Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : enfants (19)(...) » C'est sans doute pour ça que nous discutons de tout cela autour d'une table ronde, couverte de verres de bières dans la maison de Flocon Amer, la seule maison de pierre du village. Flocon Amer est le patriarche du village. C'est un vieil homme qui a survécut à tous sesenfantsdirects et qui règne sur sa famille comme un roi sur ses terres. Il porte une interminable barbe blanche sur un trognon de tête ridée et dépourvue de toute autre pilosité. (...)
Il devient un homme. La famille de Chêne... Un autre ancien, on l'avait retrouvé lui, sa femme et ses quatreenfantsvidés de leurs sangs et suspendus aux poutres du plafond, pendus par les pieds comme des porcs, décoration sinistre de cauchemar. (...)
Il n'ose pas continuer mais je devine ses pensées : On raconte que les vents de la nation rapporte au Seigneur tout ce qui se dit sur lui (qui lui ?) à travers la plaine, et que la lune parle en personne à sesenfantset aux Hommes- bêtes. Il ne vaut mieux pas blasphémer. Il ne vaut mieux pas prendre trop de risque. (...)
J'essaie de ne pas penser, de m'occuper, j'écoute les voix extérieures. Des femmes, des hommes, desenfants, des chèvres, des moutons et des boeufs anime et couvre le bruit de la yourte en mouvement, dont le bois et le fer grincent et gémissent. (...)
Une centaine de yourtes bougent sur la plaine, tirées par des buffles laineux. Tandis que des hommes et desenfantsmontent de petits chevaux et des chiens, mettant en bon ordre des troupeaux massifs de moutons et de chèvres. (...)
- Merci, mais nous n'avons pas le temps, dit-elle. « Je fais ceci car je sauve Jaï, mon mari, et mesenfants. Je lutte pour mon destin et un jour, je serai Shaman. » Je souris. Hakka fronce les sourcils, ne comprends pas. (...)
Je tente de ne penser à rien. J'observe des hommes s'entraîner à l'épée et à l'arc, des femmes faire la lessive et élever desenfants. Leurs vie n'est finalement pas si différente de celle au village. Mon épaule se rétablit petit à petit, mais ma blessure au flanc est toujours douloureuse. (...)
Le peu que j‘aperçoit des villages voisins n'améliore pas mon moral : champs surexploités, vaches maigres,enfantshâves, et maisons silencieuses. Seuls les nomades ont l'air de vaguement prospérer. Je parviens à nouveau à marcher sans aide plusieurs heures. (...)
Dehors, le groupe de cavalier s'est arrêté. Mahe et Hakka se tiennent devant lui. Les Aïnouks ne sont pas desenfantsde coeurs, mais ils ne font pas le poids face au Héraut. L'auraient-ils su, ils n'auraient pas mit tout leur espoir en un étranger. (...)
- Je n'en attends pas moins, mais sachez que le Seigneur des Hauts Vents serait offensé de ne pas vous voir reconnaître son pouvoir sur les cieux comme sur ces terres : Il ne demande que le dixième de vos troupeaux, cinq de vos hommes, cinq de vos femmes, et cinq de vosenfants. Ceci est une offre certes rude, mais néanmoins raisonnable compte tenu des circonstances... (...)
Puis l'instant passe. J'ai fui trop souvent. Je me suis incliné, me suis rabaissé trop souvent. J'ai livré desenfantsà un tyran meurtrier pour me sauver moi et les miens. J'ai menti, j'ai tué, et malgré tout cela j'ai tout perdu. (...)
Je fronce les sourcils. - Non, dis-je. Des bêtes hennissent et bêlent de terreur alors que les flammes les menacent. Desenfantspleurent. Je me demande quand et comment l'incendie a pu commencer. Je dois trouver quelque chose. (...)
En cet instant, je veux les tuer. Une voix hideusement déformée et douloureuse m'en détourne. - Mesenfants... Va t‘en ! Elle a raison. Je m'écarte d'elle entre deux volées. Prend une sacoche à un cadavre Aïnouk qui gît non loin et m'enfuis. (...)
Je cours, je cours sans prêter attention à la douleur persistante de ma hanche, je cours sans me retourner, je cours jusqu'à la nuit tombée, pour sauver Mahe, sesenfants, sa tribu, et moi, de la puissance ancienne et mauvaise que je suis devenu. Je m'appelle Ciel Noir. (...)
Ils soufflent eux aussi. Une voix aussi belle qu'un ciel bleu d'hiver résonne dans l'endroit. -Allons lesenfants, C'est terminé ! Le regard des monstres s'éteint presque, comme des ours somnolents sortant de leur hibernation. (...)
Minable décoration et médiocre chauffage ! Il rit comme un vieil ami. Son rire éveil (évoque) la fraîcheur et la joie des jeux d'enfants. Je ne peux m'empêcher de rire à mon tour. Les anneaux du pilier s'écartent, puis il s'enfouit dans le sol tel un vers, sans un instant d'hésitation, Lewellyn descend de son trône avec la grâce d'un tigre des neiges. (...)
« Je l'ai appris des histoires, des rumeurs, portées par les rares prisonniers que nous faisions, mais quelles histoires ! Des histoires de pouvoirs et de grâce infinie ! De victoire sur nous, lesenfantsdu chaos et de la folie ! Enfin, ce combat pouvait valoir la peine d'être mené ! » Les murmures s'accentuent, s'accompagnent de gémissement. (...)
Heureusement, tu écoutes cette partie de ton âme qui est sauvage et qui n'écoute jamais. Tu pourras faire revenir ta femme et tesenfants, autant de fois que tu le désire, mais voilà ce qui les attend, et si tu détruis cette chose qu'on appelle le destin, ce ne sera pas réel. (...)
Je suis presque assommé par le choc lorsque l'eau s'abat sur nous. Courants et tourbillons jouent avec moi et Aewyll comme desenfantsinsouciants et chahuteurs. Pendant en long moment tout n'est que chaos, lumière, masses sans fin de bulles blanches, bruit assourdis et confusion. (...)