Le Mystère de l'abbaye
sur Arnheim
Contient : noire (5)(...) Personne n'aimait se rendre dans cet endroit sombre auquel on accédait par un long escalier étroit aux marches glissantes. Sur le sol de la cave, Torradan avait retrouvé l'étrange et immense dalle de pierrenoiresur laquelle on pouvait encore distinguer un symbole étrange à demi effacé. Eadan avait recopié ce symbole et avait fait de nombreuses recherches dessus, sans résultat. (...)
De cette profondeur, il aurait à guetter dans le silence le plus complet les coups de cloche qui indiqueraient l'heure fatidique mais il savait qu'il les entendrait, ayant déjà tenté l'expérience dans le passé. Le bibliothécaire gagna rapidement le fond de la salle et s'approcha lentement de la grande dallenoire. Les lueurs de sa torche se reflétaient sur sa surface polie et les contours du symbole gravé apparaissaient plus distinctement lorsqu'il approchait la flamme. (...)
Torradan était encore sous le choc de sa désillusion. La porte ne s'était pas ouverte à minuit, la dallenoireétait restée immobile. Il s'était donc trompé d'un bout à l'autre en accordant quelque foi à de vieilles légendes sans fondement. (...)
Il avait suffi d'un mot, d'un seul mot énoncé à voix haute au fond de la cave pour que le passage s'ouvre. Sitôt la dernière syllabe prononcée, la dallenoires'était ouverte en son milieu, séparant en deux le symbole gravé dans la pierre. Toutes ces recherches, tous ces efforts n'avaient finalement pas été en vain : le secret de l'abbaye se tenait devant le moine triomphant. (...)
Ce dernier continuait son manuscrit en parlant d'une entité ancienne et très puissante qu'il avait réveillée à force de prières et de sacrifices. Enfin, après avoir décrit l'installation de la dallenoireet le rituel détaillé qui lui avait permis de la 'mettre en place', Archibald achevait son livre sous forme de postface. (...)En cette veille de Noël 1226, la neige était tombée en abondance sur Inverness et s'était accumulée sur les toits de l'abbaye de Saint André. Depuis deux bons mois, les moines avaient troqué leurs traditionnelles sandales contre des chausses rembourrées de laine, bien plus confortables et surtout bien plus chaudes. Les heures passées dans le scriptorium ou dans le froid de l'église, sans bouger de son siège, étaient assez éprouvantes et malgré l'approche de la grande messe de minuit, les esprits ...