Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : morsure (4)(...) J'ai tout juste le temps de me retourner pour voir l'autre m'attaquer. La hallebarde file vers moi, je roule à terre et je sens lamorsurede la lame dans l'air. Plus qu'une question de temps. J'ai roulé sur ma mauvaise épaule comme l'imbécile que je suis. (...)
Je me serais donné plus longtemps, mais j'ai plongé dans un petit lac dans le domaine du Seigneur des Hauts Vents pour échapper aux chiens et effacer mon odeur. Le lac ne valait pas beaucoup mieux qu'un marais, lamorsurede l'eau était froide, cruelle. La chaleur de l'après midi m'a permis de me sécher, et j'ai marché. (...)
Un peu plus haut, je m'arrête, je nous déshabille rapidement, prend la sang-dragon dans mes bras et m'applique à la réchauffer avec ma seule température corporelle et celle de mon aura. Le frottement de sa peau pâle contre la mienne ressemble à une promesse de paradis, mais lamorsureélectrique de son aura et le souvenir du destin de Boeuf Assoiffé coupent largement mes allants. (...)
Je suis tant recouvert d'huile que je me transforme en torche, et si le feu rougit à peine ma peau, samorsureest douloureuse, brûlante et sans fin. Je tousse, je brûle, je crie de rage et de douleur, mon pouvoir se retourne contre moi, transforme cet instant en une agonie sans fin, et j'en suis à me demander ce qui me tuera le premier, le feu ou le manque d'air, lorsque je m'aperçois que l'huile, à force de se consumer, perd de sa capacité de glissement. (...)