Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : respirer (8)(...) Avant de partir, j'ai fait semblant de dormir au coté d'Aube Grise, j'ai fait semblant de ne pas l'écouterrespirer. J'ai fait semblant de ne pas tenter d'écouter ronfler mon fils et j'ai fait semblant de partir sans angoisse. (...)
A son ordre, les gardes descendent de cheval comme un seul homme. Ils sont proches à présent, de l'autre coté de la butte. Je me résous àrespirerà nouveau. Je saisis une pierre traînant non loin de moi. Mes brûlures aux mains ne font mal mais je réprime un sourire à l'idée que j'organise une embuscade sur quelqu'un de plus puissant qu'un demi-dieu avec une épaule trouée et un caillou ! (...)
Je me laisse retomber et ferme les yeux. L'endroit est chaud comme un four et je sue comme un boeuf, mais le trou me permet derespirer. Je reste immobile. J'essaie de ne pas penser, de m'occuper, j'écoute les voix extérieures. (...)
La neige et la glace s'élève autour de moi, scintillante de l'éclat de mon pouvoir, puis me retombe dessus lourdement. Puis ce sont les ténèbres et le silence. Il faut que je m'entenderespirerpour me rendre compte que je suis en vie. Je suis presque enterré vivant dans la glace qui se trouve sous la couche de neige. (...)
Je me sens seul et perdu. L'air glacial plante ses griffes glacées dans mes poumons, m'empêchant derespirer. Je prends une inspiration puisant jusqu'au coeur du fleuve d'énergie qui coule en moi et lorsque j'expire, relâche le pouvoir, je le sens réchauffer mes muscles, apaiser la douleur, et m'animer d'une énergie étrange tandis que l'aura d'or se développe encore plus, s'anime. (...)
Je reprends, le vent se lève encore, fort, toujours plus fort, son hurlement devient toujours plus fort, assourdissant. Les larmes coule sur mes yeux et je me retrouve à avancer à l'aveuglette. J'ai du mal àrespirer. Ma peau s'étire vers l'arrière sous l'effet du vent. Continuer. Chaque pas devient un effort, quand soudain, j'entends un grondement devant moi, qui englouti même le hurlement du vent. (...)
Un rire calme et glacé qui résonne au milieu des ruines. Je tente de reprendre mon souffle, de me concentrer, derespirer. - Tu aurais dû partir... ricane-t-il. Des bruits de pas qui glissent rapidement sur le sol atteignent mes oreilles, un autre bruit plus meurtrier suit. (...)
Puis sans un mot, je tourne bride. Brume me suit et personne ne nous arrête. Les chevaux hennissent, ont du mal àrespirerau milieu de la purée de pois brunâtre. Nous chevauchons depuis deux semaines, et depuis une dizaine de jour, l'air est à peine respirable, saturé de poussière. (...)