Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : ombres (9)(...) et il fallait coordonner des armées aussi nombreuses que vos peuples entiers, cette guerre devait être la mise à mort grandiose de votre monde, l'achèvement d'un drame mythique.» Desombresformées par la lumière du soleil bleu prennent forme, la plupart multicolores et parfaites, dissolvant de leurs couleurs des nuées d'ombressimples de mortels dans un massacre de lumière. Un vent jaillit du néant se lève, et son souffle, passant a travers les murs et les dentelles de glace se transforme en hurlement, en cris de douleurs. (...)
« Mais au lieu de cela, dit-il, ce ne fut pas une guerre, c'était un massacre, une boucherie sans nom et sans grâce au milieu des cadavres de ceux qui d'entre les hommes avait déjà périt d'une mort invisible et disgracieuse. » La Contagion. Je vois desombress'étioler, s'éteindre seule sans que lesombresde couleurs les aient même effleuré. Sa voix est calme, porte un regret étrange dans son ton, comme une femme enceinte porte l'enfant. « Où était la gloire ? (...)
C'est à cette époque que je vous ai découverts, vous, les solaires... » Soudain, une ombre gracieuse blanche apparaît au milieu desombres, parfaitement reconnaissable, celle de Lewellyn, saisissant une tache d'obscurité. Le tumulte guerrier du vent s'éteint, et laisse place à des milliers de murmures sans fin. (...)
Enfin, ce combat pouvait valoir la peine d'être mené ! » Les murmures s'accentuent, s'accompagnent de gémissement. Lesombresobscures se multiplient autour d'une ombre blanche toujours plus détaillée, plus grande. « Alors j'ai poursuivi mes recherches, épargné certains des vôtres pour obtenir des informations, me suis approché près des tombeaux des solaires qui écrèmes votre monde. (...)
Le vent devient un hurlement de douleur sans fin, haché, pour se transformer en rire tandis que lesombresmulticolores consument les ténèbres et deviennent des titans de lumières autours de la minuscule ombre blanche de Lewellyn. (...)
J'estime être à encore deux jours de marche lorsque le vent tourne plein sud, puissant, ramenant d'énormes nuages sombres, annonçant l'orage, annonçant la colère du Seigneur des Hauts Vents. J'observe les titans sombres et célestes qui projettent leursombressur la steppe, qui voilent le soleil brûlant. Je sens quelque chose d'obtus en moi, aussi sombre, lourd et enragé que les nuages qui s'avancent vers moi et cette chose me pousse en avant. (...)
On dit qu'aucun homme ne peut vivre dans le pays des morts, mais on dit aussi que les morts marchent dans leursombreséternelles. Ma famille se trouve parmi eux et je ne leur ais pas encore tout dis. Je suis libre, et si je peux me libérer du destin, il y a peut-être une justice dans ce monde, et si c'est le cas, alors, je retrouverai ceux que j'aime. (...)