouver un subterfuge pour s'introduire dans l'opéra au moment même où la Stilla entame un air trop bien connu des personnages : lascènefinale d'Orlando d'Arconati. Ils auront bien sûr l'initiative mais sera t elle suffisante alors que la garde du roi les prendra pour des anarchistes en quête d'attentat, les roumains d'Orfanik les poursuivant de leur couteau, le verre et les glaces de l'opéra explosant (dommage ce lustre de 100 Kg qui se détache), Rotzko, qui au nom de son maître, défend coûte que coûte l'intégrité de la Stilla (il croira les personnages devenus fous),...bref gageons que les personnages auront à s'occuper. (...)Ce scénario est une hybridation entre le roman de Jules Vernes « Le Château des Carpates » et « The Steel soprano » un scénario Falkenstein tiré de la revue anglaise « White Wolf Inphobia ». L'association me semblait intéressante et j'espère qu'elle vous enchantera. Julian Pondaven - Août 2002. 1 Le château des Carpathes. Collection Librio - Le livre à 10 francs ou sur http://jv.gilead.org.il/bage/carpathes/ . Prologue : « La famille des comtes de Télek, l'une des plus anciennes ...