Le Mystère de l'abbaye
sur Arnheim
Contient : ténèbres (3)(...) Il montait des profondeurs un vent glacial et sifflant qui portait avec lui une odeur âcre, comme celle qu'ont les caves que l'on laisse trop longtemps closes et dans lesquelles on a oublié quelque denrée périssable. Lesténèbresde l'étroit passage avaient l'air plus épaisses, et si nulle toile d'araignée n'était visible, le tunnel n'en était pas moins sale et humide. (...)
Torradan soupira, rassembla ses pensées et se moqua intérieurement de ses peurs primitives, puis il se ressaisit et s'encouragea à haute voix : 'Allons, je dois savoir...' Lentement, il s'enfonça dans lesténèbres. Il n'avait pas descendu vingt marches que la lourde dalle de pierre se referma derrière lui dans un bruit sourd. (...)
'Pauvre fou qui viens d'entrer ici, poussé par ton orgueil et ta foi dérisoire. Mon piège t'a guidé vers ta perte et vers la gloire et la survie de Celui Qui Attend Dans lesTénèbres. Ta mort sera lente ; tu connaîtras plus que la douleur et ton âme déchiquetée sera livrée en pâture aux Dieux Très Anciens. (...)En cette veille de Noël 1226, la neige était tombée en abondance sur Inverness et s'était accumulée sur les toits de l'abbaye de Saint André. Depuis deux bons mois, les moines avaient troqué leurs traditionnelles sandales contre des chausses rembourrées de laine, bien plus confortables et surtout bien plus chaudes. Les heures passées dans le scriptorium ou dans le froid de l'église, sans bouger de son siège, étaient assez éprouvantes et malgré l'approche de la grande messe de minuit, les esprits ...