Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : création (16)(...) Une cascade de juron dégringole dans mon cerveau, sur moi, sur Chien Enragé, sur Boeuf Assoiffé et surCréationtout entière. OEil Vert me suit, les autres veillent sur le chariot. Boeuf Assoiffé s'est assoupi, alors qu'il montait la garde avec son fils. (...)
Je sens son sang qui dégouline un peu dans ma nuque lorsque je le mets sur mon dos, mais il gémit tout au long du voyage du retour, ce qui me semble être un bon signe. Quand je reviens les autres me lancent des regards qui valent tous les discours de laCréation. Pigeon se précipite le premier. - Pose le dans le chariot, on va le soigner ! Toi, tu vas bien ? (...)
Son visage se tourne vers moi, il n'a pas de bouche, pas de nez, juste cet amas de tentacules qui s'écarte devant son visage et qui laisse la lumière verte et haineuse me frapper. Je sens une chose plus massive queCréationm'observer à travers ce regard, à la volonté indépendante du Héraut. Son pouvoir dévore avidement l'air qui nous sépare, tentant d'arracher ma peau, de dévorer ma chair. (...)
Nos ancêtres ont appelé cette chose la faille : et c'est bien ce que c'est, mais c'est un peu plus que cela : c'est une faille dans le monde des hommes, dans laCréationtout entière. Un témoignage de la folie qui existe au-delà du monde des hommes. Je longe la neige qui longe elle-même la faille, veille à ne pas y mettre un pied. (...)
Mais ce n'est qu'un titre, dit-il, une chose que l'on vous a usurpé en même temps que la vie et la domination sur laCréation. Tu es un Prince de la terre, un Donneur de loi, un Exalté Solaire ! Je t'avais dit que je sais reconnaître un mensonge, eh bien fie toi à moi ! (...)
- Oui, dans une certaine mesure. Je fronce les sourcils. - Vois tu, l'essence, n'est que l'énergie, et laCréation, ce que vous appelez le monde, obéit à des règles, à un ordonnancement que l'on appelle le destin : la gravité, le temps, l'espace. (...)
Comment ? Nous sommes dans un endroit où l'essence n'est pas aussi ordonnée que dans le reste de laCréation. Moi et Aewyll, nous ne sommes pas autant liés à l'ordre de l'univers, c'est pour cela que je peux mourir, encore et encore et encore ! (...)
Cause, effet, passé, présent et futur, tout cela te conduit à devenir, à être et à rester un monstre aux yeux de tous tes semblables, à perdre ceux que tu as perdus, malgré tout tes pouvoirs, tu ne peux pas sortir du présent dans lequel tu vis, tu es pourchassé et craint dans toute laCréationet l'issue unique est la mort... inéluctable, pour nous deux ! Je reste silencieux un instant. (...)
Nous entrons dans un autre couloir parfait de ce palais apparemment sans fin. - J'en suis conscient, mais la mort est propre à laCréation, tu m'a vu mourir, et revenir à la vie, c'est la liberté la plus absolue que je puisse t'offrir. (...)
Je sais reconnaître l'odeur du mensonge lorsque j'en entends un, et j'ai reconnu l'odeur des mensonges des Sang-dragon, je me suis rendus compte qu'ils ne savaient pas vraiment pourquoi ni comment ils vous avaient vaincus pourquoi vous n'étiez pas revenu, et à ce moment j'ai compris que vous pouviez vous réincarner, que tant que le monde n'était pas brisé, vous reviendriez, et ce n'était qu'une question de temps, vous reviendriez, c'était certain et j'en parlais aux tribus de la folie qui envahissaitCréation. » Je surprends dans mon esprit l'ombre d'une curiosité. - Et que c'est il passé ? Ma voix me fait l'impression d'être aussi gracieuse que le croassement d'un corbeau. (...)
Ils m'exilèrent dans ce monde, ma seule chance de rédemption serait de trouver un Exalté Solaire avant la fin deCréation. Autant dire qu'à l'époque c'était une blague cruelle, car votre monde s'apprêtait à disparaître sous leurs assauts. (...)
Elle semble tout connaître du pouvoir, mais dispense son savoir d'une façon étrange, entièrement poétique, et incapable de l'exprimer clairement. - Là ! dit-elle, sens comme lacréationfluctue, comment le temps t'emprisonne dans l'espace et comment tu peux l'utiliser pour t'en évader. (...)
- Franchement... non. - Ce sera à nous de l'écrire. Que sais-tu des Exaltés Solaires ? - Ils ont régnés surCréation, détruit des choses immenses, plus puissantes que les dieux, on fait des choses incroyables lors du premier âge de l'homme, puis ont été vaincus par les exaltés terrestres, les Sang-dragon. (...)
- C'est mon pouvoir, dit-elle, mon rêve, et il me supporte autant que je le supporte, toi, tu portes les rêves d'élégance d'autrui, des rêves de mortels, mais les rêves ne survivent pas longtemps dans ce monde. - Les choses du Beau Peuple survivent mal àCréation, elles n'existent pas vraiment. C'est la Princesse Bleue, amusée par l'idée que j'ai du me balader nu pendant plus d'une semaine et je le suis aussi. (...)
Et toute sa personne est Aube Grise, et toute sa personne est Brin d'Herbe, et moi, je ne suis plus qu'un homme seul, poussé par sa seule volonté et l'écho de la puissance du soleil, qui disparaît à l'horizon.Créationfinit par rompre l'instant envoûtant tissé par la Raksha. Mais le monde est incapable de rompre le souvenir de notre séparation, au contraire, alors que les kilomètres s'ajoute les uns aux autres, la nuit, sinistre comme une auge à cochons après la visite d'une bande de loups affamé ne fait que rendre les souvenirs d'Aewyll plus vivaces. (...)
» J'ai du mal à le croire et je n'arrive même pas à l'imaginer, mais quand bien même, cherche-t-il à détruireCréationtoute entière où quoi ? Puis je pense à moi, à ce que je veux et à ce que je suis prêt à faire pour l'obtenir. (...)