Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : cape (13)(...) Une lumière bleutée émane d'elle, ainsi qu'un souffle de vent tel que je dois faire un effort pour rester debout, balayant les derniers morceaux de bois, décrochant macapeet l'envoyant disparaître dans le bois derrière moi. - Je suis désolée, dit-elle. Ce sera rapide. (...)
Ce sont deux joyaux bleus de tristesses, contenu dans un bloc de froide détermination. Je soutiens son regard. Puis sacapeclaque au vent lorsqu'elle se retourne et s'en va, calmement, comme un vent de printemps qui tourne, sans dire un mot, sans un avertissement. (...)
- Je pense, dis-je, en regardant Aewyll et l'un de ses bras, plié dans un angle bizarre. Je saisis macape, la déchire pour en faire une attelle de fortune et la lui fixe. Visiblement, elle a quelques plaies, mais semble ne pas souffrir du froid. (...)
C'est la Princesse Bleue, amusée par l'idée que j'ai du me balader nu pendant plus d'une semaine et je le suis aussi. Elle prend sacapeet me la tend, un sourire narquois aux lèvres. Je m'habille, puis me mets en route. Aewyll et la Princesse Bleue me suivent. (...)
La faim et le froid ont beau me saisir, cet instant d'étrange intimité me pousse en avant comme le rêve fiévreux d'un dément amoureux. Lacapede la Princesse Bleue, qui me sert d'unique vêtement, flotte sous l'effet du vent qui pousse un hurlement sans fin que je me surprends à apprécier. (...)
Avec le chien, j'ai de quoi manger suffisamment jusqu'au Trône d'Orage, et les vêtements ne me vont pas trop mal : des vêtements de paysans, gris sombres, avec quelques lanières et quelques ceintures, uniquement ornementés de lacapebleue de la fille du Maître des Hauts Vents. Je m'improvise des bottes avec le tissu d'unecapeque j'ai prise en même temps que les autres vêtements, et les ceint avec les lanières de cuir. Ca ne vaut pas de vraies bottes mais c'est toujours mieux que rien, puis j'avance et me mets en route pour le Trône d'Orage à travers la steppe. (...)
Je connais bien la région, aussi trouver une source pour remplir ma gourde n'est pas trop difficile, néanmoins je me rationne. Je me couvre de lacapede la Princesse Bleue pour dormir la nuit, une merveille qui semble imperméable à l'humidité et qui me fait faire l'économie de mon pouvoir pendant le jour. (...)
Le jour suivant est chaud et le soleil pesant, étouffant. Je glissé la plaque dorsale de la bête dans mon dos, emmitouflée dans lacape; elle me rafraîchit et me permet de supporter la chaleur. Le vent est présent, mais il est brûlant, et vient encore tanner ma peau comme du cuir. (...)
Pas pour longtemps, le vent du nord se lève, se fait plus fort, son hurlement s'intensifie à chaque instant, couvrant le bruissement de l'herbe qui partout s'aplatit vers le sud, macapeclaque au vent bruyamment comme un drapeau. J'aperçois des oiseaux, qui, surpris par les bourrasques continues, me croisent et me dépassent, filant vers le sud, rasant le sol, cherchant désespérément un abri. (...)
Je continue, obstinément, il n'y a nulle part où s'abriter dans la steppe, nulle part où se cacher. Je cherche malgré tout un abri du regard, en vain. Je rajuste macapequi menace de s'envoler et qui, portée par le vent, me ralentit, mais rapidement, les choses empirent et je dois lutter pour avancer, pour faire chaque pas. (...)
Je tombe, et lorsque j'atterris, creusant un nouveau cratère, je suis sourd comme un pot, ma chemise et macapene sont plus que des souvenirs. Mais je suis toujours en vie. Néanmoins, je suis assourdi, désorienté, et je reste un bon moment assis dans l'abri relatif de mon cratère, pour me ressaisir avant de reprendre mon chemin. (...)
Au milieu de la grande salle ornementée d'inscriptions en langue ancienne, trône la statue d'un dragon de jade bleu, elle est entourée de cinq soldat armés de pied en cap, derrière eux, se tient un homme masqué, protégé d'une armure d'acier immaculée réfléchissante comme un miroir, les épaules couvertes d'unecapenoire, aux longs cheveux tombant en une cascade de blancheur neigeuse dans son dos, et son regard, bleu et glacé comme la mort se fixe sur moi avant d'exploser dans une frénésie d'éclair. (...)