Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : verre (11)(...) Quand nous apercevons un arbrisseau couvert de feuilles blanches et de fleurs aux pétales transparents comme duverre, c'est le signe qu'une faille n'est pas éloignée et nous nous en éloignons presque instinctivement, sans un mot. (...)
Vers le milieu du pont naturel, il est polaire, mais il n'y a pas de neige et la glace ressemble à duverreet j'y perçois mon reflet : un homme de taille moyenne, le visage couvert d'une maigre barbe, large d'épaule, aux cheveux noirs et à la peau mate, les yeux légèrement bridés. (...)
Tout va si vite que mon coup transporte le souffle d'un ouragan. Il percute le mur qui se brise comme un miroir, projetant une infinité de flocon deverrebleu. La lumière s'engouffre, la sortie ? Non, juste Aewyll. Aewyll qui me regarde avec un l'air de préoccupé de Brume, et la noblesse altière de la Princesse Bleue. (...)
Lorsque je lève la tête, j'aperçois un plafond, dont les stalactites me rappellent autant de canines menaçantes. Au centre, il y à un autre bloc de glace, ou plutôt, un bloc deverredont émane un étrange bourdonnement. Je m'en approche lorsque la voix d'Aube Grise résonne dans la salle, sur le ton posé de Mahe. (...)
A ce moment, je sens les poils de mon corps se hérisser, une odeur familière ainsi qu'un souffle de vent qui ne me sont pas inconnus viennent effleurer ma conscience. Je m'approche plus près encore du bloc deverre, et au milieu de la lumière éblouissante, j'aperçois une silhouette féminine à la crinière bleue, en armure d'acier, brandissant une épée de jade chargée d'un éclair figés pour l'éternité dans la glace telle une statue. (...)
Je frappe, lâchant un flot d'essence dans le geste, et c'est comme un fleuve qui rompt subitement un barrage. Je pulvérise la glace deverre, et un éclair formidable vient me heurter aussitôt. Par réflexe, le pouvoir s'interpose entre moi et l'impact, pour le mieux : je suis projeté à une dizaine de mètres de là, comme un fétu de paille. (...)
Je retombe, le pouvoir et la gravité font bon ménage : la tête de la bête explose en un millions de fragments blancs translucides qui retombent dans un scintillement de lumière et un fracas deverrebrisé sans fin. Les restes de la bête s'effondrent au sol lourdement. Je regarde autour de moi, je suis à peine surpris de constater que nous sommes toujours dans la même salle, malgré les trois plafonds que nous avons traversés. (...)
Une étrange sensation s'empare de moi, ainsi qu'un froid relatif, lorsque je me rends compte que mes vêtements princiers, qui ont pourtant survécus à des impacts d'une puissance sans nom, fondent et s'évaporent sous l'effleurement des rayons du soleil Je suis nu comme unverre. Je jure comme un charretier. La Princesse Bleue se contente de hausser les épaules et hausser les sourcils. (...)
Je parcours les cinquante mètres de démence électrique au travers duquel le Trône d'Orage m'apparaît comme un fantastique monstre de jade bleu et de pierre grise dont les yeux deverrefroid sont fixés sur moi, ces treize tours tendues vers le ciel. Arrivé à moins de dix mètres, je bondis sur un tronc d'arbre en ruine, ricoche vers un arbre tout proche pour gagner encore un peu de hauteur, fais exploser l'essence dans chacun de mes gestes pour atteindre l'arbre suivant, qui explose sous l'impact quand je prend l'élan pour franchir la muraille de pierre et de jade du Trône d'Orage, me projetant de toute mes forces vers la muraille. (...)
C'est une porte de bois en chêne, épaisse de dix bon centimètre et renforcée d'une armature métallique : lorsque je libère le pouvoir à l'impact, elle explose comme duverre, projetant un millier d'échardes de bois et d'acier sur les gardes qui attendent ma mort dans le couloir. (...)
La surprise joue, mais pas autant que j'espérais. J'atterris dans la salle dans une pluie de lumière solaire et de flocons deverrescintillant. Les gardes restent interdits. Je me réceptionne, un genou à terre. Je jure dans ma barbe, j'aurais voulu l'attaquer de suite au lieu de lui laisser le temps de se remettre de sa surprise. (...)