Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : racines (4)(...) Je marche au milieu de flaque d'eau immense dans la plaine, rapidement, le ciel se dégage, balayé par le vent, laisse place au soleil implacable, et avant midi ma gorge est à nouveau aussi sèche que la steppe. Mon régime reste pareil : Insectes, eau de pluie,racineset baies sauvages. Ma blessure à l'épaule se referme lentement, mais celle au flanc reste mauvaise et me lance des dards de douleurs qui s'enfoncent dans mes entrailles. (...)
Je longe l'endroit encore quelques jours, faisant le tour des bois, me nourrissant des maigres rations se trouvant dans le sac. Je pourrais me nourrir des champignons et desracineslocales, mais le Beau Peuple est trop près, l'endroit trop dangereux. J‘aperçois parfois des surfaces gelées traversant l'énorme abysse, seul point de passage car le bois est entièrement cerné par la faille. (...)
La neige longe toujours la faille, mais au-delà, il y a l'herbe jaunie par le soleil, qui ondule tranquillement, sesracinescreusant tranquillement la terre et faisant bourgeonner un espoir printanier dans mes pensées. (...)
Parfois, au matin, une bruine se lève, quelques petites gouttes d'eau minable qui me rafraîchissent à peine. Je suce des cailloux pour rompre la soif, mange des fourmis et desracinespour briser la faim. Nous étions aux frontières de la nation des vents, il me faut bien quatre jours pour retrouver le village inféodé au maître des vents le plus proche, tant et si bien que lorsque j'y arrive, je ne suis plus qu'un mendiant couvert de poussière, la barbe naissante rendue chiche par le manque de nourriture. (...)