Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : cratère (6)(...) Je reprend mon souffle, le pouvoir vibre encore en moi, ricoche sans fin : Je saute à nouveau vers le haut, mais lorsque mon bond perd de sa puissance et que je ralentis, je me retiens de mes deux pieds sur un bout de roche irrégulier qui émerge de la paroi, et d'une poussée, me jette vers la paroi voisine, j'accomplis une culbute dans les airs sans difficulté, malgré Aewyll toujours dans mon dos, et me réceptionne sur mes deux pieds, creusant un petitcratèredans le mur lors de l'impact. Au milieu de la pluie de roche, je saute et fonce vers un autre rocher en amont qui semble dépasser de la paroi. (...)
Je me concentre et relâche le pouvoir au moment de l'impact, et il arrive tard, très tard. Je tombe de si haut que ma chute creuse un petitcratèredans le sol, le rugissement de l'impact m'assourdit, et la main du dieu fou s'abat sur moi, je suis aveuglé un instant mais je ne panique pas. (...)
Je me redresse, me dégage, crache la terre coincée entre mes dents, vérifie que je n'ai aucune égratignure et sort ducratère. Je regarde aux environs immédiats pour me repérer. Le vent hurle toujours, mais moins fort, la steppe s'étend autour de moi, mais le vent souffle toujours plein sud, il me suffit juste de me diriger dans le sens contraire pour arriver au Trône d'Orage. Je n'ai pas tant reculé que je le craignais. Sans perdre le sourire, je rampe en dehors ducratèreet je me rue vers le nord en rugissant comme un dément. Je suis projeté ainsi une bonne dizaine de fois pendant la matinée. (...)
Au loin, je crois apercevoir la mer tandis qu'audessous de moi, l'impact a balancé des milliers de tonnes de poussière dans les airs. Je tombe, et lorsque j'atterris, creusant un nouveaucratère, je suis sourd comme un pot, ma chemise et ma cape ne sont plus que des souvenirs. Mais je suis toujours en vie. (...)
Néanmoins, je suis assourdi, désorienté, et je reste un bon moment assis dans l'abri relatif de moncratère, pour me ressaisir avant de reprendre mon chemin. Je sens le pouvoir du Seigneur des Haut Vent dans chacune des agressions rageuses des courants aériens, sa fureur imprègne chaque brise, chaque bourrasque. (...)